Le Château de Coëtfrec


LE CHÂTEAU DE COËTFREC[1]

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Les forteresses du moyen âge défendaient les routes naturelles de pénétration et spécialement, dans les pays que l’étendue de leurs côtes disposait aux invasions par les voies de la mer, se multipliaient sur le cours inférieur des fleuves. Ainsi celui de la petite rivière du Leguer qui alimente le port de Lannion a vu s’élever les châteaux de Lannion, Coëtfrec, Tonquédec et Runefau. Coëtfrec commandait la rive gauche, à quatre kilomètres environ en amont de Lannion, à la même distance en aval de Tonquédec, bâti sur l’autre versant.

Malgré ses faibles dimensions et la destruction systématique à laquelle il fut condamné dès la fin du XVIe siècle, le château de Coëtfrec présente encore pour l’archéologue, outre l’agrément d’un site pittoresque, un véritable intérêt. On va voir en effet l’importance de son rôle à l’époque de l’introduction de l’artillerie dans la défense des places.

Il n’a fait jusqu’ici l’objet d’aucun travail particulier, et malgré de brèves notices insérées dans des ouvrages généraux d’ailleurs vieillis[2], n’a pas la notoriété qu’il mérite.

Je me réjouirai si j’ai contribué à la lui acquérir en joignant à sa description le plan qui nous manquait et la date inédite de sa construction, d’après un document que j’ai eu la bonne fortune de découvrir aux archives départementales de la Loire-Inférieure.


Histoire. — Comme il arrive malheureusement trop souvent en Bretagne, province pauvre en archives anciennes, nous ne connaissons pas les origines de cette seigneurie. Était-ce une « Juveigneurie » détachée de la vicomté de Tonquédec, comme le supposait Anatole de Barthélémy ? On trouve dans la paroisse de Brélevenez une dîme due aux sires de Coëtfrec sous le nom de « dîme du vicomte »[3]. On observe aussi que Coëtfrec mouvait de Runefau[4], fief de la maison de Dinan, et qu’en 1294 Rolland de Dinan tenait justement un fief du vicomte de Tonquédec[5], mais nous n’avons pas de textes formels. Il faut même descendre jusqu’au XIVe siècle pour en rencontrer qui mentionnent le nom de Coëtfrec.

Deux hommes au moins l’ont alors porté, Jean déjà quinquagénaire en 1330[6], Yves qui, en 1373, assiégeant Brest sous Duguesclin[7], venait, semble-t-il, de soumettre son fief à un échange qu’une mauvaise transcription a malheureusement obscurci[8].

Puis au siècle suivant, le mariage d’Alain de Penhouet avec Jeanne de Kerimel et de Coëtfrec (avant 1423) inaugure une suite de seigneurs du nom de Penhouet, Olivier (1445), Guillaume, Jean (1475), enfin Pierre qui la clôt vers 1529[9].

L’un d’eux, Guillaume, vit construire le château actuel. Bien qu’il eût, depuis plus de dix ans (1451), obtenu du duc Pierre II l’érection en bannière de ses terres de Kerimel[10] et de Coëtfrec réunies, et malgré les injonctions ducales qui prescrivaient aux nobles « ayans chasteaux et forteresses de les repparer et fortiffier », il laissait sa place de Coëtfrec « indigente de réparation… en grant préjudice du… pais » voisin, lorsque le duc François II prit le parti d’intervenir.

Le 7 août 1462, il fut « mandé et commis à Yvon Le Correc et à Pierre Le Cozic, senechal de Triguer, se transporter à ladite place de Coëtfret, et s’ils voient que elle soit aisée à ediffier et fortiffier, prandre et saisir les fruiz et revenues de la dite terre et seigneurie, pour estre iceulx emploiez et convertiz en la réparation de la dite place et les fere recevoir par gens solvables qui en puissent répondre. Et si la dite place est tellement ruineuse que elle ne se puisse aisément réparer, leur est mandé convoquer et assembler des subgez du païs et faire démolir et abatre la dite place, tellement qu’il n’y apparoisse aucune forteresse »[11].

Ce fut heureusement la première solution qui prévalut : Guillaume dut même obtempérer assez vite, car il était rentré en grâces et siégeait au Grand Conseil le 13 novembre suivant[12]. Cependant il s’agissait d’une reconstruction entière, si l’on en juge par le peu de traces qu’a laissées le château primitif.

Combien de temps dura-t-elle ? Rien ne l’indique malheureusement. À peine peut-on conclure, d’un double type de corbeaux de mâchicoulis, à une interruption probable dans le cours des travaux.

Les temps, d’ailleurs, étaient paisibles pour ce coin de pays, loin duquel se déroulait la lutte contre Louis XI et Charles VIII. Une métairie s’éleva de bonne heure « près et au devant de la porte du dict chasteau », avec ses « appartenances », colombier, verger, clos, etc. Tenue en 1503 par Tugdual Bihan pour vingt-cinq livres monnoie de rente », elle était encore prospère à la veille des guerres de la Ligue, qui allaient donner à l’ouvrage abandonné l’occasion de jouer un dernier rôle dans l’histoire de la province.

Il figurait alors à la suite et un peu en arrière des nombreux domaines d’un bâtard de Bretagne, le comte de Vertus, seigneur de Coëtfrec du chef de sa femme Philippe de Saint-Amadour, qui le tenait de sa mère et de son grand-père maternel Renaud de la Touche, lui-même neveu et héritier de Pierre de Penhouet[13]. Le corps de place était confié à un gardien, Pierre Chaunay ; l’entretien même des couvertures et des « planchers soliveaux » était à la charge du fermier, le seigneur de Rochglas, quand, l’état de guerre s’accentuant, un capitaine royaliste d’un certain renom, Claude de Kerguezay, seigneur de Kergomar, vint y établir garnison. Il fit raser tous les bâtiments de la ferme, les « fossés des parcz adjacentz » et jusqu’aux « boys de haulte fustaye de la decorrance » ; il releva les parapets des chemins de ronde, suivant un marché de 25 à 30 écus passé avec Lemeur, maçon, fit curer les douves par des corvées de paysans. Puis ayant mis la place en état de défense, il la meubla sommairement et l’approvisionna d’armes et de munitions, arquebuses à croc, mousquets, berches et canons, dont notamment deux canons de fonte verte pris d’une barque espagnole.

Dès juin 1590 les ligueurs de Morlaix songèrent à l’assiéger, lorsqu’ils en auraient fini avec Kerouséré. Cependant jusqu’en 1592 Coëtfrec fut pour les voisins un refuge assez tranquille et pour l’armée royale un point d’appui sur lequel elle évacuait ses prisonniers. La garnison ajoutait à ses 438 écus de solde mensuelle le fruit de quelques rapines, et son capitaine était partout où l’on se battait, à Montcontour (1590), aux prises de Brehat (1591) et de Guingamp (2 juin) : si bien qu’il reçut du prince de Dombes le gouvernement de cette dernière place et dut abandonner Coëtfrec.

Il y établit alors pour commander sous lui un gentilhomme du pays, Jonathas de Kergariou-Kerahel. Mais les ligueurs de Morlaix défirent en une rencontre 10 à 15 soudarts de sa compagnie, et Kerahel, mal en point pour la remonter, passa la main à François de Goësbriand (27 avril 1592).

Malheureusement le nouveau capitaine, à peine sorti des prisons de la Ligue, et devant encore au duc de Mercœur la moitié de sa rançon, voyait dans la forteresse royaliste un gage qui valait bien quittance de 4.000 écus. Aussi l’accepta-t-il pour la livrer à l’ennemi dans des conditions dont il a pris soin lui-même de nous laisser le naïf récit.

Il pensait, en ouvrant les portes aux soldats ligueurs, les ranger sans difficulté sous son commandement et s’étonna fort quand La Fontenelle, à qui appartenaient ceux qui se présentèrent, s’introduisit à leur suite dans le château. « usant d’une grande perfidie », et quoiqu’il fût désormais « du même party que le dict sieur de Goisbriand », le pria d’en sortir. Telle fut la prétendue surprise de Coëtfrec.

Le célèbre brigand en fit le centre de ses pirateries habituelles et s’y fortifia, dit un contemporain[14], comme il put. Pour l’en déloger, Kergomar dut s’aider des meilleurs capitaines de l’armée royale, tels que Molac et Sourdéac. Ce fut un siège en règle.

Mais cette fois, c’en était fait du château. Les États de Rennes (décembre 1592) le rayèrent de la liste des garnisons de la province et sa démolition fut résolue.

En attendant, la garde en fut confiée à l’enseigne Bisonnet seigneur de la Planpe, et quelques arquebusiers de la garnison de Guingamp choisis parmi ceux qui avaient pris part au siège. Puis lorsque, sous la surveillance d’un secrétaire, l’artillerie, les munitions de guerre, et ce qu’il restait de son mobilier eurent été dirigés sur l’hôtel de Kergomar à Guingamp, et — croit-on — la porte et le pont-levis sur le château de Coëtinisan, on y mit le pic, la pioche et le feu[15].

D’après l’état actuel des ruines, on dut faire trois grandes brèches, dont l’une sur le plateau marque probablement l’emplacement de l’entrée. La tour d’angle resta debout.

À la paix, de nouveaux bâtiments d’exploitation s’élevèrent, et depuis 1608, où le domaine entier fut affermé 3.600 livres[16]. Coëtfrec ne connut plus que les travaux des champs. De la famille du Parc de Locmaria il passa aux Le Pelletier de Rosanbo qui, presque deux siècles après, le possèdent encore aujourd’hui[17].


Date de la construction. Autant que l’on en peut juger par ce qu’il nous en reste, le château de Coëtfrec a été construit, sinon d’un seul jet, du moins dans un espace de temps relativement court. On ne remarque nulle part de collages ni de décrochements bien nets. Sauf une exception que je signalerai, l’appareil est partout homogène. Le système défensif est aussi d’un seul parti.

Les canonnières rondes surmontées d’une mire, percées sans ébrasement extérieur dans les revêtements des remparts, annoncent la transformation récente de l’armement. Il est impossible, en effet, de voir des archères agrandies dans les casemates de la tour d’ange, pour ne prendre que celles-là.

Toutefois, ce qu’on appellera plus tard le profil de la fortification n’a pas changé : la faible épaisseur des murs n’est pas augmentée — trois mètres en moyenne, — encore moins renforcée par les terrassements dont on remparera bientôt les anciennes courtines : le commandement n’est pas baissé ; d’autre part, le tir de plein fouet se fait toujours à travers la masse couvrante.

Enfin, l’utilisation du chemin de ronde, pour battre par les mâchicoulis l’angle mort du fossé, a été maintenue, comme l’indiquent les fragments conservés de la ligne de corbeaux, et s’il n’a pas existé de moineaux dans les douves de l’ouest et du sud-ouest, ce que la ruine de ces deux fronts ne permet malheureusement pas d’affirmer, le tracé lui-même se rattacherait au moyen âge finissant par ce principe constant qu’à chaque crête appartient de défendre son propre angle mort.

Mais un grand changement est à noter : il n’y a ni réduit ni donjon. Rien ne prévoit dans ce petit château la défense pied à pied. Les portes qui donnent accès du corps de logis aux divers étages de la tour d’angle ne sont même pas barricadées.

En résumé, le profil et le tracé de l’enceinte demeurent en arrière de l’engin nouveau, mais la révolution de la tactique a déjà entraîné celle du plan.

Nous sommes en présence de l’un de ces tâtonnements par lesquels des ingénieurs encore inexpérimentés s’efforçaient d’appliquer à la défense les armes à feu qu’un constant perfectionnement imposait. C’est la formule de la porte de Flavigny (Côte-d’Or), de la porte du monastère de Saint-Jean-au-Bois (Oise), de la porte orientale d’Angolsheim, de Kirby-Muxloe (Leicestershire), de Hurstmonceux Castle (Sussex), etc., formule bien caractérisée, facile à différencier de celle qui la suit et dont Bonaguil réalise les premiers progrès, mais moins facile à situer avec précision dans le temps. Il faudra mettre encore beaucoup de textes à jour avant d’en dater l’apparition et la transformation dans les différentes régions.

Pour la Bretagne, celui qui concerne Coëtfrec, et dont j’ai publié un extrait plus haut, inscrit dans cette période hésitante de l’architecture militaire la date de 1462. Or, la « canonnière » était déjà apparue en Haute-Bretagne, concurremment avec l’« arballestrière », dès 1417 dans un marché pour la reconstruction de la porte du château de Lamballe, puis en 1427, dans un marché passé pour la construction de bastilles en bois sur les douves de l’enceinte de Rennes et, en 1435, dans un contrat pour des réparations de maçonnerie au château de Saint-Aubin-du-Cormier[18]. Plus tard, la campagne de construction qui commencera vers 1474 à Tonquédec n’apportera d’autre innovation qu’un moineau sur le front ouest. L’art de la défense s’acheminait ainsi lentement vers les transformations profondes.


Plan. – Le château, bâti en bordure de vallée, présente encore trois fronts défensifs, nord-est, ouest et sud-ouest, dont le premier seul est entier, et un front sur la rivière largement percé au sud-est. L’achèvement du plan postule l’existence d’un cinquième front reliant les courtines ouest et nord-est. En effet, si on les supposait prolongées jusqu’à leur point de rencontre, ce point tomberait en dehors de la ligne des fossés.

Le plan du château comportait donc cinq côtés, — et non quatre comme on l’a dit généralement, trois corps de logis, une courtine proprement dite et la porte, formant irrégulièrement une esplanade de plain-pied avec le plateau, mais surplombant de deux étages le fond des fossés.

Une tour d’angle ronde flanque les courtines du nord-est et du sud-est qui seules se coupent à angle droit. Un autre sommet du pentagone est demeuré intact à l’intersection des tronçons de courtines ouest et sud-ouest, dont l’angle très ouvert ne s’orne d’aucun ouvrage de flanquement. Les trois autres sommets sont complètement détruits.

Plan du château de Coëtfrec.
Plan du château de Coëtfrec.
A. de Nanteuil, del.
Plan du château de Coëtfrec. légende
A. Front Nord-Est. G. Emplacement du front Nord et de l’entrée sur le plateau.
B. Front Ouest. E. Esplanade.
C. Front Sud-Ouest. F. Tourelle d’escalier.
D. Courtine du Sud-Est sur la vallée.

I. H. L. Corps de logis.

K. Tour d’angle.

Nous ne pouvons donc restituer le nombre des tours de l’enceinte. Un plan levé en 1826 et signalé par Gauthier du Motay[19] aurait paru indiquer qu’il n’y en avait qu’une. Freminville écrit en 1837 : « Il paraît que le plan du château de Coëtfrec était carré et qu’il y avait à chacun des angles une forte tour ronde ». Mais l’erreur qu’il commet certainement sur le plan infirme son témoignage tout entier. Il faudrait dépouiller les ruines de leur pittoresque manteau de ronces et se livrer à des travaux de déblaiement considérables pour retrouver le plan dans son intégralité.

Le front sud-est sur la vallée, les fronts sud-ouest et nord-est, mesuraient chacun une trentaine de mètres.


Appareil et marques de tâcherons. — Le château est construit en granit ; mais les parements seuls sont appareillés. L’épaisseur des lits d’assises va jusqu’à 0m45. La longueur des pierres atteint rarement 1 mètre sur les revêtements de l’enceinte, mais sur la façade de la cour, il en est qui dépassent 1m60 et même 1m80. Cet appareil, qui est aussi celui des constructions entreprises vers 1474 à Tonquédec, est beaucoup plus grand que le moyen appareil de celles qui s’élevèrent au même lieu après 1406.

Des lamelles de schiste sont noyées dans le mortier, selon la coutume par laquelle, encore aujourd’hui, les maçons bretons rachètent les inégalités de matériaux difficiles à dresser.

On remarque aussi quelques traces d’enduits sur les parements intérieurs, dans la vis d’escalier de la tour d’angle par exemple.

Les marques de tâcherons sont très rares. J’en ai relevé de tracé circulaire au revers de la courtine du sud-ouest, type d’ailleurs commun aux diverses campagnes du XVe siècle à Tonquédec.


Entrée. — L’entrée, dont il ne reste rien, occupait, je pense, au nord, le cinquième front dont j’ai démontré ci-dessus qu’il réunissait les côtés ouest et nord-est et faisait face au plateau. L’hypothèse qui la plaçait face à la rivière, par conséquent, à l’extrémité opposée, est démentie, malgré leur ruine, par l’état des lieux où l’on ne saurait trouver la largeur d’une porte, et mieux encore par les textes du XVIe siècle que j’ai utilisés au début de cette étude.

Il y est dit par deux fois que les bâtiments de la métairie démolis en 1590 faisaient face à l’entrée[20]. Or ils ne pouvaient s’élever que sur le plateau et non sur l’escarpement du ravin.

L’un de ces documents parle d’une « chambre sur le portal » et rapporte qu’au moment de la démolition du château la porte et le pont-levis auraient été conduits au château de Coëtinisan[21].


Front nord-est. — Si l’on pénètre par ce côté dans la cour intérieure, on rencontre immédiatement à gauche le revers de la courtine qui fait face au nord-est. Une batterie de trois bouches à feu de petit calibre, battant le glacis qu’elle commande d’une dizaine de mètres, tirait à travers ce rempart par trois canonnières découpées dans le parement en forme de cercle sous une longue mire verticale. Les embrasures, dépourvues de bancs, mais garnies de petites cavités ménagées dans le flanc au ras du seuil, sont voûtées en berceau surbaissé.

Une coursive en charpente, dont les poutres s’engageaient dans les trous carrés du mur, desservait la batterie. Un appentis la protégeait, qui prenait appui sur un cordon continu en saillie sur le mur.

Si l’on franchit maintenant la petite porte à linteau sur corbelets qui s’ouvre dans l’angle de la courtine et du corps de logis, on descend par une vis d’une dizaine de marches à une poterne de secours donnant dans le fossé.

Du sommet de la contrescarpe on découvre à la base du rempart le talus de maçonnerie qui le renforce, au sommet le chemin de ronde dont tout a disparu, jusqu’aux consoles des mâchicoulis, mais dont le dernier témoin est la porte qui permettait de traverser la tour d’angle.

Une casemate basse de cette tour enfile le fossé. Dans le même angle, des latrines appartenant au second étage du corps de logis, qui est le premier au dessus de l’esplanade, coupent seules la nudité du parement.

Enfin, à l’autre extrémité, la courtine appareillée est prolongée par un pan de mur en moellon, vestige possible des restaurations hâtives du temps de la Ligue.


Corps de logis et courtine du sud-est. En contournant la tour d’angle, que nous étudierons après le corps de logis à travers lequel on y pénétrait, on débouche, sous la futaie, au pied de la courtine qui surplombe la rivière et qui fait face au sud-est. Elle dresse, sous une ligne de corbeaux de mâchicoulis dont une seule moitié demeure, le seul parement de l’enceinte qui ne soit pas homogène. À la hauteur du premier étage, en effet, au niveau de l’esplanade, un appareil inégal et mélangé en interrompt l’ordonnance.

Je crois qu’il faut y voir le témoin d’une muraille antérieure utilisée dans la construction du château actuel. Nous savons, en effet, qu’il en existait un autre avant lui. En outre, l’arase continue qui borde dans le haut la zone irrégulière sépare exactement les deux étages.

En adoptant cette hypothèse, si l’on considère la disposition des grandes assises, l’ancien parement aurait été recouvert à la base par un empattement nouveau, repris en sous-œuvre pour une restauration importante de ses parties moyennes, percé de larges baies. Enfin la courtine aurait été surélevée d’un étage.

Mais dans tous les cas, au moins par cet étage et le talus, que des pierres coudées communes aux deux parements soudent à la tour d’angle, la courtine est contemporaine de cette tour.

À l’autre extrémité, la tour du flanquement, si elle a existé, est complètement détruite.

De l’une à l’autre, la courtine présentait trois rangs de fenêtres dont l’une, au premier, a son allège percée d’une meurtrière pour arquebuse, ronde et sans mire, comme on en voit à La Hunaudaye (Côtes-du-Nord) ou à la porte de Flavigny (Côte-d’Or).

Le parapet était supporté par des corbeaux formés de deux assises en encorbellement et profilés en quart de rond. Enfin, par une routine qui n’avait plus de raison d’être, le chemin de ronde recoupait à angle droit celui de l’autre front, en traversant la tour d’angle qui les commandait toutes deux.

À la courtine que je viens de décrire s’adosse un corps de logis qui, comme tous les autres, prenait accès sur la cour. On y pénétrait par une porte probablement percée dans la partie de la façade qui s’est écroulée à gauche de la tourelle d’escalier, ou dans l’angle de la tourelle même, également détruit.

Cette tourelle (F), de plan polygonal irrégulier, qui part de fond à l’angle des deux corps de logis, faisait communiquer les divers étages par l’intermédiaire d’une fort belle vis dont il ne reste malheureusement qu’une partie de la cage. L’enmarchement était d’environ 1m80.

On entrait ainsi de plain-pied au premier des trois étages qui surmontaient un rez-de-chaussée et un sous-sol, ce qui faisait en tout cinq étages qu’un mur de refend divisait inégalement.

D’un côté, celui de l’entrée, les salles mesuraient 7m30 sur environ 20 mètres. Au-dessus d’un sous-sol, celle du rez-de-chaussée (H), haute de 3m20, était éclairée sur la rivière par trois petites fenêtres en soupirail. Elle n’était pas chauffée et ne communiquait pas avec la salle voisine. Au contraire, celles du premier et du second étage possédaient deux cheminées, l’une dans le revers de la courtine entre deux larges baies, l’autre dans le mur de refend, au nord-est. À gauche de celle-ci, une petite porte à linteau — en anse de panier pour le premier, sur corbelets pour le second — fermait le passage qui traversait le refend sous une voûte en berceau. La salle du premier est évidemment celle qui servit d’écurie au début de la Ligue[22] et qu’on appelait la « salle basse ». Celle du second est la « salle haute ». L’une et l’autre furent peut-être divisées par une de ces cloisons de bois dont la maison dite de la Reine Bérangère au Mans nous offre encore un exemple. En outre, ce qui reste de la façade prouve que ces deux salles s’éclairaient aussi sur la cour par de grandes fenêtres, et celle du rez-de-chaussée, en contrebas, par soupirail. Enfin, du troisième étage, ménagé sous le comble, qui donnait sur le chemin de ronde, il reste la cheminée au nord-est.

De l’autre côté du mur de refend, la longueur des salles n’est que de 10m90, encore diminuée dans l’angle par le pan coupé de la tour. La cave communique avec sa voisine par un passage en berceau surbaissé contigu au mur d’enceinte. Deux soupiraux éclairent le rez-de-chaussée[22], l’un sur la rivière, l’autre sur l’esplanade. Près du second s’appuie au mur un bloc de maçonnerie qui doit être le puits aujourd’hui comblé. Le premier et le second étage éclairés sur la vallée par une, sur la cour par deux grandes fenêtres, possèdent une cheminée au nord-est et un placard creusé dans le revers de la courtine sud-est. Ces trois étages sont munis de latrines, celles du rez-de-chaussée et du premier prises avec leur fosse dans l’épaisseur de la courtine sud-est, celles du second surplombant l’angle de cette courtine et de la tour. Les portes qui y conduisent donnent directement dans la chambre, pour le rez-de-chaussée, et à gauche dans le passage du pan coupé, pour le premier et le second. Les latrines du premier pouvaient concourir à la défense par une canonnière percée obliquement dans le parement. Le troisième étage, également chauffé, correspond toujours au chemin de ronde.

Enfin les cinq pièces de cette extrémité du bâtiment communiquent avec la tour par le pan coupé. À cause de leurs dimensions réduites, c’est de leur côté qu’il faut chercher les chambres à coucher, communiquant suivant l’usage avec les grandes salles, haute et basse, précédemment décrites.

Les planchers reposaient sur un solivage relativement léger, placé lui-même dans le sens longitudinal sur un poutrage transversal. Ni consoles, ni lambourdes ne soulageaient la portée des poutres, simplement engagées de 0m40 dans les murs et dont la section mesurait 0m40 sur 0m45.

Le type des percements varie avec l’étage et la façade. Les soupiraux du rez-de-chaussée s’ouvrent à une grande hauteur au-dessus du plancher des petites baies grillées, rectangulaires (1 mètre sur 0m60) du côté de la rivière, barlongues (0m45 sur 0m80) du côté de la cour. Les autres étages s’éclairent par de larges fenêtres recoupées par un meneau transversal. Les embrasures sont larges (2m25) et voûtées en berceau surbaissé ; celles qui font face à l’esplanade étant dépourvues de partie droite et réduites à l’ébrasement, à cause de la moindre épaisseur du mur (2m05 au lieu de 2m55).


Tour d’angle. — La tour d’angle (K), de plan circulaire, mesure 9m70 de diamètre au-dessus d’un talus de maçonnerie qui, relié à ceux des deux courtines voisines, forme un empattement continu haut de 6 mètres sur l’escarpe. À la base, le revêtement porte la trace de restaurations.

Château de Coëtfrec, Tour d’angle.
Château de Coëtfrec, Tour d’angle.
Château de Coëtfrec
Tour d’angle.

Au sommet, les corbeaux sur lesquels reposait la couronne de ses mâchicoulis se composent de deux assises en encorbellement, profilées de façon à en simuler trois.

De l’une à l’autre, elle renferme cinq étages de salles à six pans, recouvertes de simples planchers.

Plan de la salle basse et des casemates de la tour d’angle.
Plan de la salle basse et des casemates de la tour d’angle.
Plan de la salle basse et des casemates de la tour d’angle.

Cette tour fait en somme partie constitutive du grand corps de logis que je viens de décrire. Pour pénétrer en effet dans l’une de ses salles, il fallait d’abord monter à l’étage correspondant de ce bâtiment avec lequel elle communiquait par un passage sous berceau surbaissé (M). Or rien ne permettait d’interrompre cette communication, car la porte étroite, amortie soit par un arc brisé, soit par un linteau sur corbelets, qui en fermait l’entrée, ne pouvait même pas se barricader. Cette tour ne saurait donc en aucune façon être considérée comme un réduit, encore moins comme un donjon, malgré certaines survivances archaïques comme son commandement, comme sa vis d’escalier qui part du rez-de-chaussée et, suivant une disposition fréquente dans le midi, s’arrête au premier étage.

La cage de cette vis s’ouvre à droite dans le passage du rez-de-chaussée et monte dans l’épaisseur du mur en faisant toutefois à l’extérieur et dans l’angle de la tour et de la courtine une très légère saillie en encorbellement. Dans le parement de cette saillie sont découpées une archère pour éclairer les quatorze marches qui réunissent les deux étages, et plus haut, pour battre le front, une canonnière ronde à courte mire à laquelle conduisent trois marches supplémentaires.

La salle basse, en sous-sol, correspond aux deux casemates qui, chacune dans leur angle, enfilent leur fossé respectif à travers un mur dont l’épaisseur, augmentée de celle du talus de maçonnerie, est ici de 2m90. La casemate voûtée en berceau comprend une partie droite de plan carré (1m60 X 1m60) qui se relie par un ébrasement à la meurtrière ronde, surmontée d’une courte mire et découpée dans le parement (0m27 d’épaisseur). Des cavités carrées (0m28 X 0m28), ménagées dans les flancs, recevaient probablement les tourillons de l’affût.

Celle qui battait le front sud-est a été de nos jours transformée en poterne.

Au-dessus de cette cave, les quatre autres salles se superposent pour les divers services, cabinets, garde-robes, logements des serviteurs ou de la garnison.

Malheureusement le maître de l’œuvre a commis la grave imprudence de les éclairer toutes du même côté de l’hexagone, à l’est, en face des portes de communication avec le bâtiment principal, par des baies dont les axes sont situés dans un même plan vertical, erreur considérable et rare au moyen âge[23], qui a pour conséquence de former, du haut en bas de la maçonnerie, une ligne de moindre résistance. Elle est devenue aujourd’hui une ligne de rupture et tous les jours la tour se déverse un peu plus des deux côtés d’une immense lézarde.

À droite, dans le pan voisin, s’étagent les quatre cheminées, et dans le pan suivant quatre placards également superposés.

Puis vient le pan des portes d’entrée, à l’ouest. Le deuxième et le troisième étage s’éclairent en outre au sud. Enfin, le premier et le deuxième étage sont munis de latrines, plantées pour le premier exactement dans l’angle de la courtine nord-est, pour le deuxième dans le même secteur, légèrement déboîtées.

Les fenêtres de la tour sont plus étroites que celles du corps de logis principal, mais s’ouvrent comme elles au fond d’embrasures voûtées en berceau, et profondes de l’épaisseur du mur au-dessus du talus, soit 2m45.


Fronts du sud-ouest et de l’ouest. — Si l’on suit la courtine du sud-ouest en partant du saillant, aujourd’hui détruit, qu’elle formait avec celle du sud-est, on constate qu’elle fait d’abord un coude imperceptible, puis, au delà d’une énorme brèche, un second beaucoup plus accentué. Elle devient alors le front ouest qui fermait l’enceinte en rejoignant le cinquième côté du pentagone.

Cette courtine est remarquable par ses corbeaux de mâchicoulis, formés par trois assises en encorbellement, mais à retraites latérales, différents par conséquent de ceux que nous rencontrons sur le front sud-est et sur la tour. On peut y voir un indice de phases différentes dans la construction, mais de campagnes peu espacées. L’assise inférieure de ces corbeaux d’un type si courant en Bretagne est ici ornée d’une légère moulure qui manque à ceux plus anciens de Tonquédec[24].

Meurtrières d’une courtine.
Meurtrières d’une courtine.
A. de Nanteuil, phot.
Meurtrières d’une courtine.

Enfin, la courtine présentait sur son double front au moins trois étages superposés de casemates ménagées dans son épaisseur. À en juger par le peu qui en reste, il faut regretter de ne pouvoir restituer intégralement cette partie de l’ouvrage.

Les meurtrières, toujours du même type, circulaires et pour la plupart surmontées d’une courte mire, s’ouvrent au nu du mur sans ébrasement extérieur. Nous retrouvons dans les flancs des casemates ces cavités dans lesquelles s’engageaient, je suppose, les supports de l’affût.

Tout cela est malheureusement, ou complètement détruit, ou inaccessible, enfoui sous les décombres, le lierre et les ronces.

Quant aux corps de logis (L) qui, adossés à la courtine, fermaient l’esplanade, il n’en reste que de rares témoins au revers, piédroits de cheminées, placards, consoles destinées à recevoir les poutres des planchers, etc.

Les percements étaient plus rares et plus étroits qu’ailleurs, ce côté étant le plus vulnérable de la place.


Cheminées. — Le château renferme un grand nombre et une grande variété de cheminées qui sont toutes, malgré l’époque avancée, d’une grande simplicité. Le manteau se compose généralement d’un linteau monolithe ou appareillé sous un arc de décharge, ou quelquefois d’un arc surbaissé. Souvent l’économie est poussée jusqu’à supprimer la hotte. En ce cas le manteau est simplement encastré dans le parement de la muraille.

Lorsqu’il y a une hotte, elle repose sur des consoles rappelant les corbeaux des mâchicoulis et portant elles-mêmes sur des piédroits prismatiques sans chapiteaux et sans ornements, soit même tout simplement engagées dans la muraille au-dessus d’une arête abattue en biseau[25]. En outre, des consoles d’angle, formées d’assises en encorbellement profilées en quart de rond ou sobrement moulurées, assurent la liaison de la muraille et des flancs. Elles pouvaient supporter quelquefois (comme au Folgoët) une tablette débordante séparant le manteau de la botte.

Cheminée du château.
Cheminée du château.
Geo de la Serre, del.
Cheminée du château.

Enfin je dois rapporter pour mémoire l’observation suivante que Freminville faisait en 1837 et que je n’ai malheureusement pu contrôler : « Au pied de cette tourelle [la tourelle d’escalier F] est une ouverture carrée et perpendiculaire d’environ trente pieds de profondeur, dont les parois sont parfaitement muraillées en pierre de taille. En regardant dans cette espèce de puits, j’aperçus au bas les arcades et les voûtes de galeries souterraines qui y communiquaient et que l’on a aujourd’hui obstruées de décombres. Si l’on ne pouvait s’introduire dans les souterrains que par ce puits singulier, il fallait une échelle pour y descendre »[26].

Il faudrait aujourd’hui la pioche pour en retrouver l’entrée.


Alfred de la Barre de Nanteuil.

  1. Comm. de Ploubezre, Côtes-du-Nord, arrond. et cant. de Lannion.
  2. Pol de Courcy, dans son guide De Rennes à Brest et à Saint-Malo, Paris, 1864, in-8o, lui a consacré deux pages dont il a emprunté la substance, pour la partie historique, au Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne d’Ogée, ouvrage du XVIIIe siècle, réédité par Marteville et Varin (Rennes, 1843-1853, 2 vol. in-4o), et pour la partie archéologique au chev. de Freminville, Antiquités de la Bretagne, Côtes-du-Nord, Brest, 1837, in-8o, p. 39. Il n’y a rectifié que des détails généalogiques. Enfin, M. Paul Chardin s’est borné à une simple mention dans la notice qu’il a intitulée : Notes sur Tonquédec, Coëtmen et Coëtfrec, et publiée deux fois dans le Bulletin Monumental, 6e série, t. III, 1887, p. 453, et dans le Congrès archéologique de France, LIIIe session tenue à Nantes en 1886, Caen, 1887, in-8o, p. 289.
  3. A. de Barthélemy : Mélanges historiques et archéologiques sur la Bretagne [1re série], Saint-Brieuc, 1853-1858, in-8o, p. 86, n. 1.
  4. Arch. des Côtes-du-Nord, E. 1643.
  5. Dom Morice : Mémoires pour servir de preuves à l’histoire… de Bretagne… t. I, col. 1113.
  6. Il figure bien comme paroissien de Ploubezre dans l’enquête pour la canonisation de saint Yves. (Acta sanctorum, Maii…, t. IV, p. 545.)
  7. Morice, op. cit., t. II col. 64.
  8. Bibl. nat., ms fr. 16817, fo 168 vo.
  9. Bibl. nat., ms fr. 22331, fos 559 et 783. — Arch. du chât. de Keroulas (référence de Carné : Les chevaliers bretons de Saint-Michel, p.444). Arch. de la Loire-Inférieure, B. 1646.
  10. Comm. de Kermaria-Sulard, Côtes-du-Nord, arr. de Lannion, cant. de Perros-Guirec.
  11. Arch. de la Loire-Inférieure, B. 2, fo 86 vo.
  12. Morice, op. cit., t. III, col. 32.
  13. Arch. de la Loire-Inférieure, B. 1646.
  14. Moreau : Histoire de ce qui s’est passé en Bretagne durant les guerres de la ligue…, édition Le Bastard de Mesmeur, Saint-Brieuc, 1857, in-8o.
  15. Documents inédits ; Affaire de la prise du château de Coëtfrec par La Fontenelle ; Enquête du 13 mai 1598, dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. XX, 1893, p. 255. — Documents inédits ; Inventaire… que produit… le sieur de Goisbriand, demandeur à requeste du vingt-quatriesme jour du moys d’octobre mil six-cent un… contre Jonathas de Kergariou, sieur de Keraël…, loc. cit., p. 206. — A. de Barthélemy : Choix de documents inédits sur l’histoire de la Ligue en Bretagne, Nantes, 1880, p. 74, 75, 92-96, 125, 126 ; La Chambre du Conseil de la Sainte-Union de Morlaix, cayer pour les affaires de la ville, Nantes, 1885, in-8o, p. 79 et 105. — Morice, op. cit., t. III, col. 1544-1545 et 1682.
  16. Arch. des Côtes-du-Nord, E. 1644.
  17. Les archéologues doivent savoir gré à M. le marquis de Rosanbo de leur conserver ces belles ruines, et l’auteur de ce mémoire doit le remercier spécialement des facilités qu’il lui a amicalement données.
  18. J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy : Anciens évêchés de Bretagne…, Saint-Brieuc, 1855-1879, 6 vol. in-8o, t. VI, p. 242. — A. de la Borderie : Recueil de documents relatifs aux monuments de l’architecture militaire du moyen âge en Bretagne, dans le Bulletin archéologique de l’Association bretonne, 3e série, t. XII, 1893-1894, p. 182.
  19. Répertoire archéologique du département des Côtes-du-Nord, arrondissement de Guingamp, Saint-Brieuc, 1895, in-8o, p. 280-281.
  20. Aveu de 1503, Arch. de la Loire-Inférieure, B. 1646. Enquête du 13 mai 1598…, voir p. 490, n. 2.
  21. Comm. de Pluzunet, Côtes-du-Nord, cant. de Plouaret, arr. de Lannion.
  22. a et b Enquête du 13 mai 1598…, loc. cit., p. 262. Goësbriand dut la faire « réparer et doubler » ainsi d’ailleurs que d’autres parties du château.
  23. On la retrouve à La Hunaudaye.
  24. Ajouter aux exemples précédemment signalés hors de Bretagne (Bulletin monumental, t. LXXV. p. 57), la porte du château de Lavardin (Loir-et-Cher), le Mont-Saint-Michel (pont fortifié faisant communiquer l’église basse avec l’abbatiale), et dans la période moderne, les corbeaux décoratifs de Vendôme, de l’enceinte de Cambrai (tour des Arquets à l’entrée de l’Escaut) et de l’hôtel de ville de Jonzac.
  25. Ce procédé économique est fréquent : Josselin, Sucinio, doyenné du Folgoët, etc.
  26. Op. cit., p. 41.