La Voix de la sagesse/Premier cycle/Première partie


Bibliothèque idéaliste lyonnaise (p. 13-16).


Première Partie




I

La sagesse est une source de vie pour celui qui la possède ; et le châtiment des insensés, c’est leur folie.

II

La voie morale du sage peut être comparée au chemin de celui qui gravit une montagne en partant de la plaine.

III

Personne ne peut nous rendre mauvais si nous voulons être bons.

IV

Les fous qui connaissent leur folie sont sages jusqu’à un certain point. Mais le fou qui se croit sage, celui-là est vraiment un fou.

V

Celui qui est libre et heureux, là où il se trouve, connaît déjà le ciel.

VI

Toute supériorité est un principe isolant et qui force à choisir non seulement ses amitiés mais ses relations.

VII

Toutes les fois qu’il t’arrive de plaire aux sots, à quelque degré que ce soit, sache bien que tu es tombé par quelque côté dans la vulgarité et la niaiserie.

VIII

Si une chose t’est difficile à toi, ne suppose pas qu’elle est impossible à l’homme. Mais si une chose est propre et possible à l’homme, pense qu’elle t’est accessible à toi aussi.

IX

La grandeur des actions humaines se mesure à l’inspiration qui les fait naître.

X

L’homme supérieur perfectionne ou développe les bonnes qualités des autres hommes ; il ne perfectionne pas et ne développe pas leurs mauvais penchants. L’homme vulgaire est l’opposé.

XI

Qui peut prétendre que le soleil est au plein midi si aucun rayon lumineux ne réjouit la contrée, si aucune chaleur ne vivifie les plantes ? Si la sagesse n’améliore pas les hommes et si l’amour ne les rend pas plus heureux, il ne s’est encore fait que bien peu de chose pour le Tout.

XII

Quiconque éteint dans l’homme un sentiment de bienveillance le tue partiellement.

XIII

Les paroles que l’on croit ne sont pas les bonnes ; les paroles bonnes ne sont pas crues. Ce qui est bien n’est pas retenu ; on retient ce qui n’est pas bien. La science ne se transmet pas ; on transmet ce qui n’est pas la science.

XIV

Lorsqu’on a mal fait, il faut mieux faire ; lorsqu’on a perdu un bien, il faut travailler pour en acquérir un autre ; lorsqu’on a provoqué une souffrance, il faut l’endurer sans se plaindre ; mais il ne faut jamais rien regretter. Ce qui est fait est fait, et ce qu’on a perdu on a eu le bonheur de le posséder.

XV

Mieux vaut un morceau de pain sec et la paix, qu’une maison pleine de viandes… et des querelles.

XVI

L’homme heureux c’est celui qui se donne à lui-même une bonne destinée ; et une bonne destinée ce sont de bonnes dispositions, de bonnes actions, de bonnes tendances.

XVII

Lorsqu’on a pénétré et approfondi les principes des actions, les connaissances morales parviennent à leur dernier degré de perfection. Les connaissances morales étant parvenues à leur dernier degré de perfection, les intentions sont ensuite rendues pures et sincères. Les intentions étant rendues pures et sincères, l’âme se pénètre ensuite de probité et de droiture. L’âme étant pénétrée de probité et de droiture, la personne est ensuite corrigée et améliorée. La personne étant corrigée et améliorée, la famille est ensuite bien dirigée. La famille étant bien dirigée, le royaume est ensuite bien gouverné. Le royaume étant bien gouverné, le monde jouit de la paix et de la bonne harmonie.

XVIII

La sagesse est meilleure que les perles, et tout ce qu’on saurait souhaiter ne la vaut pas.