Le Bossu — 2e partie
A. Dürr (p. 181-197).


II

— Deux revenants. —


Ils avaient raison tous les deux. Robert Macaire et Bertrand, déguisés en traîneurs de brettes du temps de Louis XIV, en spadassins affamés et râpés, n’auraient point eu d’autres tournures.

Macaire, cependant, prenait en pitié son collègue, dont il apercevait seulement le profil perdu derrière le collet de son pourpoint, relevé pour cacher la trahison de la chemise absente.

— On n’est pas misérable comme cela ! se disait-il.

Et Bertrand, pour qui le visage de son confrère disparaissait derrière les masses ébouriffées d’une chevelure de nègre, pensait dans la bonté de son cœur :

— Le pauvre diable marche sur sa chrétienté. Il est pénible de voir un homme d’épée dans ce piteux état. Au moins, moi, je garde de l’apparence.

Il jeta un coup d’œil satisfait sur les ruines de son accoutrement.

Macaire, se rendant un témoignage pareil, ajoutait à part lui :

— Moi, du moins, je ne fais pas compassion aux gens !

Et il se redressait, morbleu ! plus fier qu’Artaban, les jours où ce galant homme avait un habit neuf.

Un valet à mine haute et impertinente se présenta au seuil du vestibule. Tous deux pensèrent à la fois :

— Le malheureux n’entrera pas !

Macaire arriva le premier.

— Que voulez-vous ? demanda le valet.

— Je viens pour acheter, drôle, répliqua Macaire, droit comme un i et la main à la garde de sa brette.

— Acheter quoi ?

— Ce qui me plaira, coquin… Regarde-moi bien !… Je suis ami de ton maître et un homme d’argent, vivadiou !

Il prit le valet par l’oreille, le fit tourner et passa en ajoutant :

— Cela se voit, que diable !

Le valet pirouetta et se trouva en face de Bertrand, qui lui tira son éteignoir avec politesse.

— Mon ami, lui dit Bertrand d’un ton confidentiel, je suis un ami de M. le prince… Je viens pour affaires… de finances.

Le valet, encore tout étourdi, le laissa passer.

Macaire était déjà dans la première salle, et, jetant à droite et à gauche des regards dédaigneux :

— Ce n’est pas mal, fit-il ; on logerait ici à la rigueur !

Bertrand, derrière lui :

— M. de Gonzague me paraît assez bien établi !

Ils étaient chacun à un bout de la salle. — Macaire aperçut Bertrand.

— Par exemple !… s’écria-t-il, voilà qui est impayable !… On a laissé entrer ce bon garçon !… Ah ! capédébiou ! quelle tournure ?

Il se mit à rire de tout son cœur.

— Ma parole, pensa Bertrand, il se moque de moi !… Croirait-on cela ?

Il se détourna pour se tenir les côtes, et ajouta :

— Il est magnifique !

Macaire cependant, le voyant rire, se ravisa et pensa :

— Après tout, c’est ici la foire. Ce grotesque a peut-être assassiné quelque traitant au coin d’une rue… S’il avait les poches pleines !… J’ai envie d’entamer l’entretien, sandiéou !

— Qui sait, réfléchissait en même temps Bertrand, on doit en voir ici de toutes les couleurs… L’habit ne fait pas le moine… Ce croquemitaine a peut-être fait quelque coup hier soir… S’il y avait de bons écus dans ces vilaines poches… Fantaisie me prend de faire un peu connaissance.

Macaire s’avançait.

— Mon gentilhomme !… dit-il en saluant avec roideur.

— Mon gentilhomme !… faisait au même instant Bertrand, courbé jusqu’à terre.

Ils se redressèrent comme deux ressorts et d’un commun mouvement.

L’accent de Macaire avait frappé Bertrand ; la mélopée nasale de Bertrand avait fait tressaillir Macaire.

— A pa pur ! s’écria ce dernier ; je crois que c’est c’ta couquin de Passepoil !

— Cocardasse ! Cocardasse junior ! repartit le Normand, dont les yeux habitués aux larmes s’inondaient déjà ; est-ce bien toi que je revois ?

— En chair et en os, mon bon, capédébiou !… Embrasse-moi, ma caillou !

Il ouvrit ses bras. Passepoil se précipita sur son sein.

À eux deux, ils faisaient un véritable tas de loques.

Ils restèrent longtemps embrassés. Leur émotion était sincère et profonde.

— Assez ! dit enfin le Gascon. Parle un peu voir, que j’entende ta voix.

— Dix-neuf ans de séparation ! murmura Passepoil en essuyant ses yeux avec sa manche.

— Tron de l’air ! se récria le Gascon, tu n’as donc pas de mouchoir, névou ?

— On me l’aura volé dans cette cohue, répliqua doucement l’ancien prévôt.

Cocardasse fouilla dans sa poche avec vivacité. Bien entendu qu’il n’y trouva rien.

— Bagasse ! fit-il d’un air indigné ; le monde est plein de filous ! Ah ! ma caillou ! reprit-il, dix-neuf ans ! Nous étions jeunes tous deux !

— L’âge des folles amours !… Hélas ! mon cœur n’a pas vieilli !

— Moi, je bois aussi honnêtement qu’autrefois !

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux.

— Dites donc, maître Cocardasse, prononça Passepoil avec regret, ça ne vous a pas embelli, les années !

— Franchement, mon vieux Passepoil, riposta le Gascon, je suis fâché de t’avouer cela, mais tu es encore plus laid qu’autrefois. Eh donc !

Frère Passepoil eut un sourire d’orgueilleuse modestie et murmura :

— Ce n’est pas l’avis de ces dames ! — Mais, reprit-il, en vieillissant, tu as gardé tes belles allures : toujours la jambe bien tendue, la poitrine en avant, les épaules effacées, et tout à l’heure, en t’apercevant, je me disais à part moi : « Jarnibleu ! voilà un gentilhomme de grande mine… »

— Comme moi, comme moi, ma caillou ! interrompit Cocardasse. Aussitôt que je t’ai vu, j’ai pensé : « Oïmé ! que voilà un cavalier qui a une galante tournure ! »

— Que veux-tu ! fit le Normand en minaudant, la fréquentation du beau sexe, ça ne se perd jamais tout à fait.

— Ah çà ! que diable es-tu devenu, mon bon, depuis l’affaire ?

— L’affaire des fossés de Caylus ? acheva Passepoil, qui baissa la voix malgré lui. Ne m’en parle pas ! j’ai toujours devant les yeux le regard flamboyant du petit Parisien…

— Il avait beau faire nuit, capédébiou ! on voyait les éclairs de sa prunelle !

— Comme il les menait !

— Huit morts dans la douve !

— Sans compter les blessés.

— Ah ! sandiéou ! quelle grêle de horions ! C’était beau à voir. Et quand je pense que, si nous avions pris franchement notre parti, comme des hommes, si nous avions jeté l’argent reçu à la tête de ce Peyrolles pour nous mettre derrière Lagardère, Nevers ne serait pas mort ! C’est pour le coup que notre fortune était faite !

— Oui, dit Passepoil avec un gros soupir, nous aurions dû faire cela !

— Ce n’était pas assez que de mettre des boutons à nos lames… il fallait défendre Lagardère… notre élève chéri…

— Notre maître ! fit Passepoil en se découvrant d’un geste involontaire.

Le Gascon lui serra la main, et tous deux restèrent un instant pensifs.

— Ce qui est fait est fait, dit enfin Cocardasse. Je ne sais pas ce qui t’est arrivé depuis ; mais, moi, ça ne m’a pas porté bonheur… Quand les coquins de Carrigue nous chargèrent avec leurs carabines, je rentrai au château… Tu avais disparu… Au lieu de tenir ses promesses, le Peyrolles nous licencia le lendemain, sous prétexte que notre présence dans le pays confirmerait des soupçons déjà éveillés. C’était juste. On nous paya tant bien que mal. Nous partîmes. Je passai la frontière, demandant partout de tes nouvelles, chemin faisant. Rien !… Je m’établis d’abord à Pampelune, puis à Burgos, puis à Salamanque. Je descendis sur Madrid…

— Bon pays pourtant !…

— Le stylet y fait tort à l’épée ; c’est comme l’Italie, qui, sans cela, serait un vrai paradis… De Madrid, je passai à Tolède, de Tolède à Ciudad-Réal ; puis, las de la Castille, où je m’étais fait malgré moi de mauvaises affaires avec les alcades, j’entrai dans le royaume de Valence… Capédébiou ! j’ai bu du bon vin de Majorque à Ségorbe… mais il coûte cher !… Je m’en allai de là pour avoir servi un vieux licencié qui voulait se défaire d’un sien cousin… La Catalogne vaut aussi son prix… Il y a des gentilshommes tout le long des routes entre Tortose, Taragone et Barcelone… mais bourses vides et longues rapières… Enfin, j’ai repassé les monts… Je n’avais plus un maravédis. J’ai senti que la voix de la patrie me rappelait… Voilà mon histoire.

— Alors, mon pauvre Cocardasse, tu n’as pas fait fortune ?

Le Gascon retourna ses poches.

— Et toi, demanda-t-il, pécaïre ?

— Moi, répondit le Normand, je fus poursuivi par les chevaux de Carrigue jusqu’à Bagnères-de-Luchon, ou à peu près. L’idée me vint aussi de passer en Espagne ; mais je trouvai un bon bénédictin qui, sur mon air décent, me prit à son service. Il allait à Kehl, sur le Rhin, faire un héritage au nom de sa communauté. Je crois que je lui emportai sa malle et sa valise, et peut-être aussi son argent.

— Couquinasse ! fit le Gascon.

— J’entrai en Allemagne. Voilà un brigand de pays ! Tu parles de stylet ? C’est au moins de l’acier. Là-bas, ils ne se battent qu’à coups de pots de bière… La femme d’un aubergiste de Mayence me débarrassa des ducats du bénédictin. Elle était gentille et elle m’aimait ! — Ah ! s’interrompit-il, Cocardasse, mon brave compagnon, pourquoi ai-je le malheur de plaire ainsi aux femmes !… Sans les femmes, j’aurais pu acheter une maison de campagne où passer mes vieux jours : un petit jardin, une prairie parsemée de pâquerettes rosées, un ruisseau avec un moulin.

— Et, dans le moulin, une meunière, interrompit le Gascon.

Passepoil se frappa la poitrine.

— Les passions ! s’écria-t-il en levant les yeux au ciel ; les passions font le tourment de la vie et empêchent un jeune homme de mettre de côté !

Ayant ainsi formulé la saine morale de sa philosophie, frère Passepoil reprit :

— J’ai fait comme toi, j’ai couru de ville en ville… pays plat, gros, bête et ennuyeux… des étudiants maigres et couleur de safran… des nigauds de poëtes qui bayent au clair de lune… des bourgmestres obèses qui n’ont jamais le plus petit neveu à mettre en terre… des églises où on ne chante pas la messe… des femmes… mais je ne saurais médire de ce sexe dont les enchantements ont embelli et brisé ma carrière !… enfin, de la viande crue et de la bière au lieu de vin !

— A pa pur ! prononça résolûment Cocardasse, je n’irai jamais dans ce pays-là !

— J’ai vu Cologne, Francfort, Vienne, Berlin, Munich et un tas d’autres villes noires où l’on rencontre des troupes de grands nigauds qui chantent l’air du diable qu’on porte en terre… J’ai fait comme toi, j’ai pris le mal du pays. J’ai traversé les Flandres, et me voilà !

— La France ! s’écria Cocardasse, il n’y a que la France !

— Noble pays !

— Patrie du vin !

— Mère des amours !

— Mon cher maître, se reprit frère Passepoil après ce duo où ils avaient lutté de lyrique élan, est-ce seulement le manque absolu de maravédis, joint à l’amour de la patrie, qui t’a fait repasser la frontière ?

— Et toi…, est-ce uniquement le mal du pays ?

Frère Passepoil secoua la tête ; Cocardasse baissa ses terribles yeux.

— Il y a bien encore autre chose, fit-il. Un soir, au détour d’une rue, je me suis trouvé face à face avec… devine qui ?…

— Je devine, repartit Passepoil. Pareille rencontre m’a fait quitter Bruxelles au pas de course.

— À cet aspect, mon bon, je sentis que l’air de la Catalogne ne me valait plus rien… Ce n’est pas une honte que de céder le pas à Lagardère. Eh donc !

— Je ne sais pas si c’est honte, mais c’est assurément prudence. Tu connais l’histoire de nos compagnons dans l’affaire des douves de Caylus ?

Passepoil baissa la voix pour demander cela.

— Oui, oui, fit le Gascon, je sais l’histoire. Lou couquin l’avait dit : « Vous mourrez tous de ma main ! »

— L’ouvrage avance… Nous étions neuf épées à l’attaque, en comptant le capitaine Lorrain, chef des bandouliers… Je ne parle même pas de ses gens.

— Neuf bonnes lames ! dit Cocardasse d’un air pensif.

— Sur les neuf, Staupitz et le capitaine Lorrain sont partis les premiers. Staupitz était de famille, bien qu’il eût l’air d’un rustaud. Le capitaine Lorrain était bon homme de guerre, et le roi d’Espagne lui avait donné un régiment. Staupitz mourut sous les murs de son propre manoir, auprès de Nuremberg… il mourut d’un coup de pointe… là… entre les deux yeux !

Passepoil posa son doigt à l’endroit indiqué.

D’instinct, Cocardasse fit de même en disant :

— Le capitaine Lorrain mourut à Naples d’un coup de pointe entre les deux yeux, là ! Pour ceux qui savent et qui se souviennent, c’est comme le cachet du vengeur !

— Les autres avaient fait leur chemin, reprit Passepoil, car M. de Gonzague n’a oublié que nous dans ses largesses. Pinto avait épousé une madonna de Turin ; le Matador tenait une académie en Écosse ; Joël de Jugan avait acheté une gentilhommière au fond de la basse Bretagne.

— Oui, oui, fit encore Cocardasse ; ils étaient tranquilles et à leur aise. Mais Pinto fut tué à Turin, le Matador fut tué à Glasgow.

— Joël de Jugan fut tué à Morlaix, continua frère Passepoil ; tous du même coup !

— La botte de Nevers !

— La terrible botte de Nevers !

Ils gardèrent un instant le silence. Cocardasse releva le bord affaissé de son feutre pour essuyer son front en sueur.

— Il reste encore Faënza, dit-il ensuite.

— Et Saldagne, ajouta frère Passepoil.

— Gonzague a fait beaucoup pour ces deux-là… Faënza est chevalier.

— Et Saldagne est baron… Leur tour viendra !

— Un peu plus tôt, un peu plus tard, murmura, le Gascon, le nôtre aussi !

— Le nôtre aussi ! répéta Passepoil en frissonnant.

Cocardasse se redressa.

— Eh donc ! s’écria-t-il en homme qui prend son parti, sais-tu, mon bon ?… quand il m’aura couché sur le pavé ou sur l’herbe, avec ce trou entre les deux sourcils, car je sais bien qu’on ne lui résiste pas, je lui dirai comme autrefois : « Hé ! lou petit couquin ! tends-moi seulement la main, et, pour que je meure content, pardonne au vieux Cocardasse ! » Capédébiou ! voilà tout ce qu’il en sera.

Passepoil ne put retenir une grimace.

— Je tâcherais qu’il me pardonnât aussi, dit-il, mais pas si tard.

— Au petit bonheur, ma caillou !… En attendant, il est exilé de France… À Paris, du moins, on est sûr de ne point le rencontrer…

— Sûr ?… répéta le Normand d’un air peu convaincu.

— Enfin, c’est, en cet univers, l’endroit où l’on a le plus de chance de l’éviter… J’y suis venu pour cela.

— Moi de même.

— Et aussi pour me recommander au bon souvenir de M. de Gonzague.

— Il nous doit bien quelque chose, celui-là !

— Saldagne et Faënza nous protégeront.

— Jusqu’à ce que nous soyons grands seigneurs comme eux !

— Sandiéou ! ferons-nous une belle paire de galants, mon bon !

Le Gascon fit une pirouette, et le Normand répondit sérieusement :

— Je porte très bien la toilette !

— Quand j’ai demandé Faënza, reprit Cocardasse, on m’a répondu : « M. le chevalier n’est pas visible… » M. le chevalier ! répéta-t-il en haussant les épaules, pas visible !… J’ai vu le temps où je le faisais tourner comme une toupie !

— Quand je me suis présenté à la porte de Saldagne, repartit Passepoil, un grand laquais m’a toisé fort malhonnêtement et m’a dit : « M. le baron ne reçoit pas. »

— Hein ! s’écria Cocardasse, quand nous aurons, nous aussi, de grands laquais ! Morbiou ! je veux que le mien soit insolent comme un valet de bourreau !

— Ah ! soupira Passepoil, si j’avais seulement une gouvernante !

— A pa pur ! mon bon, cela viendra ! Si je comprends bien, tu n’as pas encore vu M. de Peyrolles.

— Non ; je veux m’adresser au prince lui-même.

— On dit qu’il est maintenant riche à millions !

— À milliards !… C’est ici la maison d’or, comme on l’appelle. Moi, je ne suis pas fier, je me ferai financier, si on veut.

— Fi donc !… homme d’argent !… mon prévôt !…

Tel fut le premier cri qui s’échappa du noble cœur de Cocardasse junior. Mais il se ravisa et ajouta :

— Triste chute ! Cependant… s’il est vrai qu’on fasse fortune là-dedans…

— Si c’est vrai ! s’écria Passepoil avec enthousiasme ; mais tu ne sais donc pas ?…

— J’ai entendu parler de bien des choses… mais je ne crois pas aux prodiges, moi !

— Il te faudra bien y croire… Les merveilles abondent… As-tu ouï parler du bossu de la rue Quincampoix ?

— Celui qui prête sa bosse aux endosseurs d’actions ?

— Il ne la prête pas… il la loue… et depuis deux ans il a gagné, dit-on, quinze cent mille livres.

— Pas possible ! s’écria le Gascon en éclatant de rire.

— Tellement possible, qu’il va épouser une comtesse !

— Quinze cent mille livres ! répétait Cocardasse ; une simple bosse !

— Ah ! mon ami, fit Passepoil avec effusion, nous avons perdu là-bas de bien belles années… mais, enfin, nous arrivons au bon moment… Figure-toi qu’il n’y a qu’à se baisser pour prendre… C’est la pêche miraculeuse ! Demain, les louis d’or ne vaudront plus que six blancs… En venant ici, j’ai vu des marmots qui jouaient au bouchon avec des écus de six livres !

Cocardasse passa sa langue sur ses lèvres.

— Ah çà ! dit-il, par ce temps de Cocagne, combien peut valoir un coup de pointe allongé proprement et savamment… à fond… , dans toutes les règles de l’art ?

Il effaça sa poitrine, fit un appel bruyant du pied droit et se fendit.

Passepoil cligna de l’œil.

— Pas tant de bruit ! dit-il ; voici des gens qui viennent.

Puis, se rapprochant et baissant la voix :

— Mon opinion, dit-il à l’oreille de son ancien patron, est que ça doit valoir encore un bon prix. Avant qu’il soit une heure, j’espère bien savoir cela au juste de la bouche même de M. de Gonzague.