Le Diable à Paris/Série 3/Paris le soir
Paris le soir
En v’là un bon p’tit bourgeois ben gentil ! qui va nous donner que’qu’ vieux monarqu’pour y boire à la santé… si c’est son idée à c’t homme !… pas vrai, papa ?
— Bonsoir, voisine ! — Bonsoir, voisin ! — Ça va toujours bien, voisine ? — Bien. Et vous, voisin ? — Dites donc, voisine ? — Quoi, voisin ? — Je vous aime toujours, voisine ! — Bonsoir, voisin ! — Bonsoir, voisine !
— Où qu’tu vas, Polyte ?
— J’vas tremper un’soupe à ma femme… une faignante ! que v’là trois jours qu’a travaille pas.
Comment sapristi ! depuis neuf heures du matin jusqu’à minuit pour aller de Saint-Leu au Père-Lachaise ! Voilà un camarade qui peut se vanter d’être bien enterré : vous y avez mis le temps !… Toutes ces machines-la, vois-tu, c’est de la boustifaille, et pas autre chose… des boustifailles, et pas autre chose !… pas autre chose !
— Vous voyez bien ce fashionable qu’entre là ? — Oui ! — Savez-vous ce que c’est ? — Qu’est-ce que c’est ? — Rien du tout.
— J’ai demandé au sortir de vêpres : j’ai rien eu.
— Moi où on danse : j’ai pas mal eu.
Ah ! par exemple ! voilà qui est bizarre !… ce matin, j’ai fait un nœud à ce lacet-là, et ce soir il y a une rosette !
Mosieu le comte Onnesaitki !…
Mosieu le baron Gros-Jean !…