Le Grand Silence blanc/La damnation

J. Ferenczi & Fils, éditeurs (p. 219-234).



XVIII

LA DAMNATION


Las de chiquer, Gregory Land sort une courte pipe de terre, il la cure avec précaution à l’aide d’une allumette, la tapote à petits coups secs sur le bois de la table, puis il me réclame ma boîte de mixture.

— Vous avez un excellent tabac, dear boy, indice d’une conscience honnête. Les mauvais bougres, comme moi, n’ont jamais de tabac et fument celui des autres.

Ne protestez pas, je me connais mieux que vous, je suppose. La preuve — et Gregory prend une voix lugubre — j’ai refusé, moi qui vous parle, une pincée de tabac à un homme qui allait mourir.

— Oh !

— Comme je vous le dis. C’était dans le Saloon de Rupert-City ; je me chauffais, le dos au poêle, en regardant deux honorables gentlemen qui jouaient. La partie était rude, l’enjeu important. L’un d’eux gagnait avec une étonnante persistance. Il avait l’œil pétillant, et ce pli gouailleur au coin de la lèvre qui semble de la pitié et n’est que de l’insolence. Deux plis parallèles barraient le front de son partenaire et, au bas de ses joues, deux autres plis mettaient sa bouche comme entre parenthèses.

Celui-ci prend le cornet d’un geste nerveux, jette les dés : quatre rois. Son camarade saisit l’étui de cuir, place les cubes d’ivoire, un à un, avec attention, comme quelqu’un qui a tout son temps.

Il agite le cornet, paraît s’intéresser au bruit des dés prisonniers, puis il s’arrête et s’adressant à moi, il me dit :

— Vous n’auriez pas une pipée de tabac, sir ?…

Il m’agaçait cet homme avec son air suffisant ; bourru, je lui réponds :

— Je suis au regret…

— Ça ne fait rien, merci tout de même…

Il secoue les dés qui tintent et se décide à les faire rouler sur la table : quatre as…

Il avait encore gagné. Mais au moment où il ramassait son gain, l’autre lui envoya une balle dans le ventre.

Il ne poussa pas un cri : un flot de sang envahit sa bouche, il se cassa en deux comme un polichinelle et mourut.

— C’était vraiment scandaleux, fit l’autre en empochant l’or qu’il avait perdu et celui qu’il n’avait pu gagner…

Puis, il sortit après avoir absorbé un double whisky.

Vous voyez, old Freddy, conclut Gregory de plus en plus lugubre, que je suis une vieille bête sans cœur…

Il a bourré sa pipe. Je veux lui donner du feu. Il bougonne :

— Vous me croyez donc paralytique, je peux bouger, que diable !

S’aidant des deux mains, il se redresse, fait quelques pas ; il saisit avec les pincettes un charbon et allume sa pipe.

Heureux d’avoir réussi ce court voyage, il déclare :

— Je suis tout à fait bien. Demain je pourrai vous débarrasser…

C’est sa marotte. Je laisse dire… Il se rassied, se cogne la jambe, ce qui lui arrache un cri et le voilà qui se lamente… Mais, ça ne dure pas avec lui.

— Assez ! crie-t-il avec une voix de commandement. Je n’ai plus mal…

— Freddy, mon ami, excusez-moi. Quand je vous dis que je suis une vieille bête, j’ai mes raisons. C’est vérité pure… Il ne faut pas m’en vouloir, je suis toujours passé dans la vie à côté du bonheur. J’aurais pu, comme tant d’autres, ramasser des dollars et retourner chez moi, où je serais devenu un Monsieur comme Monsieur-tout-le-monde. Cela aurait été difficile, les premiers temps, mais je m’y serais fait. J’aurais eu un chapeau melon, et des souliers à boutons, et peut-être aussi une femme… Souvent, j’ai essayé, j’ai rogné sur mon tabac, sur mon whisky, pour économiser… Une fois même, j’ai retenu mon passage à Skagway ; mais, au moment de m’embarquer, je n’ai pas pu, le vent soufflait de l’est m’apportant l’odeur de la terre où nous sommes : j’ai pensé à mille choses, à la neige, à mes chiens, à mes amis les arbres de la forêt, les pins, les thuyas, les bouleaux, les mélèzes, aux noirs rochers de la Passe, aux flots mugissants du Yukon, à la mer d’un blanc laiteux qu’on aperçoit soudain du haut d’un col, à l’eau transparente des lacs formés dans le cratère des volcans morts, à la pyramide aiguë du Saint-Élias que les Indiens appellent « la grande montagne », à mes rivières, la Tanana, portant les bois flottés, la Cooper, aux flots métalliques où les saumons ne vivent pas.

À cette heure, je vous le jure, j’aimais même la Toundra, ses pièges, ses moustiques qui ne dorment jamais, ses maringouins et même ses kissflies qui se logent sous les ongles, sous les cils et rongent les oreilles des chiens. Je regrettais mes soirées de solitude, et mes soirées de ripailles en compagnie de joyeux garçons…

J’aimais ma terre qui paye pour son printemps alors que les lichens verts, jaunes, rouges, mettent des taches vives dans le paysage ; et les saxifrages, rouges aussi, mêlés aux touffes de fleurs blanches des dryas, qui, hélas ! ne vivent que quelques journées.

Je l’aimais aussi pour son rude hiver… les froids noirs où le mercure gèle dans le thermomètre, où le lit des fleuves est une piste dure ; où les loups rôdent inquiets, où le grand ours affamé descend du cercle polaire. Mes courses du nord au sud, de l’est à l’ouest, de Chilkoot à Kinging, de la Mackenzie aux bouches du Yukon, mes longues randonnées avec mon team de labradors et de huskies.

J’avais la hantise du trail, du trail qui se déroule à l’infini offrant au regard les plus affolants mirages.

Je n’ai pas pu partir, je suis resté.

Quand on a subi une fois l’attirance du Grand Nord, c’est fini. La terre vous prend, elle vous a, elle vous garde…

Et Gregory Land s’abîme dans une lointaine songerie.

Je respecte son silence, mais bientôt le postier reprend :

— Je vous ai parlé de Rupert-City, tout à l’heure. Vous connaissez, n’est-ce pas ?

Oui, Rupert-City. Quelques douzaines de maisons en planches sur la rive droite de la Datkeena, non loin de la Chilkoot Pass, c’est cela même…

À l’époque du grand rush, ce fut un camp renommé. C’est là qu’on trouvait de la paye ! Les premiers arrivants furent d’heureux garçons… je parle de ceux qui ne s’étaient pas cassé les reins pendant la traversée de la Passe.

Mais ce qu’un coup de pioche apporte, un coup de dé l’emporte. Il y eut de fameuses parties dans le saloon de Ned Douglas !

Car Rupert-City, comme tout camp qui se respecte, avait son saloon… et Ned Douglas, le tenancier, une brute aux massives épaules, était peut-être le seul qui n’ayant pas de placer avait cependant la mine qui rapportait le plus.

Je crois même que cette infâme brute aidait la chance et qu’il dépouillait les garçons qui, ayant gagné, avaient le tort de boire plus que de raison.

Mais je ne suis pas dans la conscience de Ned Douglas, c’est affaire entre lui et Notre Maître.

Le succès appelle la concurrence. Un autre saloon s’ouvrit où le service était fait par des girls assez faciles.

Ned faillit en claquer d’apoplexie, surtout lorsqu’aux bar-maids, le nouveau venu ajouta un piano pour faire danser…

Heureusement pour Ned, son confrère fut trouvé, au petit jour, avec un couteau proprement planté entre les deux épaules.

Ceci est encore une affaire dont probablement Ned rendra compte lorsque les temps seront révolus.

La succession du malheureux ne tenta personne et Douglas hérita du fonds, des girls et du piano.

Dès lors, ce furent des séances épiques. La fièvre de l’or et de l’alcool montait dans le plus effroyable charivari qui se puisse concevoir.

Cette brute épaisse de Ned avait peut-être l’âme poétique. Il installa, un beau soir, un pianiste devant le piano, fait mémorable, car jusqu’alors n’importe qui tapait n’importe quoi sur la boutique, pourvu que cela fit du bruit le reste importait peu.

Le pianiste vint. C’était un pauvre individu, un gringalet, pâle, mince, frileux et souffreteux, avec un air de fille. Je vois toujours sa face blanche où vivaient deux grands yeux profonds, brillant comme des lampes.

On l’accueillit avec des rires. Ned, en patron pratique, eut peur qu’on lui abîmât son joujou. Comme il connaissait ses clients et savait qu’au fond, c’étaient des cœurs généreux, il fit placer bien en vue, sur le piano, une large pancarte qui portait cet avis :

Vous êtes priés de ne pas tirer sur le pianiste, il fait ce qu’il peut.

La pancarte obtint un beau succès et le pianiste fut accepté. Il put dès lors, du soir au matin, moudre des fox-trotts, des one-steps, des two-steps, et des valses pour la plus grande joie des garçons et des dancing-girls, mais surtout pour le plus grand bénéfice de Ned Douglas, tenancier pratique, qui faisait payer aux danseurs un dollar par danse.

La vie quotidienne s’écoulait avec des heures de travail, de plaisir ou de peine. Chacun prenait ce qui lui revenait, selon son lot.

Sandrino — ai-je dit que le pianiste était Florentin ? — Sandrino faisait son métier avec conscience, dans l’atmosphère lourde de fumée et d’alcool. Il poussait même la complaisance jusqu’à éviter de tousser pendant les danses.

Mais à la mi-temps il sortait, et le monstre enchaîné dans sa poitrine alors se déchaînait. Il toussait, il toussait à se déchirer les poumons. Une mousse sanglante émergeait à la commissure des lèvres… puis il rentrait, un peu plus pâle, le regard encore agrandi ; il buvait un grand verre de lait, ce qui lui valait les sempiternelles plaisanteries des buveurs de whisky, puis il s’accroupissait devant sa boîte et, en avant, recommençait à moudre des airs sautillants et gais…

Quelquefois, un mineur en goguette priait Sandrino de lui accompagner un air de son pays, car tous ces aventuriers, qui affectaient de n’être d’aucune patrie, gardaient tous, au fond du cœur, le souci ou la hantise du clocher natal.

Et Sandrino accompagnait, avec bonne grâce, Ireland must be Heaven ou When Irish eyes are smiling pour les Irlandais ; chaque Yankee chantait son état : Carry me back to old Virginia ou Back home in Tennessee ou My old Kentucky home, puis nous vociférions en chœur :

Yip, i yaddy, i aye, i aye,
Yip, i yaddy, i aye, i aye,
I don’t care what become of me
When I hear that sweet melody

ou bien encore :

K, ka, K, Katy
Beautiful Katy
You’re the only girl that I adore
When the m, m, m, moon shine
Over the cow-shed
I’ll be waiting at the k k k kitchen door
.

C’était ensuite un Andalou qui chantait en dansant :

El hombre que se enamora
De una mujer del teatro
Es come aquel que tiene hambre
Y be dan bicarbonato
.

Et tous les mineurs de langue espagnole, de la vieille Europe ou des pays du Sud-Amérique, accompagnaient, en battant des mains :

Con el garrotan
Con el garrotan.
A la vera, vera, vera,
Vera, va…

Latulipe, un Canadien français de la paroisse de Québec, grasseyait :

 Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon,
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir.

Et Sandrino, sans jamais se lasser, accompagnait ces rondes populaires ou ces refrains saugrenus ; ses mains délicates, d’une maigreur monacale, ses mains couleur de l’ivoire, semblaient des oiseaux farouches qui voletaient sur le clavier…

Comment était-il venu s’échouer là, après quelles infortunes, après quels avatars, ce fils de la terre ensoleillée s’était-il perdu sur la terre polaire ? Nul ne l’a su. Sandrino a gardé un secret que personne n’a songé, du reste, à lui demander.

Les dancing-girls trouvaient à leur gré sa délicatesse devant la brutalité coutumière des autres garçons. Il était toute politesse, son anglais zézayant plaisait, surtout sa figure classique d’archange pour mauvais lieux.

Mais Sandrino avait l’air désabusé des choses amoureuses ; il devait porter au cœur une de ces blessures, sans cesse rouverte, dont on ne revient pas…

Rose, une blonde Luxembourgeoise, qui se disait Française pour plaire aux hommes, l’amusait cependant. Elle lui avait proposé de joindre leur vie, il avait répondu avec douceur que deux détresses ne pouvaient pas faire un bonheur.

La fille n’avait pas insisté. Il lui savait gré pourtant d’avoir songé à lui et lorsqu’il avait touché quelque pourboire, il lui achetait une babiole ou un colifichet, un collier de verroterie ou un fichu de laine.

Un soir de querelle entre mauvais drôles, Rose fut tuée d’une balle qui ne lui était pas destinée. On emporta la fille ; un peu de sciure de bois, un coup de balai, les tables mises en ordre. Sandrino continua à faire danser les clients dont les bottes martelaient le parquet où le sang faisait une tache brune.

Pendant le repos, l’Italien sortit. Une quinte le prit et le flot rouge emplit sa bouche.

C’est moi qui le trouvai, en sortant, gisant à terre et râlant… Il n’en mourut pas. Mais il lui était désormais impossible de reprendre sa place. Quelques camarades et moi, à qui « la paye » avait été généreuse, nous lui fîmes tenir cent dollars afin qu’il pût se rapatrier.

Il partit.

Mais la Terre du Nord est une amante qu’on ne peut oublier ; deux mois après, Sandrino était de retour. Il était allé jusqu’à Vancouver, et au moment de s’embarquer pour son pays, il avait tourné le dos au clair soleil du Pacifique. Le premier cargo le ramenait à la terre des Brumes.

Ned Douglas l’accueillit avec joie. Il reprit sa place devant sa boîte à musique et nous, pauvres fous, de danser et de chanter en chœur nos stupides refrains.

Sandrino était promis à la terre septentrionale. Les êtres sont ainsi marqués par le Destin. Un soir, le saloon de Rupert-City fut dans la joie. Un camarade avait découvert une pépite qui pesait une livre deux cents.

Ces trouvailles-là, ça se fête, et ça se fête, parbleu, au cabaret. Quelle noce ! mon ami, je m’en souviendrai toute ma vie…

L’évocation de la ripaille fait un instant briller les yeux de Gregory Land, mais ses yeux se voilent bientôt et il répète sur un ton plus assourdi :

— Oui, je m’en souviendrai toute ma vie…

On a bu comme des bêtes, plus que des bêtes. La bête, lorsqu’elle a sa suffisance, s’arrête ; l’homme est le seul animal qui puisse manger sans faim et boire plus loin que sa soif. L’intelligence, si intelligence nous avions, avait sombré sous la griffe de notre maître l’Alcool. Sûr, nous étions ivres-morts.

— Tous ?

— Tous. Les dancing-girls et même Ned Douglas qui, pourtant, dans les beuveries savait, et pour cause, conserver son sang-froid.

Mais ce soir-là, il avait dû boire pour entraîner les autres et le whisky avait eu raison de ses calculs de brute roublarde.

Il était tombé assommé derrière son comptoir. Nous, sous les tables…

Combien de temps dura notre ivresse ? Je ne sais ; je me souviens, nettement, m’être réveillé me croyant dans un nouveau rêve. Mon corps brisé ne bougeait pas. Il m’eût été pénible de remuer un doigt. Mais mon cerveau avait repris sa faculté de réception. Une musique, douce et grave, me berçait et mon âme s’éveillait dans la réalité bien plus belle que le songe.

Sandrino était à son piano. Il jouait. Ses mains, qui frappaient en cadence les fox-trotts et les refrains pleurards, ses mains plus blanches, plus diaphanes que jamais, animaient l’instrument qui vibrait et vivait. Je n’aurais jamais cru qu’on pût ainsi extérioriser son âme.

Sandrino jouait la Damnation de Faust. C’était une reprise sur lui-même, une revanche de sa volonté d’artiste bafoué.

L’harmonie montait comme un triomphe, purifiant les mauvais instincts, les bas désirs, les louches compromissions.

Sandrino sortait de la fange où on l’avait ravalé et il s’élevait beau comme un Dieu.

La pensée musicale de Berlioz se développait, rude, heurtée, violente avec le chœur des étudiants et des soldats pour devenir aérienne avec le ballet des Sylphes. L’idée mélodique s’affirmait, pure comme une eau de source, sans une mièvrerie, et l’évocation à la nature montait, hommage de la créature au créateur, avec un élan spontané, une richesse de timbres admirable, unique.

Ce fut, après l’ouragan déchaîné, la course à l’abîme, de la joie et de douleur ; dans sa riche splendeur, le paysage symphonique se déroulait montrant toutes les promiscuités, toutes les hypocrisies de l’âme humaine, les colères et les désespoirs, la pitié, la souffrance, les espoirs méconnus, tout passait, dans une rafale, avec le galop du coursier farouche qui emportait l’homme, cet éternel damné.

Le rire de Satan couvrait les appels et les cris, et la course passait fantastique.

Sortis de leur ivresse puante, les joueurs et les filles s’étaient dressés comme dans un sommeil hypnotique et tous, nous étions là, debout, en demi-cercle, écoutant, écoutant, écoutant. Les figures les plus basses, les physionomies les plus crapuleuses auxquelles la vie avait donné les masques les plus durs, se détendaient ; la joie intérieure, que tout être porte, sans le savoir, dans le fond de son âme, montait comme pour une transfiguration, éclairant d’un rayon plus qu’humain la face des hommes.

Oui, les visages les plus flétris où le vice avait mis sa griffe et son stigmate, je vous le jure, ces visages étaient beaux, pareils à ceux des prédestinés, qui, aux premiers siècles de croyance, dans leur extase, croyaient voir Dieu.

Et pour donner plus de vraisemblance encore à ce tableau, dans une rupture d’équilibre, avec ce don inouï du contraste, qui fait le génie de Berlioz, Sandrino interprétait maintenant le Chœur des Anges, où tout le mysticisme de la foi est enclos.

Tous ces hommes, toutes ces femmes avaient oublié Dieu depuis de longs jours déjà.

Cette damnation était à leur image, cette course à l’abîme était la course chimérique de l’or, gardien de la cité, pourvoyeur de plaisir, donneur de considération, dispensateur de renommée… et la mort passait, emportant la vie en croupe.

Les illettrés et les mécréants comprenaient obscurément cette chose, des larmes délayaient le fard des filles, les hommes avaient un pli rude au front.

La dernière note les délivra de leur angoisse.

La dernière note. L’âme du piano chante encore et vibre dans la prolongation du son. Les mains restent, inertes, sur le clavier.

Ayant accompli sa mission, ayant purifié sa vie, Sandrino courba la tête comme pour accepter son Destin. Puis, il mourut.