Le Fils du diable/Tome I/I/5. La Girafe

Legrand et Crouzet (Tome Ip. 183-192).
Première partie

CHAPITRE V.

LA GIRAFE.

Le Temple était fermé depuis longtemps déjà. On voyait, à travers la charpente à jour de ses baraques, les trois ou quatre becs de gaz qui font semblant d’éclairer le passage principal. Tout se taisait dans cette enceinte, naguère si bruyante, où tant que dure l’année, l’âpre mercantilisme s’évertue à exploiter la misère. Elles dormaient, solitaires, ces échoppes tentatrices qui appellent incessamment le pauvre et lui promettent des armes contre le froid humide de l’hiver. Sur le tabouret de paille des places désertées, aucune sirène ne restait pour prononcer la harangue banale, mais éloquente, qui aveugle le chaland et lui fait voir un vêtement là où il n’y a que des haillons. L’esprit de mensonge et d’avidité qui est l’âme du Temple sommeillait pour quelques heures. Il n’y avait plus là qu’un grand carré de cabanes, gardées par quatre hommes et quatre chiens contre la foi douteuse des rôdeurs de nuit.

Quand on passe, le soir, devant la blanche colonnade de la Bourse, le palais silencieux semble se reposer des fièvres de la journée. Le péristyle est désert ; nul pas ne retentit sur les pierres du perron, et, deux sentinelles qui ne savent pas même, les bonnes gens, ce que c’est que la rente ferme et les réponses des primes, se promènent toutes seules le long de la grille fermée.

D’ordinaire, l’abandon est triste : ici, quelque chose de gai se dégage de cette solitude. On rêve involontairement de l’âge heureux où le monde en progrès ne connaîtra plus ni larrons ni spéculateurs.

On rêve l’heure où la clef de ces portes closes sera perdue ; l’heure où le veau d’or, délaissé sur l’estrade poudreuse du parquet, mugira tout seul et appellera en vain la foule convertie de ses anciens adorateurs.

On rêve.

Quelques-uns voient un beau jardin, dans l’avenir, à la place de ce sanctuaire redoutable ; d’autres y tracent, par la pensée, le plan symétrique d’un joli phalanstère ; certains y mettraient volontiers une église ; quelques-uns y voudraient un théâtre. En somme, le mieux serait d’y faire un hôpital pour les innombrables blessés des luttes mortelles de l’agiotage.

Devant le Temple vide, on songe aussi, mais c’est à la misère qui pousse dans ces couloirs encombrés tant de centaines de malheureux tous les jours. On songe à l’égoïsme immobile des gens qui possèdent et aux inutiles agitations des adeptes de la science sociale : les uns se taisent et se renferment dans leur bien-être impitoyable, les autres bavardent, hélas ! et se démènent en des contorsions sans fin. Ils remuent, ils brouillent, ils s’efforcent, prenant leurs imaginations pour des principes et leurs lubies pour des axiomes. Vous les voyez se battre les flancs du matin au soir, et se ruer contre ce qui est avec la colère maladive de la faiblesse.

S’ils devenaient forts demain, par hasard, ils démoliraient, mais ils ne sauraient point rebâtir.

Leur cœur est tout plein de généreuses pensées ; ils voient la souffrance, et ils s’indignent ; mais, dans leur esprit brumeux, il n’y a qu’un pauvre roman commencé à la hâte, et dont ils ne savent point le dénoûment.

Comme les haillons valent mieux encore que la nudité, le Temple est utile. La pauvreté se résigne aux mensonges avides de ses marchands, qu’elle connait mieux que nous et qu’elle accepte au même titre que l’usure nécessaire du Mont-de-Piété. Son utilité durera tant que les hommes de génie qui organisent le travail dans les almanachs n’auront point procuré à chaque Français un minimum de mille écus de rentes.

La rue Percée et la place de la Rotonde participaient de la solitude du marché. Les Lions et l’Éléphant, les deux tavernes rivales qui se partagent la vogue, contrastaient par leur bruyante animation avec le silence voisin. Leurs tuyaux à gaz, suspendus devant le comptoir, lançaient des gerbes flottantes de lumière et appelaient au loin les gosiers échauffés.

Les autres cabarets plus modestes, qui, d’ordinaire, ne peuvent soutenir la concurrence, avaient, ce soir-là, leur bonne part de chalands.

Le vin à huit sous coulait le long de la rue du Petit-Thouars, et les marchandes, jeunes et vieilles, arrosaient amplement leurs langues, fatiguées par les clameurs de la journée.

La rue du Temple était telle que nous l’avons vue à la tombée de la nuit. Le même mouvement y régnait toujours, et le fracas, loin de s’éteindre, semblait aller en augmentant.

L’heure de s’habiller pour le bal n’était pas encore rigoureusement sonnée ; mais, dans ces quartiers sans façon, nul n’a honte de son impatience. Les plus fous, au contraire, sont les plus glorieux. Les déguisés abondaient déjà sur le trottoir, et de longues disputes s’entamaient çà et là dans l’idiome imagé du carnaval.

Le long des magasins de nouveautés, il y avait toujours presse de curieux qui regardaient le velours de coton, les écharpes à franges et les gravures enluminées représentant Balochard et Chicard, ces dieux crottés des saturnales parisiennes.

Si le carnaval durait toute l’année, il se trouverait des badauds candides pour contempler cela pendant trois cent soixante-cinq jours.

Parmi les cabarets qui avoisinent le Temple, un des mieux achalandés, après l’Éléphant et les Deux Lions, a pour enseigne : la Girafe. Il est situé à l’angle de la petite rue de la Corderie et de la place du même nom.

Notre voyageur, M. le baron de Rodach, que nous avons laissé au milieu du marché, poursuivant vainement le jeune Franz, perdu dans la foule, ne s’était point retiré depuis lors. Il avait dîné dans un restaurant voisin, et maintenant il semblait se livrer à de nouvelles recherches.

Tous ceux qui voyaient sa silhouette sombre glisser le long des baraques abandonnées, le prenaient pour un agent de police, espèce qu’attire abondamment la renommée punique du quartier.

Notre voyageur n’avait point changé de costume, et semblait s’inquiéter assez peu de l’effet qu’il produisait sur les passants.

En sortant du marché, il s’était vendu tout droit à l’extrémité la plus éloignée de la rue de la Rotonde. Il marchait en homme qui a son but et qui suit son chemin.

Mais en arrivant au bout de la rue, il s’arrêta dérouté.

Une maison toute neuve s’élevait au-devant de lui, et son étonnement disait qu’il ne s’attendait point à la trouver là. Cette maison, sans être somptueuse, n’avait pas la physionomie de ses voisines. Le baron resta indécis auprès de la porte.

— Voici un nouveau contre-temps ! murmura-t-il en secouant la tête : le Temple est fermé ; il faut que j’attende désormais à demain pour trouver madame Batailleur. Quant à mon ami Hans, à moins qu’il n’ait fait fortune, je pense que son domicile aura changé… ceci me paraît bien beau pour lui !

Nonobstant ces réflexions, le baron tira le bouton de cuivre de la sonnette, et entra chez le concierge.

— Monsieur Hans Dorn ? demanda-t-il.

— Connais pas, répondit-on du fond d’une loge chaude qui sentait affreusement l’oignon.

Puis on ajouta :

— Qu’est-ce qu’il fait celui-là ?

— Il est marchand d’habits, répondit le baron ; et je l’ai connu dans cette maison.

— Quand c’était une baraque, riposta le portier. Il n’y a pas de marchands d’habits chez nous… Voyez voir ici près… les trous à chineurs ne manquent pas.

Ce portier restait dans les limites de son droit d’insolence. Il vint lui-même fermer la porte de sa loge sur le nez du baron, qui se retira désappointé.

Une fois dans la rue, il regarda tout autour de lui, comme s’il eût cherché encore la maison absente où il avait cru trouver Hans Dorn.

— Où le prendre ? pensait-il en revenant sur ses pas : Dieu veuille seulement qu’il n’ait point quitté le Temple !… S’il y est encore fallûtil frapper à toutes les portes, l’une après l’autre, je saurai bien le retrouver.

Hans Dorn, à cette heure même, entrait au cabaret de la Girafe, dont le propriétaire, nommé Johann, était pour lui une vieille connaissance. La Girafe, moins grande et moins fréquentée que les deux tavernes à la mode, servait surtout de rendez-vous aux Allemands qui abondent dans le Temple, et qui font volontiers bande à part.

Dans la salle d’entrée, il y avait des marchands ambulants ou chineurs qui buvaient sur le comptoir. Ils étaient servis par une grosse femme à la figure rouge et réjouie qui écorchait, avec un aplomb égal, l’allemand et le français. C’était la compagne de Johann, l’ancien écuyer de Bluthaupt, et nous avons dû l’entrevoir dans la salle de justice du schloss, parmi le troupeau des servantes du vieux Gunther. Elle se nommait Luischen, Lotchen ou Lenchen ; mais les gens du Temple, par une antiphrase bouffonne, l’avaient surnommée la Girafe.

Elle était grosse et courte autant que l’animal peint sur son enseigne était long et fluet.

Mais elle faisait bonne mesure, et son sourire épanoui réjouissait l’âme des buveurs.

Dans une chambre de médiocre étendue, qui donnait sur la rue du Puits, une société assez nombreuse était réunie autour de deux ou trois petites tables, rapprochées pour la circonstance. Les convives étaient tous Allemands, et fêtaient ensemble le carnaval.

Plusieurs fois par an, le cabaret de Johann voyait ces mêmes convives se rassembler et boire en rappelant de bien vieux souvenirs.

En passant dans la salle d’entrée, Hans et la Girafe échangèrent une cordiale poignée de mains. Puis le marchand d’habits perça le flot des buveurs et s’introduisit dans la salle réservée.

Une acclamation joyeuse accueillit sa venue. Il prit la seule place vide qui restât autour des tables, et le festin commença aussitôt.

Presque tous les convives réunis ainsi chez Johann étaient d’anciens serviteurs de la maison de Bluthaupt, ou tout au moins des émigrés du Wurtzbourg. Ils exerçaient dans la ville des industries diverses, et le plus grand nombre d’entre eux tenait au Temple par quelque aboutissant.

Johann avait dépassé les limites de l’âge mûr. En vieillissant, il n’avait point perdu son air maussade et défiant. Son commerce prospérait, du reste, et tout, dans sa personne, avait une apparence aisée.

Fritz, le courrier, ne semblait pas avoir autant à se louer du sort. Il était marchand d’habits, comme Hans Dorn ; mais ses bénéfices ne lui permettaient point d’apporter beaucoup de recherche dans sa toilette. Il avait un vieux paletot gris, usé jusqu’à la corde, et un chapeau déformé qui sentait son chineur d’une lieue.

Hans, au contraire, portait un costume décent. Il ne roulait plus guère, et faisait des achats en grand sur le carreau du Temple. Ses amis pensaient qu’il avait quelque part une bonne somme placée pour établir sa petite Gertraud.

Les autres convives avaient occupé des emplois de domesticité au schloss, ou bien des fermes dans les dépendances de Bluthaupt. Les uns et les autres avaient quitté le Wurtzbourg à différentes époques, chassés par les exigences ou les tracasseries des successeurs du comte Gunther. Ils avaient changé de maîtres avec répugnance, et ce qu’ils eussent souffert volontiers de la part d’un fils de Bluthaupt, ils n’avaient point pu le supporter venant d’une main étrangère.

La plupart d’entre eux avaient essayé diverses résidences avant d’arriver à Paris ; ceux qui s’y étaient fixés les premiers avaient appelé les autres. Les Allemands sont industrieux et rangés : presque tous gagnaient leur vie sans trop de peine, et ils n’avaient point à se plaindre de leur nouvelle patrie.

La soirée s’entamait gaiement. Johann avait tiré de son meilleur. Cela ne valait pas le vin du Rhin ; mais cela se buvait, et tout le monde avait soif. Hans seul apportait à cette fête de famille un visage distrait et préoccupé.

— Eh bien, mes fils, dit Johann au bout de quelques minutes employées comme on le devine, les affaires vont-elles un peu depuis la dernière fois ?

— Pas trop mal, pas trop mal, répondit-on de tous côtés.

— Paris est un bon endroit pour ceux qui ont de la conduite, ajouta un gros gaillard passablement couvert, qui se nommait Hermann, et qui avait été l’un des laboureurs de Bluthaupt ; quand on peut se garder de la boisson, ça marche tout de même.

L’assemblée entière approuva ce discours éminemment moral, et l’on but à la santé d’Hermann, le sage, qui avait déjà une pointe de vin.

Le visage de Fritz s’était rembruni, et il avait jeté un regard sur son pauvre paletot, percé aux coudes, gras au collet, privé des trois quarts de ses boutons, qui faisait vraiment tache au milieu des toilettes endimanchées de ses compagnons.

— La boisson, grommela-t-il en rougissant et le nez dans son verre, ça fait oublier bien des choses… Tant mieux, pour ceux qui n’ont rien à oublier !

Fritz était un homme de cinquante ans. Il avait une grande figure maigre, pâle et barbue. Les rides de son front et l’expression morne de son regard annonçaient la fatigue et la souffrance.

Il gagnait autant que les autres ; mais, chaque jour, il allait s’enivrer tout seul on ne savait où.

— Ça me fait plaisir, reprit Hermann, de nous voir encore une fois tous réunis ; nous tenons bon, savez-vous ; et, depuis des années que nous avons quitté le pays, pas un seul d’entre nous n’a manqué à l’appel.

— Excepté la pauvre Gertraud, dit tout bas le cabaretier Johann, qui regarda Hans à la dérobée.

La distraction de Hans l’avait empêché d’entendre, et il n’avait saisi que le nom de Gertraud.

— Je vous suis obligé, voisin, répondit-il, ma petite fille se porte bien, Dieu merci ! et je suis chargé de faire ses compliments à la compagnie.

On cligna de l’œil tout autour de la table.

— Ah çà, voisin Hans, dit le cabaretier, que diable avez-vous donc ce soir ? On me reproche souvent d’être un rabat-joie et un trouble-fête, ce qui n’est pas avantageux dans mon état… Vous, au contraire, vous passez pour le boule-en-train de la société… Est-ce que je vais être obligé de rire à votre place ?

Hans dérida son front de force et se fit une figure gaie.

— J’ai quelque chose, c’est vrai, répliqua-t-il : c’est une idée qui m’est tombée sur le crâne ce soir, et qui me donne mal à la tête… Mais je suis venu ici pour chanter des airs du pays et pour causer de nos vieilles histoires de Bluthaupt. Chantons et causons, mes camarades, c’est le moyen de me guérir !

Hans secoua les boucles de ses cheveux grisonnants, et leva son verre au-devant de son visage, où un rayon de gaieté cordiale était revenu.

Il entonna le premier couplet d’une chanson allemande qui avait retenti bien souvent autrefois dans les hautes voûtes de la salle de justice, au château de Bluthaupt.

Tous les convives lui prêtèrent aussitôt l’appui de leurs voix, et le chant, répété en chœur, parvint jusqu’aux oreilles des chalands de passage qui buvaient dans la salle d’entrée.

On fit silence. Les canons de vin épais s’arrêtèrent à moitié chemin des bouches altérées. Plus d’un cœur battit, plus d’un œil se mouilla. C’était comme un bon vent qui apportait à l’improviste la voix aimée de la patrie.

Et quand le premier couplet fut fini, tous les pauvres émigrés dirent : Bravo ! et burent à la santé de ceux qui leur parlaient de l’Allemagne.

Dans la chambre réservée, l’émotion était plus grande encore. Lorsque Hans commença le second couplet, plus d’une voix trembla en l’accompagnant.

C’était un de ces airs mélancoliques et simples que le sentiment musical, particulier à la race germaine, entoure d’une belle harmonie. Le pays tout entier était dans ce chant qui venait d’Allemagne et que les Allemands répétaient.

Ils y mettaient leur âme, et, à mesure que les notes tombaient émues, les souvenirs surgissaient en foule ; le passé se réveillait. Ils voyaient tous, au milieu du grand paysage de la montagne, le schloss antique qui dressait fièrement la vieillesse de ses tours.

Le dernier son mourut au bruit de verres qui se choquaient ; puis il se fit un long silence.

— C’était le bon temps ! dit Hermann avec un gros soupir.

Hans avait les yeux fixés dans le vide, et, la bouche entr’ouverte, il semblait sourire au fond de sa mémoire.

— C’était le bon temps ! reprit Hermann ; nous étions jeunes, et le maître du château s’appelait encore Bluthaupt.

Hans tourna vers lui son regard chargé de rêverie.

— Qui pourrait dire si Bluthaupt est mort ?… murmura-t-il.

Johann secoua la tête, tandis que son regard devenait inquiet. Les autres convives ouvrirent de grands yeux.

Hans remua les lèvres à deux ou trois reprises, comme s’il eût hésité à parler.

— Vous souvenez-vous de la comtesse Margarethe ? prononça-t-il enfin d’une voix si basse que ses voisins eurent peine à l’entendre.

— Si nous nous souvenons de la comtesse ? s’écria Hermann.

— Je la prie aussi souvent que ma patronne, ajouta Fritz ; car je suis bien sûr qu’elle est une sainte dans le ciel !

Hans avait les yeux baissés.

— Je voudrais que vous l’eussiez vue comme moi, murmurait-il encore. C’était comme une apparition !… Le nom de Bluthaupt était sur mes lèvres…

Il s’arrêta. Les convives l’écoutaient bouche béante. Johann l’examinait en dessous.

La fenêtre qui donnait sur la rue du Puits était recouverte de rideaux quadrillés de rouge et de blanc. Leurs plis roides et déteints tombaient de biais et laissaient visible la moitié d’un carreau de chaque côté.

Hermann était assis en face de cette croisée.

Au moment où Hans Dorn allait reprendre la parole, l’ancien laboureur fit un brusque mouvement et montra du doigt la fenêtre.

Tous les regards se portèrent à la fois de ce côté. On vit, collée à la vitre, une figure pâle qui se retira précipitamment et disparut dans l’ombre de la rue.

Hans tressaillit et poussa un cri étouffé.

— Encore ! murmura-t-il, encore une vision !…

— Par le diable, s’écria Johann en colère, votre vision va la danser, voisin Hans ! Je vais lui apprendre à venir nous espionner comme cela. Fermez les rideaux, Fritz, et attendez-moi un petit peu.

Il se leva, prit un bâton dans un coin et s’élança au dehors.

Quand il fut parti, la porte de la salle d’entrée, qu’il avait oublié de refermer au verrou, s’entre-bâilla doucement, et montra la figure inerte de l’idiot Geignolet.

Personne ne l’aperçut.

Il regarda un instant les convives avec un rire silencieux et stupide ; puis il se glissa doucement dans la chambre réservée, et se blottit sous une table, auprès de la porte.