La Vérité sur l’Algérie/03/16

Librairie Universelle (p. 49-50).


CHAPITRE XVI

La région saharienne désertique.


Celle-là, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour la connaître…

Du sable, du caillou…

L’immensité aride avec des îlots clairsemés, très clairsemés de verdures, qui sont les oasis. L’industrie des puits artésiens augmente l’étendue et le nombre des oasis. Et l’on y fait des dattes. Les touristes et M. Leroy-Beaulieu s’extasient. Pas le contribuable.


« … Sous les ombrages des palmiers quelques cultures sont possibles, mais à rendement restreint.

« Il ne faut pas juger le Sahara sur sa bordure tellienne qui se couvre encore de pâturages dans les années pluvieuses, ni prendre comme type unique de culture les quelques oasis voisines du Tell avec leur végétation particulière. En général, les oasis avec leurs irrigations constantes et le peu d’écoulement des eaux constituent des milieux malsains où le blanc et même certaines races indigènes ne peuvent donner facilement et sans danger la somme de travail nécessaire à la culture.

« En résumé, malgré l’ombre discrète des palmiers, aucune culture exotique productive et relativement riche n’est possible dans l’oasis, parce que la moyenne thermique de l’été y est trop élevée, avec une trop grande siccité de l’air, que ne peuvent combattre les irrigations d’eau saumâtre à volume forcément restreint.

« D’autre part, l’hiver y est trop accusé par ses abaissements au-dessous de zéro, qui tuent les orangers à Touggourt, et par des périodes de vents glacés qui arrêtent toute végétation. »


Peut-être le Sahara nous réserve-t-il des richesses minières. Cela est même probable. Près d’Aïn-Sefra un peu de cuivre est exploité.

Mais, tant qu’on n’aura point trouvé plus et mieux, on dira la vérité en affirmant ce pays celui de la grande misère et de l’extrême pauvreté.