XXVI
De quelques autres circonstances de ce pays-là.


Il ne vient point de chevaux dans le pays ; mais le roi de Lar et les quatre autres rois dépensent une grande somme d’argent, tous les ans, pour en acheter. Car il n’y a point d’année qu’ils n’en achètent plus de dix mille, que les négociants amènent d’autres pays, et dont ils tirent un grand profit. On achète plusieurs fois des chevaux dans une année, parce que les chevaux ne sauraient vivre longtemps dans ce pays-là, et que ceux qui en ont soin ne savent par quel moyen guérir leurs maladies ; quand quelques cavales mettent bas leurs poulains, ils ont toujours quelques défauts qui les rendent inutiles, car ils viennent avec les pieds tordus ou quelques autres incommodités. Il ne croît aucun blé dans cette province ; mais il y a beaucoup de riz, dont il est impossible de nourrir les chevaux, à moins qu’on ne leur donne ce riz cuit avec de la viande. En ce pays-là il ne pleut guère que dans les mois de juin, juillet et août : s’il ne pleuvait pas dans ces mois-là, personne ne pourrait vivre à cause de l’extrême chaleur. Le pays est fertile en toutes sortes d’oiseaux que l’on ne connaît point en notre pays.