Ô Français, c’est ce Christ qui sauva l’univers ;
De l’esclave c’est lui qui fit tomber les fers.
Liberté, liberté, doux aliment des âmes,
Le Croyant te chérit, de tes feux tu l’enflammes !!!
De tes mâles beautés qui ne connaît le prix ?
De tes charmes divins qui ne serait épris ?
Miné par le chagrin sur la terre ennemie,
Dans le luxe des cours, autrefois Néhémie,
Divine liberté, pleurait ton souvenir ;
En vain de son esprit en voulant le bannir,
Un monarque puissant, pour tromper sa tristesse,
Épanchait devant lui la splendeur, la richesse ;
Rien du pauvre exilé n’apaisait les douleurs,
Et sur ses chaînes d’or il répandait des pleurs.

Songeant à leurs vallons sur une terre ingrate,
Les enfants d’Israël, aux rives de l’Euphrate,
Abandonnaient leurs cœurs à des chagrins amers ;
Les Babyloniens, leurs ennemis pervers,
Au milieu des plaisirs de leurs brillantes fêtes,
Demandaient que, de fleurs en couronnant leurs têtes
De l’aimable Sion ils redissent les chants
Et de leur Jéhova les cantiques touchants ;
Eux, suspendant leur lyre aux saules du rivage,
Regrettaient leur pays sur l’étrangère plage ;
Sur la terre d’exil ils gémirent toujours :
Pour l’esclave, ici-bas, il n’est point de beaux jours.

Quand le cruel Néron, ce fier tyran de Rome,
Au niveau de la brute avait abaissé l’homme ;
Quand, en ces temps d’horreur, sous son joug redouté,
On n’osait prononcer ton saint nom, Liberté,
C’est alors que Jésus, d’un esclavage immonde,
Au prix de tout son sang, vint délivrer le monde ;
Alors de l’Esprit Saint le souffle inspirateur
Des humains abattus vint ranimer l’ardeur,

Et des sages du temps apaiser la tristesse ;
Le monde rajeuni palpita d’allégresse ;
L’infortuné captif sentit tomber ses fers ;
Une ère de bonheur s’ouvrit pour l’univers.
Avide de gagner la couronne immortelle,
Le Croyant, imitant son sublime modèle,
Affronta les dangers des déserts et des flots
Pour arracher l’esclave à ses lâches bourreaux.


Séparateur