Le Diable à Paris/Série 3/Les Actrices

Le Diable à ParisJ. HetzelVolume 3 (p. 1-12).

Les Actrices

par Gavarni
Je vous garde un coupon pour Chantereine, jeudi, mon petit Charles : je joue la « Fille d’honneur. » — Ça sera drôle ! — … Tous mes amis viennent. — Ça sera plein !

L’ÉTUDE.
« Te voilà donc enfin, monstre souillé de crimes ! »


Madame Charmant, vous avez dit votre scène du pavillon comme un ange : c’est parfait ! mais ne montez pas l’escalier si vite : faut laisser à sir Arthur le temps de se tuer.

Ah ! Seigneur, protégez une vierge chrétienne.


« .........À l’heure du danger,
Mes sœurs, mes faibles sœurs, sans défense on nous laisse !
Eh ! comment pourrions-nous sauver notre jeunesse
Et nos foyers qu’on livre à l’or de l’étranger ? »


J’avais demandé un petit chapeau… mais votre patron n’en fait jamais qu’à sa tête !

— Nous soupons chez Véry, Chozikof et moi, avec Mlle Beauperluis… Viendrez-vous, ma charmante ? — Votre proposition, Monsieur le comte, est de nature à compromettre gravement les intérêts de notre fidèle alliée l’Angleterre… Toutefois nous y réfléchirons ; mais, quoi que nous ayons résolu, nous garderons le secret à la Russie ; nous vous en donnons, Monsieur le comte, notre parole royale.

— Un rôle charmant. — Quoi ? — Un tambour. — Encore ! Mais, auteur de mes maux, vous ne pouvez donc rien faire sans tambours ni trompettes ?

Voilà M. Granger qui apporte le bancal à Madame. Il y a aussi un chasseur qui apporte un bouquet et un billet ; le bouquet ne sent rien, mais le billet sent bon.

LE RÔLE.

« Vois : les flots de la mer inhumaine n’ont rien laissé pour nous sur le sable. Le vent meurtrier du désert a passé sur l’arbre du voyageur, dont la branche, hélas ! est stérile… Hélas ! mes yeux ont en vain cherché les grains nourriciers dans l’herbe odorante que l’ouragan a fauchée, et dans les nids abandonnés les petits des oiseaux du rivage !… O ma mère… ma mère !. j’ai faim ! » — Eh bien, v’là ton café, Titine.

— Ici, c’est la route au fond de la vallée, et me voilà dans ma berline, dont l’essieu se brise à vingt pas de ton chalet.

— Ça n’est pas vrai : c’est le sommet de la montagne, puisque je viens de traire, mes blanches brebis, et que je cueille des fraises pour ton déjeuner.

AU PETIT LEVER.
1er Feuilleton. — Il est impossible, de montrer plus d’esprit, plus de gaieté, plus de finesse, que ne le fait madame Polydor dans le rôle de Suzette ; il est impossible d’être plus gentille et mieux tournée.
2e Feuilleton. — Décidément, madame Polydor se montre de plus en plus insignifiante dans le rôle de Suzette.
3e Feuilleton. — Etc., etc., etc, etc.