Le Diable aux champs/5/Scène 7

Calmann Lévy (p. 233-242).



SCÈNE VII


Dans la chapelle de Saint-Satur


MYRTO, JACQUES.

JACQUES. — Ah ! ah ! le brouillard y est entré aussi, car il doit y avoir bien des brèches au vitrage, mais cependant on y voit clair à se conduire, et on y respire un air moins épais que dehors.

MYRTO. — Cela me parait bien joli, cette vieille chapelle Pourquoi est-ce abandonné ?

JACQUES. — Ce n’a jamais été une église paroissiale, mais seulement un point de dévotion particulière. On y vient dire une messe tous les ans. Il y a sous une voûte, quelque part, une source merveilleuse qui guérissait jadis de la lèpre ; mais il n’y a plus de lèpre, et la source ne rapporte plus rien au curé de Saint-Abdon, qui dessert cette chapelle. Attendez, n’allez pas au hasard dans ces décombres ; la source est profonde, et je ne me rappelle pas bien où elle est ; il y a longtemps que je ne suis entré ici. Tenez, voici une petite roue en bois qui sert de lustre, le jour de la messe annuelle, et qui est encore garnie de bouts de cierges moitié cire, moitié résine. Ce ne sera pas une profanation que de les allumer, et vous pourrez trouver la source et admirer la petite chapelle romane, qui est, en effet, fort jolie.

MYRTO. — Ah ! ce n’est pas vous qui pouvez profaner une église, c’est moi, monsieur Jacques ! Une église ! je n’y entre jamais sans trembler, et celle-ci me fait un effet… Oui, elle est jolie, elle est belle, à mesure qu’elle s’éclaire ! Et la source qui guérit de la lèpre ? Quand je faisais ma première communion, j’entendais parler de la lèpre du péché. Je ne savais ce que cela voulait dire, pauvre enfant que j’étais ! Et à présent… Ah ! si cette source pouvait en effacer la souillure jusqu’au fond de l’âme, comme je voudrais m’y plonger, monsieur Jacques !

JACQUES. — Vous êtes triste, mon enfant ? Voyons, racontez-moi vos peines. Une belle dame voulait absolument hier soir me faire deviner les siennes. J’y portais une grande répugnance, je vous assure ; mais avec vous, c’est le contraire, car je sens que vous êtes sérieuse et sincère en ce moment, et que vous ne jouez pas avec votre conscience. Parlez-moi donc ! Ne suis-je pas là pour essayer de vous calmer ?

MYRTO. — Ah ! monsieur Jacques, je ne suis pas madame de Noirac, moi ; je ne saurai pas m’expliquer comme elle. Je suis une sotte, une folle… C’est la vanité, la parure, le goût des chiffons, des meubles, des bijoux, qui m’ont perdue. Peut-on se perdre pour quelque chose de plus bête ? Et puis l’ennui du travail ! Si vous saviez comme c’est desséchant, le travail d’une femme dans une grande ville ; comme la privation excite l’envie de paraître et de posséder ! Et comme le mariage entre pauvres est triste ! Mettre au monde des enfants condamnés à mourir de faim ! Ah ! la famille avec la misère, c’est l’effroi et le désespoir à envisager !…

JACQUES. — Je sais tout cela, mon enfant ; je l’ai souvent observé : j’y ai beaucoup réfléchi. Tout ce qui peut, non pas vous absoudre, mais vous excuser, je me le suis dit probablement plus souvent que vous.

MYRTO. — Ah ! oui, vous êtes un philosophe, vous, on me l’a dit ! un bon philosophe, pas pédant, très-humain. Je vous ai parlé comme une impertinente, hier matin, en traversant votre jardinet. Je vous en demande bien pardon. Je ne suis pas maintenant ce que j’étais il y douze heures. J’ai bien changé, bien vieilli, allez ! Je n’ai pas encore réfléchi, je ne sais pas réfléchir, moi, mais j’ai bien souffert !

JACQUES. — Vous avez aimé, et pour la première fois peut-être ? Prenez garde à votre réponse, Myrto ; ne mentez pas. Je sais les accès de lassitude, d’effroi ou d’attendrissement auxquels ne peuvent résister les femmes qui s’étourdissent trop à l’habitude ; mais je sais aussi que dans ces moments-là elles exagèrent et mentent sans en avoir conscience, aux autres et à elles-mêmes. Leur thème favori, dont elles abusent souvent pour surprendre la bonne foi des hommes compatissants ou romanesques, c’est de dire qu’elles n’ont encore jamais aimé, et qu’un amour vrai ferait d’elles des Madeleines repentantes. Ne dites pas de ces choses-là si vous ne les sentez pas bien vraies. Là serait la profanation, la lèpre du péché incurable.

MYRTO. — Eh bien, vous avez raison, monsieur Jacques ! Je ne peux rien dire, je n’ai pas le droit de me repentir et de me confesser : je dois souffrir et me taire… (À Florence, qui est entré.) Ah Dieu ! c’est vous ! Je ne vous ai pas entendu venir, et vous m’avez fait peur ! Ah ! c’est que j’ai bien peur de vous, allez !

FLORENCE. — N’ayez pas peur de moi ; vous pouvez parler devant moi comme vous parliez devant monsieur Jacques. Je pense, je sens comme lui, et tous deux nous voudrions vous voir consolée, c’est-à-dire guérie de ce que vous appelez vos péchés, de ce que nous appelons vos erreurs.

MYRTO. — Ah ! vous me parlez avec amitié ; mais votre amour est à une autre ! Je sens bien que cette femme-là est plus que moi. Le vent lui a bien enlevé quelques feuilles, mais il ne l’a pas arrachée de sa tige et roulée dans la boue !

JACQUES. — Cela est vrai, Myrto ; mais vous, qui semblez avoir le souvenir d’une éducation chrétienne, rappelez-vous que le repentir sincère et profond efface tout, tandis que le repentir faux ou frivole aggrave nos torts devant Dieu.

MYRTO. — Dieu ?… Oui, j’y crois et je l’aime ; mais je l’oublie et je n’y pense jamais. J’ai une tête bien légère, et je l’ai tant laissée courir, ma pauvre tête, qu’elle est souvent comme celle d’un homme ivre. Parlez-moi de Dieu, Florence, et vous aussi monsieur Jacques ; je vous entendrai, je vous comprendrai ici, dans cette jolie chapelle, qui paraît grande et sévère dans le demi-brouillard. Ah ! comme ils font bien, vos cierges allumés, monsieur Jacques ! Voyez comme cette lumière tremble sur les arcades !… Et la source, nous y voilà ! Qu’elle est claire et immobile, et triste ! On dirait d’une grosse larme qui ne peut ni couler ni sécher. Ah ! j’en ai une comme cela sur le cœur !

JACQUES. — Myrto, vous êtes portée à la poésie comme toutes les âmes excitées. Il faut des choses extérieures à votre imagination ! Ce n’est pas un mal si leur impression vous fait rentrer en vous-même ; mais si elles ne font que réjouir vos yeux et traverser votre cerveau sans y laisser une émotion durable, vous jouez là avec un tableau comme un enfant avec un image dont il ne comprend pas le sens. Dieu n’est pas plus dans cette église que partout ailleurs. S’il n’est pas dans votre âme, il n’est réellement pour vous nulle part.

MYRTO, montrant Florence. — Et il ne me dit rien, lui ! S’il me disait qu’il m’aime, je saurais bien où trouver Dieu ! Je l’adorerais en lui ! Mais il me plaint, et c’est tout. Je vois bien cela, Florence, et comme vous n’avez que cela à me dire, vous faites bien de vous taire.

JACQUES. — Et pourquoi voulez-vous que Florence vous aime ? De quel droit le lui demandez-vous ? et comment osez-vous le lui demander ainsi, vous qui auriez de la réserve, de la crainte, de la pudeur enfin, si vous étiez repentante comme vous prétendez l’être ?

MYRTO. — Mon Dieu ! est-ce que je rougis ? Oui, je sens un feu monter à ma figure comme quand j’avais quinze ans ! Jacques, vous me faites rougir ! Est-ce de l’amour-propre blessé ou de la bonté ? Est-ce du repentir ou de la colère ? Tenez, je ne sais pas, mais je souffre bien ! JACQUES. — Souffrez, Myrto ; pourquoi ne souffririez-vous pas ? Il y a tant de consciences pures qui souffrent affreusement sans l’avoir mérité !

MYRTO. — Ah ! que vous devenez cruel pour moi, vous ! Il est meilleur, lui ! il ne me dit rien.

FLORENCE. — Eh bien, répondez donc à monsieur Jacques, qui vous interroge ; pourquoi voulez-vous que je vous aime ?

MYRTO. — Je n’ose plus vous répondre ! J’allais vous dire que c’est parce que je vous aime, moi ; mais vous me trouvez hardie, et je sens qu’en effet une femme ne doit pas dire cela à un homme qu’elle respecte !

JACQUES. — Quand même vous auriez le droit de le dire, avez-vous celui d’exiger qu’on y croie ? À sa prière, à son exhortation, vous avez renoncé à une mauvaise action, à une détestable vengeance. Vous vouliez perdre une femme qui n’avait d’autre tort envers vous que celui d’être moins perdue que vous. C’était une pensée infâme que vous aviez là, Florence vous l’a ôtée ; remerciez-le de l’avoir voulu, de l’avoir fait, et n’exigez pas que ce soit lui qui vous récompense, quand c’est lui qui vous sauve.

MYRTO. — Vous m’écrasez, vous avez raison ? Mais ce n’est pas ma faute si j’ai renoncé à faire le mal par amour et non par devoir.

JACQUES. — Et qui lui prouvera, à lui, que cet amour ne soit pas un caprice, et que, s’il le partage, vous ne le foulerez pas aux pieds dans trois jours ? Où sont les preuves de votre raison et de votre loyauté ? Quelles garanties trouverait-il dans votre caractère ?

MYRTO. — Qu’il me mette à l’épreuve ! Mais il ne le veut pas ! et alors je vois bien que tout ce que j’ai résolu de bon est inutile. Personne ne veut, personne ne peut croire en moi. Il faut donc que le chien retourne à son vomissement, comme me disait ma grand-mère en me lisant sa vieille Bible ! L’ivresse de la débauche, voilà mon lot, à moi ! Adieu donc, laissez-moi, partez ! Je n’ai pas besoin de vous. Je n’ai pas peur de la nuit et de la solitude. Il n’y a pas de danger pour moi sur les chemins. Ne suis-je pas une prostituée ? Que m’importe d’être insultée par le premier vagabond dont je ferai rencontre ? Ne suis-je pas sa proie légitime ? Laissez-moi, laissez-moi, vous dis-je ; je ne vous aime plus, je ne vous écoute plus. Je veux rester seule dans cette église pour y maudire Dieu tout à mon aise et pour y cracher sur l’image des saints !

JACQUES. — Myrto, vous êtes affreuse en ce moment, et la pitié s’envole de mon cœur ! Venez, Marigny, venez ! Qu’elle rugisse, qu’elle pleure, qu’elle souffre ! Elle l’a bien mérité, et je ne sais pas pourquoi deux consciences sans reproche serviraient de jouet au dépit d’une femme sans cœur.

MYRTO, tombant à genoux. — Florence, ne me quittez pas ainsi, vous ! Que ce vieillard me maudisse, il en a le droit ; mais vous, êtes-vous assez vertueux, avez-vous assez souffert, assez mérité dans la vie pour me repousser du pied nomme un haillon ? Ne m’aviez-vous rien promis, hier, quand j’ai cédé à votre volonté ? Je sais que je n’ai pas de droit sur votre amour, je ne vous le demande plus ; je vous ai remis les lettres sans condition ; mais vous, vous m’aviez dit, pour me récompenser : « Je n’aurai plus de mépris pour vous si vous continuez ainsi et je vous porterai une amitié chrétienne et fraternelle. » Oui, c’est comme cela que vous avez dit ; et quand j’ai tant pleuré de n’avoir pas mieux à espérer de vous, vous m’avez encore consolée en me disant : « Je reviendrai à minuit, je vous en donne ma parole d’honneur, et je vous conduirai au premier relais de votre voyage. » Alors, moi, que voulez-vous ? j’ai espéré ! Oui, j’ai espéré vous séduire, surprendre votre amour, et je crois que je serais devenue tout de suite digne de le conserver. C’était un mauvais moyen, je le reconnais ; il fallait commencer par le mériter, et cela ne se peut pas tout d’un coup ! Ce n’est pas de se donner qui rend digne d’être aimée. Hélas ! pour une femme comme moi, ce n’est pas un sacrifice ; on ne lui en sait aucun gré ! Oui, oui, j’étais folle, et on a le droit de me le faire sentir cruellement ! Mais à présent, je ne le suis plus ; je comprends, je me rends justice. Tenez, je me relève ; je sens que j’en ai le droit à mon tour, et que je peux vous tendre la main en vous disant : Florence, je serai heureuse de votre amitié ; je vous la redemande, et, cette fois, j’en sens assez le prix pour ne plus vouloir la perdre par les avances d’une folle passion.

FLORENCE. — Eh bien, Céline, voici ma main en témoignage d’estime et de respect. Je retrouve pour vous les sentiments qu’une femme doit préférer aux promesses d’une affection dont la pureté peut toujours sembler douteuse. Le respect, Céline, il ne s’est jamais effacé pour vous de mon cœur, parce que vous êtes une femme, et que ce doit être un caractère indélébile pour l’homme né de la femme. Toutes mes duretés envers vous, tous mes reproches s’adressaient à l’être factice que la corruption du siècle avait mis à votre place ; mais vos traits si nobles, en dépit de l’ivresse de votre cerveau, mais votre forme si pure, cette création de Dieu dont il ne nous appartient pas de détruire le type, mais votre rang dans la nature, ce rang sacré que vous avez toujours le droit de reprendre si vous en sentez l’importance et la dignité ; tout cela, je l’ai toujours respecté en vous et malgré vous ! Faites que ce respect n’ait plus à lutter contre vos actions et qu’il s’empare de mon âme comme un devoir facile et doux. Si vous ne le voulez pas, je garderai votre souvenir comme celui d’une sœur que la mort m’aurait enlevée ; si vous le voulez, je me réjouirai dans ce souvenir comme dans la pensée d’une sœur vivante, ressuscitée, et dont je puis encore être fier.

MYRTO. — Du respect ? du respect à moi ? Le respect d’un homme de bien pour la pauvre Myrto… pour la pauvre Céline ? Car vous m’avez appelée ainsi, et je ne veux plus porter d’autre nom que celui qui me rappelle le temps de mon innocence et l’heure de votre pardon ! Ah ! oui, je le sens, le respect vaut quelquefois mieux que l’amour, et vous me proposeriez maintenant d’échanger ce que je vous demandais contre ce que vous m’offrez, que je ne le voudrais plus ! Et vous, monsieur Jacques, vous aussi, avec vos cheveux blancs et votre paroles sévère, vous auriez du respect pour moi, si je rentrais dans le chemin du devoir ?

JACQUES. — Oui, ma fille, car vous auriez droit à celui de toutes les âmes équitables. Vous en mériteriez peut-être plus que certaines femmes sans reproche, parce qu’il vous aurait été plus difficile de rentrer dans le bon chemin. Souvenez-vous qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour la conversion d’un pécheur que pour la persévérance de cent justes.

MYRTO. — Ah ! ce n’est pas ce que disent les hommes du monde ? Ils nous disent, au contraire, que l’on ne remonte pas la pente de l’honneur, et que la souillure du vice est ineffaçable.

JACQUES. — Ils mentent !

MYRTO. — Eh bien, qu’ils mentent ? que m’importe ? N’y eût-il que vous deux pour me faire aimer la vérité, cela me suffirait. Vous verrez, vous verrez, Marigny ! Je vais vous quitter dans quelques heures, et je ne vous demande pas de me revoir avant que j’aie pu vous dire que j’ai droit à votre estime ; mais dans un an, peut-être, j’aurai déjà réparé bien des fautes, et si je vous demande alors de venir vous en convaincre, me le refuserez-vous ?

FLORENCE. — Non certes ; je vous promets d’aller vous tendre une main amie, si je suis libre, si la pauvreté n’y apporte pas, de ma part, un obstacle invincible.

JACQUES. — Eh bien, Céline, commencez, dès cet instant, à mériter le respect. Partons ! Le brouillard se dissipe, car il n’y en a plus ici ; je vais vous conduire à la ville, où votre voiture vous attend, et Florence retournera à son jardin, où le retour du soleil va bientôt lui marquer l’heure de sa tâche.

MYRTO. — Quoi ! déjà ? nous quitter ici… quand il est si loin de son gîte… seul… la nuit ?

FLORENCE. — Je suis jeune, je suis fort, et vous m’avez rendu fier et content de moi. En marchant, je penserai à vous avec une douce satisfaction, et, loin d’être accablé et honteux comme je l’eusse été si nous eussions cédé l’un et l’autre à l’ivresse de la volupté, je me remettrai au travail avec un saint enthousiasme. Relevez-moi de ma promesse, Céline, et permettez-moi de vous quitter ici. Je vous laisse auprès d’un cœur paternel et trois fois saint. Vous, laissez-moi emporter dans mon âme la douce émotion de ce moment solennel qui fait de moi votre ami et votre frère.

MYRTO. — Eh bien, oui, partez, Marigny ! Mon frère, mon ami ! Ah ! que ces mots-là sont doux ! Tenez, je suis heureuse, et je vous vois partir sans colère et sans chagrin. Je veux remercier Dieu, là, à genoux, devant cet autel nu et dévasté où les hirondelles ont abrité leur nid ! Vous n’êtes pas catholiques, vous autres ? Moi, je ne sais pas ce que je suis ; mais je me figure qu’un autel est toujours une chose sacrée, une pierre où se gravent les serments. J’embrasse celle-ci, et j’y jure à Dieu de faire mon possible pour connaître sa loi et pour l’observer. Donnez-moi votre main, Florence, et vous, monsieur Jacques, bénissez ma tête égarée qui s’incline dans la douleur et dans la prière : il me semble que cela me portera bonheur !

VOIX DE COQS, éparses autour de l’horizon

Le jour ! le jour ! Voyez cette ligne blanche à l’horizon ! Répondez, répondez ? Est-ce que vous dormez tous ? Est-ce que vous ne songez point à saluer l’aurore ?

Le jour ! le jour ! Réveillons les chiens paresseux et les hommes qui ont tant de peine à sortir de leurs demeures ! Répondez, répondez, clairons de la nuit, hérauts de l’aube nouvelle ! Réveillons les chiens et les hommes !

Le jour ! le jour ! Volez d’une colline à l’autre, cris d’alerte et de vigilance, hymnes de lumière et de vie ! Remplissez le ciel et la terre. Le soleil va venir embraser les toits, et le voile de la nuit brumeuse, plié comme une tente, va laisser à découvert la face blanchissante de la plaine. Alerte ! alerte ! criez, appelez, répondez ! Que les portes s’ouvrent ! Il est temps d’aller saluer aux champs le retour du beau soleil qui s’approche !