La Toxémie expliquée

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Wolf (p. 29-56).

La Toxémie expliquée[1]


Personne, hormis les membres de la profession médicale, ne sait aussi bien que les médecins, eux-mêmes, combien il est nécessaire d’apprendre à mieux connaître ce qu’est réellement la maladie. Jamais, dans l’histoire de ce que l’on nomme science médicale, il n’a été fait tant de travail de recherche que dans la dernière décennie, mais chaque nouvelle découverte est talonnée très rapidement du rude châtiment, qui glace les os des chercheurs les plus honnêtes et sérieux ─ par l’inévitable mot « échec ». Pourquoi « inévitable » ? Parce que, en arrière-pensée du début du raisonnement humain au sujet de ses malaises, de ses douleurs et de ses maladies, il a fait l’erreur monstrueuse que quelque chose d’extérieur à lui-même ─ en dehors de sa volonté ─ lui veut du mal. L’homme étant un être religieux, il a très tôt pensé avoir offensé l’une de ses nombreuses divinités. Dans un livre comme celui-ci, il serait trop long de refaire l’histoire de l’évolution de l’idée que l’homme se fait de la maladie, considérée comme un tout. Ceux, qui sont assez curieux pour y regarder de près, pourront faire référence à de nombreuses mythologies anciennes. L’homme est encore toujours imprégné de siècles d’héritage mythologique ; il a été aveuglé quand la théorie bactérienne a été introduite. Elle répondait à l’instinct de la possession démoniaque! Enfin, la quête humaine du démon ─ l’auteur ─ a été récompensée, et une apologie satisfaisante put être révélée à sa conscience pour toutes ses faiblesses apparentes. Cependant, soixante dix ans d’expiation par la souffrance pour les péchés de l’homme par le biais de bactéries démoniaques perdent de leur force, et que la raison soit louée si le microbe est la dernière excuse que l’homme peut arguer pour l’omission de ses péchés et faire prévaloir devant le trône de sa propre raison. La science médicale est fondée sur une fausse hypothèse ─ précisément, selon laquelle la maladie serait causée par des influences externes, et que les médicaments constituent quelque chose qui guérit ou pallie l’inconfort. Le terme « médical » signifie appartenant à la médecine ou à la pratique de la médecine. Quoi que ce soit qui est utilisé à titre de remède porte l’idée de guérison, de soins, de correction ou de procuration de soulagement, et cette manière de soigner est assurée sans aucune claire compréhension de la cause.

Les mots « médical », « médecine », « maladie » et « guérison » sont devenus concrets dans notre compréhension, et échafaudent nos pensées et nos croyances. Et ces croyances sont si arbitraires que les nouvelles écoles et obédiences sont conduites à cette manière de penser conventionnelle. Elles en arrivent à déclarer qu’un nerf... est la cause d’une pathologie et qu’un autre ne l’est pas.

Le psychologue ne s’embarrasse pas à expliquer pourquoi tel objet est cause de maladie ou et tel autre ne l’est pas ; pourquoi imaginer qu’un objet guérit et que l’autre ne guérit pas ; pourquoi la négation ne guérit pas ; pourquoi la foi ne guérit pas toujours ; amenant la question selon laquelle la foi n’aurait pas été assez vive, etc. Il n’y a pas plus grand fou qu’un fou qui se rend fou lui-même. Pourquoi toutes les nouvelles écoles de pensée ne remettraient-elles pas en cause leur pensée fondamentale, pourquoi pas ? Aussi longtemps que l’idée de la maladie est une réalité, une entité propre, qu’elle reste une idée fortement ancrée dans l’esprit, même les chercheurs seront guidés par leur mode conventionnel de compréhension. C’est pourquoi toute découverte merveilleuse prouve une fausse croyance.

Il n’y a pas d’espoir que la science médicale soit jamais une science ; parce qu’elle est fondée sur l’idée qu’un objet ─ la maladie ─ peut être guéri quand le bon médicament ─ le remède ─ est découvert. Mon intention est de présenter les faiblesses communes et quotidiennes de la médecine scientifique de sorte que les gens puissent voir les absurdités, au sujet des maladies et de la guérison, qui les trompent au travers de la croyance en une science triomphante. Puis je décrirai la seule explication rationnelle et cohérente de la cause des soi-disant « maladies », espérant, par opposition entre l’ancienne et la nouvelle, commencer à imaginer et à développer de nouvelles idées, qui balayeront de l’esprit les anciennes.

Jusqu’à ce que la Toxémie fut découverte et élaborée par moi-même en une philosophie médicale, il n’existait pas de réelle philosophie médicale. La cause et la guérison de la maladie est et a été un méli-mélo de conjecture et de spéculation, qui ont déconcerté les meilleurs et les plus acharnés des esprits du monde médical de toutes générations.

Aujourd’hui, comme jamais auparavant, les esprits les plus éclairés de la profession fouillent dans des travaux de recherche, s’efforçant de trouver la cause réelle de la maladie. Mais ils sont condamnés à la déception ; parce que l’erreur est dans l’hypothèse.

Pourquoi ?

Parce que tout le travail qui a été fait dans la recherche de la cause a été fait dans la droite ligne de l’étude critique et de l’examen des effets ; les esprits doués de certitude ne peuvent pas croire qu’un effet puisse être sa propre cause. Personne ne croit à la génération spontanée. Le reliquat de cette croyance est annihilé par la découverte des bactéries par Pasteur comme cause de la fermentation ─ une découverte si fondamentale que cela a créé une frénésie dans le monde médical ; et, comme dans toute épidémie de frénésie, l’aplomb mental a été perdu. L’importance des bactéries comme cause première ou efficiente des maladies a été acceptée, qu’on le veuille ou non. Tout un chacun a été emporté. Alors que dans toutes les effusions au changement de croyance, il était dangereux de ne pas adhérer à l’esprit unitaire ; dorénavant les voix opposés et conservatrices seraient étouffées et objet d’ostracisme.

La frénésie microbiologique fut féroce durant deux ou trois décennies ; mais, à présent, cela appartient au passé et cela sera bientôt, si ce n’est dès à présent, lettre morte. La cause de la maladie est considérée de partout, et rien moins qu’un personnage, comme feu Sir James Mackensie, dans les rapports de recherches cliniques de l’Institut Saint André, Volume I, déclare : « La connaissance de la maladie est si incomplète que nous ne savons pas encore quelle étape franchir por progresser dans notre connaissance ». Il écrivit une autre fois : « La maladie ne s’exprime à nous que par les symptômes qu’elle produit ; le premier objet d’examen d’un patient est la détection de symptômes, et c’est pourquoi les symptômes de la maladie constituent les objets principaux de notre étude ».

La valeur de l’étude des symptômes

Durant sa vie, Sir James était probablement le plus grand clinicien du monde anglophone, encore qu’il n’ait pas survécu à la superstition médicale selon laquelle la maladie est une entité positive, et que la voie de découverte de la maladie est de suivre les symptômes jusqu’à leur source. Mais si un symptôme est suivi jusqu’à sa source, qu’en est-il ? Une douleur est établie à sa source, et nous trouvons que cela provient de la tête. La tête n’est pas cause de la douleur. Puis nous trouvons qu’il y a des symptôme d’hyperémie ─ trop de sang dans la tête. La pression d’un excès de sang dans la tête est cause de la douleur. Puis la pression doit être la maladie ? Non. Puis, l’excès de sang est la maladie ─ hyperémie ? Certainement, l’excès de sang dans la tête était la cause. Était-ce cela la cause de la congestion ? Nous découvrons que la douleur est un symptôme. La pression est cause de douleur, c’est aussi un symptôme. Douleur, pression, hyperémie sont tous trois des symptômes. Avec le temps, les parois des vaisseaux fatiguent et la pression cause la rupture d’un des vaisseaux. L’hémorragie cérébrale cause la mort par apoplexie. La rupture du vaisseau sanguin est-elle la maladie ? Non, c’est un symptôme. La mort par hémorragie est-elle une maladie ?

Si l’hémorragie n’est pas assez sévère pour causer la mort, mais produit quelque paralysie ─ et cela peut être de beaucoup de sortes ─ la paralysie est-elle la maladie ? N’avons-nous pas suivi une longue chaîne de symptômes du mal de tête à la paralysie ? Nous n’avons pas trouvé quoi que ce soit auquel tous ces symptômes rapportent à une maladie ; et selon les conditions de Sir James Mackensie, la maladie ne se manifeste que par des symptômes. Nous avons là une série de symptômes, qui commence par de la douleur et qui se termine par une hémorragie et la mort ou la paralysie, sans nous donner une quelconque indication de la cause et de la compréhension. Toute autre série, comme, par exemple, des symptômes relatifs à l’estomac se terminant par un cancer du pylore, ne donnera aucune autre indication sur la maladie aux différents niveaux que l’exemple précédant.

Le premier symptôme que nous ayons de toute série de symptômes est l’inconfort ou la douleur. En tout dérangement stomacal nous avons la douleur, plus ou moins aggravé par la nourriture. Suit la catharre, ou plus souvent elle la précède, ─ ou ce que l’on appelle inflammation gastrique. La gastrite continue, avec l’épaississement de la membrane gastrique. Au bout d’un moment il se produit une ulcération. On l’appellera une maladie, et elle est reconnue comme un ulcère de l’estomac ; mais ce n’est que la continuité du symptôme primaire de catharre et de douleur. On résèque l’ulcère, mais le symptôme d’inflammation et de douleur continue, et d’autres ulcères suivront. Cet état conduit finalement à l’induration de l’orifice pylorique de l’estomac. Quand cela se développe, il y a plus ou moins obstruction à la sortie, cause de vomissement occasionnel et le cancer est découvert lors d’un examen minutieux.

Si nous analysons les symptômes de la douleur initiale et de la catharre dans l’estomac, nous pouvons qualifier la série de symptômes successifs. Le premier symptôme remarquable est la douleur. À l’examen, nous trouvons une condition catharrique de l’estomac ; et cette catharre n’est pas une maladie ─ c’est un symptôme. L’inflammation catharrrique continue avec l’épaississement de la muqueuse, qui finalement s’ulcère. L’ulcération n’est pas une maladie ; ce n’est que l’évolution du symptôme d’inflammation. Si l’ulcère est réséqué, cela n’ôte pas la maladie ; cela n’enlève qu’un symptôme. Ces symptômes continuent jusqu’à ce qu’il y ait un épaississement et une induration du pylore, que l’on appelle cancer. Et, du début à la fin, nous n’avons encore rien découvert d’autre que des symptômes.

En enlevant le cancer, il n’a pas été répondu à la question de ce qu’est la maladie. Le cancer étant le symptôme final, il ne peut être la cause du symptôme initial.

Toute autre soit-disant maladie peut être considérée de la même manière. Douleur et catharre sont les premiers symptômes réguliers, qui attirent l’attention du médecin ou du patient sur quelque chose qui va mal, et la douleur et la catharre ne sont pas la maladie. Quand la cause de la douleur est trouvée, il est aussi trouvé un symptôme et non pas une maladie. Et cela est vrai jusqu’au bout.

Il ne faut pas s’étonner que les médecins soient rendus perplexes lors de leur quête de la maladie parce qu’ils ont confondu les symptômes et la maladie. Le fin mot de l’histoire est qu’il n’est pas possible de mettre le doigt sur la fin d’une série de symptômes et de dire : « C’est une maladie ». Au début de cette analyse nous avons montré que le mal de tête n’est pas une maladie ; et lorsque nous avons fini, nous avons trouvé que l’hémorragie ou l’apoplexie n’est pas une maladie ─ ce n’est que la continuité des symptômes primaires.

« La maladie se manifeste à nous que par les symptômes qu’elle produit ». Cette affirmation atteste, de manière tacite, qu’il y a des maladies et des symptômes et que par le biais des symptômes nous pouvons trouver la maladie. Quand nous enteprenons de comptabiliser les symptômes, qui conduisent à la maladie, nous sommes soumis au dilemMe de l’alpiniste, qui, à l’arrivée au sommet de la montagne, trouve d’autres sommets, et de plus hauts, de plus en plus éloignés.

Ce qui suit indique combien Mackensie a été dérouté dans sa quête à caractériser les maladies ; je cite cela à partir des rapports mentionnés précédemment :

« Beaucoup de maladies sont considérées comme étant de nature dangereuse et de nombreuses tentatives on été faites pour combattre le danger, avec, cependant, aucune perception de sa nature. C’est particulièrement le cas des maladies épidémiques, telles que la rougeole, la grippe, la scarlatine et la diphtérie. En conséquence, des propositions ont été faites à différents moments pour traiter les individus, qui souffrent de ces maladies, selon une approche générale sans tenir compte des spécificités des cas individuels ─ et obtenir ainsi un traitement considéré comme sérum ou vaccin universel.

Au cours des épidémies de grippe il y a toujours quelqu’un pour suggérer une méthode de traitement universel et des tentatives sont faites pour développer de tels spécificités ou vaccins.

Lorsqu’une autorité de renom déclare que des maladies dangereuses sont combattues sans perception de leur nature ─ et cela, aussi, malgré la théorie microbienne ─ il devrait être évident aux esprits pensants que la théorie microbienne a été évaluée et se révéler insuffisante. Pour autant, quand il faut faire quelque chose et que rien d’autre n’a été découvert, « des sérums et des vaccins sont utilisés sans discrimination ».

Cette règle empirique, qui gouverne toute pensée relative aux symptômes, aux maladies, leur cause et traitement, est si évidente que quiconque doté d’un esprit de raison, non perverti, devrait lire comme cela apparaît dans le texte.

La médecine repose sur une saine fondation scientifique. L’anatomie, la biologie, la chimie et toutes les sciences collatérales, qui s’appuient sur la science de l’homme, sont développées à la perfection. Mais les soit-disant sciences de symptomatologie, des maladies,du diagnostic, de l’étiologie et les traitements des maladies retournent à la superstition en raison de leur fondement. Nous voyons l’incongruité de l’enchevêtrement de la vraie science avec l’illusion et la superstition. La maladie est appréhendée comme une entité ; et cette idée est nécessairement suivie par une autre aussi absurde que celle de la guérison. Autour de ces deux vieilles suppositions il a été développé une littérature infinie, qui confond ses créateurs.

La vérité, vue par les grands hommes

Quand le savoir d’un homme est confus, plus il sait, plus grande sera sa confusion. (Herbert Spencer)

Confusion la plus déconcertante est la seule explication qui puisse être donnée à la théorie et à la pratique de la médecine. Bien évidemment, elle est vénérable, elle compte parmi les professions savantes. Avec quelle fierté, elle compte dans ses rangs et son aristocratie sa longue liste de médecins illustres, morts ou vivants ? Qu’est-ce qui a rendu illustres la plupart d’entre eux ? La même chose que ce qui a rendu d’autres illustres dans et en dehors de leur professions ─ la valeur personnelle et l’éducation. Franklin n’était pas Docteur, bien qu’il fut un grand homme, et il put employer sa matière grise à conseiller les malades comme les bien-portants. Il donnait l’impression d’appréhender la vérité ; et je dirais que la discrimination était son trait de caractère principal, si ce n’est le plus distinctif, qui a séparé et qui séparera toujours les très grands de la majorité des médiocres. Ils constituent le levain, qui élève toute l’humanité ─ la qualité de caractère, qui ne se trouve pas à « Sodome et Gomorrhe ».

Il y eut un autre esprit discriminant au cours du XVIIIe siècle ─ un autre Benjamin, qui fut aussi signataire de la Déclaration d’Indépendance ─ Benjamin Rush, un médecin, un homme éclairé, qui a fait honneur à la science médicale. Il embrassait de manière bien plus large que sa profession. Il laissa des graines de pensée, qui, si elles avaient agi sur la profession, auraient organisé la pensée médicale et évité la confusion du temps présent. Il laissa par écrit des pépites d’or telles que :

Beaucoup de tort a été fait par la disposition hospitalière des maladies... La maladie est aussi unique que la fièvre... Ses différents sièges et niveaux ne devraient pas être multipliés en davantage de différentes maladies que les effets différents et nombreux de la chaleur et de la lumière sur notre globe terrestre n’émanent d’une pluralité de soleils.

Toute la « materia medica » est infestée par les conséquences funestes de la nomenclature des maladies ; parce que chacune d’entre elles n’existe que par son nom... Au rejet du classement artificiel des maladies doit suivre une révolution de la médecine... Par ce moyen, la route de la connaissance médicale sera notablement raccourcie ; de sorte qu’un jeune sera en mesure de se former à la pratique médicale en bien moins de temps et de travail qu’auparavant, tout comme un enfant apprendrait à lire et à écrire à l’aide de l’alphabet roman à la place des caractères chinois.

La science a beaucoup a déplorer de la multiplication des maladies. C’est de vérité aussi répugnante en médecine que le polythéisme l’est pour la religion. Le médecin, qui considère comme maladie distincte chaque affection des différentes parties du même système, bien qu’elles résultent d’une cause unique, ressemble à l’indien ou au sauvage africain, qui considère l’eau, la rosée, la glace, le givre et la neige comme étant d’essences différentes ; alors que le médecin, qui considère les affections morbides du passé d’un individu, bien qu’elles puissent avoir été de formes et d’intensités diverses, comme dérivant d’une même cause, ressemble au philosophe, qui considère la rosée, la glace, le givre et la neige comme différents aspects de l’eau et dérivant simplement d’absence de chaleur.

L’humanité a plutôt beaucoup à déplorer de ce paganisme en matière de médecine. L’épée sera probablement rengainée pour toujours, comme instrument de mort, avant que les médecins ne cessent de contribuer à la mortalité de l’humanité en prescrivant au nom des maladies.

Mais il y a une cause antérieure à la maladie... Ces remarques peuvent être appliquées de manière extensive, et s’il est bien prêté attention, elles devraient nous délivrer de la masse des errements qui ont été accumulés dans les temps par la médecine ; je veux dire la nomenclature des maladies à partir de leurs causes ultimes. C’est la partie la plus repoussante et la plus préjudiciable de notre science.

Le médecin, qui peut guérir une maladie par la connaissance de ses principes, peut guérir par les mêmes moyens toutes les maladies du corps humain, parce que leurs causes sont les mêmes. Il y a la même différence entre la connaissance d’un médecin, qui prescrit pour des maladies aussi limitées par le genre et l’espèce, et celle de celui, qui prescrit sous la direction de simples principes, qu’il y en a entre la connaissance que l’on a de la nature et de l’étendue du ciel, à considérer une parcelle à partir du fond d’un puits et à regarder toute l’étendue du ciel du sommet d’une montagne.

Il me faudra bientôt croire que le ratafia a été imaginé par le Créateur de l’Univers pour être la seule boisson, à la place de l’eau, tout comme il faudrait croire que la connaissance de ce qui concerne la santé et les vies de toute une cité devrait se limiter à un ordre limité et réduit de personnes privilégiées.

D’une rapide revue de ces faits, la raison et l’humanité s’éveille de son long appui sur la médecine, et proclame unitairement qu’il est temps de retirer la prise en charge des épidémies pestilentielles et de les placer entre les mains du peuple. Les dissections nous convainquent quotidiennement de notre ignorance des assises de la maladie et nous conduit à rougir de nos prescriptions... Quels torts avons-nous fait sous la croyance de faits erronés, si je puis me permettre l’expression, et de fausses théories ! Nous avons contribué à multiplier les maladies. Nous avons fait davantage ─ nous avons accru la mortalité.

Je ne m’arrêterai pas à demander pardon pour avoir dévoilé, de cette manière publique, la faiblesse de notre profession. Je recherche la Vérité, et alors que je garde mon œil fixé sur cette étoile, je suis indifférent de la direction, où elle me mène, pourvu qu’elle soit mon guide.

Oliver W. Holmes, Docteur en Médecine, était un homme, qui donna dignité et respectabilité à la profession. Il dit une fois : « Je crois fermement que si toute la « materia medica » pouvait être immergée au fond de l’océan, ce serait la meilleure des choses pour l’humanité et la pire pour les poissons ». Les « Breakfast-Table Series » seront lues par les personnes intelligentes dans le futur, qui ne sauront rien du combat de Holmes pour les femmes contre les mains sâles de ces hordes de docteurs et de leurs conséquences ─ la fièvre puerpérale.

« Æquanimitas » maintiendra Osler dans l’esprit des gens intelligents. La « Pratique médicale d’Osler » (« Osler’s Practice of Medicine ») ne se trouve que dans les échoppes des bibliomaniaques. Les hommes tels que Osler préservent le lourd fardeau de la médecine médiocre de sombrer dans l’oubli, en rehaussant ses erreurs médicales de leur superbe personnalité et leur vernis littéraire.

Au travers des âges, les esprits les plus fins ont décelé la vérité sur la cause des maladies, et contre eux s’est mobilisé l’insanité et l’inanité du monde médical. Un portrait cinglant du monde médical a été fait par « Anomymous » dans son essai sur la « Médecine dans la civilisation des États-Unis » (« Medicine » in « Civilization in the United States »).

Il a été fait observer, ci-dessus, que l’une des causes majeures de la nature non-scientifique de la médecine et du caractère anti-scientifique des médecins se situe dans leur énorme crédulité et leur inaptitude à penser de manière indépendante. Ces affirmations sont étayées par le rapport sur l’intelligence des médecins récemment publié par le Conseil de Recherche National. Ils apparaissent, selon des tests psychologiques plus ou moins fiables, comme étant de moindre intelligence par rapport aux autres professionnels, hormis les dentistes et les vétérinaires. Les dentistes et vétérinaires se révèlent moins intelligents de 10%. Mais puisque les méthodes quantitatives employées comportent certainement une erreur expérimentale de 10% ou même davantage, il n’est pas certain de ces deux professions plus humbles n’ont pas d’aptitude intellectuelle égale ou plus élevée. Il est significatif que les ingénieurs et scientifiques soient en tête de liste. En fait, ils sont cotés à 60% de plus que les médecins.

Cette large disparité conduit à tenter d’intéressants sondages psychologiques. Le manque lamentable d’intelligence des médecins n’est-il pas du au manque de nécessité de discipline intellectuelle ? De nombreux faits concordent pour faire de lui un imposteur intellectuel. Heureusement pour nous, la plupart des maladies sont auto-limitantes. Mais il est naturel pour un médecin de retourner à son avantage les faits de la nature et de donner à entendre qu’il a guéri John Smith, alors que c’est la nature qui a réellement accompli le tour de force. Au contraire, si Smith venait à mourir le bon docteur peut affecter une pieuse expression et suggérer que malgré son incroyable savoir et son immense effort, c’est a volonté de Dieu (ou de la Nature), qui a conduit John au trépas. Mais, l’ingénieur ne peut pas se permettre de s’exposer à une telle tentation. Il construit un pont ou érige un immeuble, le désastre est assuré à la suite d’une quelconque hypothèse de calcul erronnée ou faute de construction. Si une telle calamité devait se produire, il se voit immédiatement discrédité et disparaît de la place. Il est ainsi tenu à une haute rigueur et discipline intellectuelle, qui est absolument inconnue dans le monde que le médecin fréquente.

La critique laisse à penser qu’« une des causes majeures du caractère non-scientifique des médecins tient dans leur crédulité naturelle et leur inaptitude à penser de manière indépendante » ; parce que si la médecine scientifique ou non-scientifique, pouvait penser à tout cela, elle aurait fait l’effort de se sortir de cette confusion présente.

La seule chose, qui sauve tous les médecins du réquisitoire ci-dessus, tient de ce qu’ils ne sont pas contrôlés sur la cause et le traitement de la maladie. Si le médecin moyen est faiblement coté suivant des « tests psychologiques fiables » cela ne prêche pas vraiment en faveur de la formation supérieure, qui a conduit à la fermeture de si nombreuses facultés de médecine il y a quelques années de cela. Mais ces tests psychologiques peuvent être ajustés à des standards d’éducation,qui sont définis avec un certain manque d’entendement. L’entendement de ce qu’est la cause de la maladie est une force dans la nature, qui peut être utilisée dans des conditions appropriés, mais il ne peut être monopolisé pour en exclure l’ensemble de l’humanité. Dans sa jeunesse Gladstone subit le jugement psychologique de son maître, qui le jugea comme incorrigible ; à l’âge de 86 ans, il maniait encore la hache et traduisait Virgile.

Tests scientifiques

Les gens ne devraient pas prendre trop à la lettre les verdicts de santé cardiaque, qui reposent sur des tests scientifiques, où une très grande part du contenu repose sur des suppositions et des affirmations. La Compagnie New-yorkaise d’Assurance Vie a résilié mon contrat voilà plus de cinquante ans déjà.

« Anonymous », quiconque que ce soit, écrit bien, tout iconoclaste qu’il soit, son style est tout à fait recherché. Mais pour sauver son bacon, il était bon qu’il dénonçât le guet-apens, parce qu’il ferait une bonne cible. De mon point de vue je le trouve vulnérable tout comme toute personne du standard A (NDT : niveau le plus élevé) des professionnels.

Il montre son bagage médical lorsqu’il affirme : « Parmi toutes les affections épouvantables qui nous affligent peu d’entre elles peuvent être guéries ou soulagées par l’administration de médicaments. Cela a été dit par des médecins il y a de cela cent et deux cent ans, et avec non moins d’aplomb que celui des docteurs d’aujourd’hui du genre littéraire de notre « Anonymus ».

« Les affections épouvantables » ne nous tourmentent pas. Si nous sommes tourmentés par la maladie, c’est de notre propre fait ; et tout ce qu’il vous faut faire pour retrouver bien-être et santé est de cesser de constituer la maladie ; puis notre subconscient s’affaire de lui-même à faire le ménage.

« Anonymus » n’aurait pas pu faire un énoncé, qui aurait pu avoir été plus faux à cent pour cent. Il dit : « Peu d’entre elles peuvent être guéries ». C’est une affirmation légère venant de l’un des « caïds » de la médecine scientifique. Je suppose qu’il signifie qu’il y a une possibilité aléatoire que quelques unes puissent être guéries. Cela est faux ; parce que les « affections » ou maladies ne peuvent pas être guéries. La Nature ─ notre subconscient ─ a plein monopole sur le pouvoir de guérir. Le guérison est la prérogative de la nature, et elle ne peut pas, si elle le voulait, déléguer ce pouvoir aux docteurs ou aux académies de la science médicale.

Quelle glorieuse légitimité, octroyée aux puissants ! Triste serait la condition humaine si un mercantilisme médical détenait le monopole pour soulager et guérir la maladie ! Il agit bien, cependant, en faisant le commerce de ses cures de camouflage de toutes sortes. Mais lorsque l’humanité se réveillera à la pleine conscience de la vérité selon laquelle durant tout le passé il a été acheté une prétention de pouvoir, dont elle possède elle-même le monopole, le très vénérable Esculape sera dépouillé et dépossédé de son commerce, de son bâton, de son serpent et de tout le reste.

« Anonymus » craignant que l’affirmation « Peu d’entre elles peuvent être guéries » était trop forte, ajouta la phrase modificatrice « ou améliorée » ; qui en langage médical signifie palliative, apaisée, etc. C’est en réalité la vérité entière au sujet de soit-disant remèdes et cures. Et quand la vérité est connue que la guérison ou le pouvoir de rejeter la maladie et se bien porter est entièrement subconsciente et d’initiative personnelle ─ nous saurons que le fait de guérir et de pallier par l’administration de traitements ─ médicaments, sérums, vaccins, chirurgie, alimentation pour préserver la force, etc., sont superflus, manigance, et... Après avoir critiqué « Anonymus » pour ce qu’il soutient, nous le citerons à propos de ce qu’il dit concernant les « affections terribles qui nous tourmentent ». Il déclare plus loin : « Et un petit nombre identique d’entre elles a été amélioré ou supprimé par intervention chirurgicale. Mais, malgré le nombre relativement faible de maladies pour lesquelles la chirurgie est bénéfique, le nombre de chirurgiens, qui croît dans le pays, est énorme. Les découvertes fondamentales de Pasteur, et leurs brillantes applications par Lister, ont rapidement été diffusées en Amérique. Les noms de Bull, Halstead, Musphy, les frères Mayo, Cushing, et Finney sont à ranger parmi ceux des meilleurs chirurgiens de toutes les nations. En fait, nous sommes considérés comme leaders mondiaux ─ pour utiliser l’américanisme approprié ─ pour former des chirurgiens (et des équipements de chirurgie), tout comme nous le faisons pour les automobiles, les poussettes et les antiquités.

« Quelques maladies peuvent être guéries ou améliorées » Je ne dis jamais guéries ; et l’amélioration constitue une manière de constituer une maladie.

Une femme à la santé fragile devint ma patiente après avoir souffert de migraine durant vingt deux ans et prenant plus ou moins de médicaments de confort prescrits par vingt deux médecins différents ─ quelques uns largement connus, dont un, neurologue de renom national, la majorité d’entre eux lui disant qu’il n’était pas possible de guérir, mais que quand elle changerait sa vie, les maux de tête cesseraient. C’était un vœu pieu ; parce qu’elle déclarait que sa souffrance avait été plus grande auparavant qu’au cours des deux années passées, depuis que règles avaient cessé. Simplement, on peut se poser la question de savoir quelle est l’influence psychologique, faite par quinze ou vingt médecins pendant un certain temps, disant qu’elle n’irait pas bien durant un certain temps, sur la prolongation de ses maux de tête, personne ne peut le dire. Le soulagement médicamenteux tend toujours à l’affaiblissement et générer de la toxémie. Cette femme avait été soulagée par des piqûres de morphine ─ un traitement diabolique. Il devrait y avoir une loi contre de telles mauvaises pratiques. Mais la majorité d’entre elles ne pas pas frappées d’interdiction légale.

Ma prescription fut : Plus detabagie à la maison (le mari était un fumeur invétéré) ; repos alité ; jeûne, bain et énéma quotidien chaque soir jusqu’à ce que de paroxysme de mal de tête soit passé.

Les paroxysmes se produisaient chaque semaine, commençant le mardi et la laissant prostrée jusqu’au vendredi. Des ordres ont été donnés de prendre un bain chaud jusqu’au plein soulagement, même si cela nécessitait une heure de temps. La patiente n’eut qu’un seul paroxysme après être devenue ma cliente, et il fallut un bain chaud de trois quarts d’heure pour qu’il soit soulagé. Le mari devint très enthousiste du fait que sa femme fut délivrée de sa peine sans médicaments pour la première fois en vingt deux ans. Mon commentaire sur l’avènement de ce réjouissement : « Votre tabagie et la médicamentation des médecins étaient responsables de sa souffrance inutile durant près d’un quart de siècle.

Le soulagement médicamenteux, de quelque origine, fait échec à l’élimination et empêche l’organisme humain de se nettoyer. Dans ce cas de migraine, chaque fois qu’une crise d’élimination se développait, le médecin refermait les portes de sortie et les barrait avec l’aide de la morphine. Ma prescription renversa le processus, elle ouvrit toutes les portes, avec pour résultat qu’elle n’eut plus jamais d’autre mal de tête après celui que le bain chaud soulagea. Naturellement, j’ai par la suite également eu à renégocier de nouvelles habitudes alimentaires et de vie. Les gens, qui n’ont pas de mauvaises habitudes, ne sont jamais malades.

Au même moment, j’avais en consultation une autre femme, qui avait souffert durant 60 ans de paroxysmes hebdomadaires de migraine. Comme pour le premeir cas, elle avait reçu des prescriptions médicamenteuses de nombreux médecins, et lui dit qu’elle ne devait pas imaginer guérir jusqu’à ce quelle accepte de changer de vie. La femme eut aussi un paroxysme après avoir stoppé la prise de médicaments et après avoir fait quelques changements dans ses habitudes quotidiennes.

Il y eut deux patients atteints d’ « affections terribles », qui étaient entretenues à leur « terrible » condition par une médication insencée et criminelle ─ et cela, aussi, de par les prescriptions de médecins détenteurs des diplômes de facultés de premier ordre.

Je fais référence à ces deux cas pour illustrer ce qu’« Anonymus » veut signifier en disant : « Peu de maladies peuvent être guéries ou soulagées ». La migraine n’est pas guérie ; et si doper, comme ces deux cas ont été dopés, signifie améliorer, quelques autres qualificatifs devraient être employés pour désigner la procédure.

Crises

Selon la Philosophie de la Toxémie, chaque soit-disant maladie est une crise de Toxémie, ce qui signifie que la toxine s’est accumulée dans le sang au-delà du seuil de tolérance, et la crise, la soit-disant « maladie » ─ appelez-la rhume, grippe, pneumonie, mal de tête, ou fièvre thyphoïde ─ est une élimination salutaire. La nature fait tout son possible pour libérer le corps de ses toxines. Tout traitement qui fait opposition à cet effort d’élimination déroute la nature dans son effort d’auto-guérison.

Les médicaments, l’alimentation, la peur, et l’activité empêchent l’élimination. Un rhume se transforme en catahrre chronique ; la « grippe » peut être forcée vers un état infectieux ; la pneumonie peut finir de manière fatalesi les sécrétions sont arrêtées par les médicaments ; nous savons déjà ce qui se produit en cas de mal de tête ; la typhoïde sera forcée vers un état septique et grandement prolongée, si le patient n’en meurt pas.

Cela illustre comment « quelques cas peuvent être guéris ou améliorés ». Mais l’histoire est différente quand le médecin traitant sait que chaque soit-disant « maladie » est un ensemble de symptômes signifiant une crise de Toxémie ─ un nettoyage corporel opéré par la nature. Et elle ─ la nature ─ peut réussir admirablement s’il n’y a pas interférence par les vendeurs de poison, qui font tous les efforts possibles pour détruire une entité imaginaire, cachée quelque part dans le système, qui se trouve fortement amplifiée et intensifiée par les vendeurs de remèdes et de requinquants.

C’est un vrai plaisir pour le Docteur médecine, qui sait qu’il ne peut pas guérir quoi que ce soit, de voir la nature rejeter tous ces symptômes par élimination, s’il accepte de « surveiller » et de ne pas intervenir. Le patient sera soulagé la plupart du temps, et dira, quand on lui demande comment il va : « Je me sens bien, je suis soulagé ». Les patients ne répondent jamais ainsi quand ils prennent des médicaments et s’alimentent. Oui, quand la nature n’est pas entravée par l’intervention de professionnels empressés, les personnes malades peuvent vraiment dire, quand la crise de nettoyage est terminée : « J’ai traversé un bon état de maladie ». La nature ne se venge pas. La grande souffrance, les maladies chroniques et fatales sont créées par l’incurie des patients et la volonté de bien-faire associée aux efforts bellicistes des médecins, qui combattent, sans répit, un ennemi imaginaire. Les gens en ont vraiment assez de l’idée que la maladie doive être combattue jusqu’au bout, au point de ne pas être satisfaits par les traitements de longue durée. Quelque chose doit être fait, même s’ils paient de leur vie pour cela, comme le font des dizaines de milliers de personnes tous les ans. Cette volonté de mourir sur l’autel de la superstition médicale est une des raisons majeures pour lesquelles aucun progrès n’est obtenu en science médicale fondamentale. Quand les gens recherchent l’éducation ─ pas la médication, la vaccination et l’immunisation ─ ils l’obtiennent. N’y a-t-il rien à faire pour un médecin ? Si, bien évidemment ! Il devrait pénétrer dans la chambre de malade avec le sourire et des mots encourageants, libre de toute odeur, pur et propre ; être naturel et sans affectation. Il ne devrait pas dire combien d’accouchements il a accompagnés la nuit précédante, ou combien il en a vécu au cours des dix années passées. Le faire-valoir n’est pas de mise dans une chambre de malade. Les patients devraient avoir confiance en leur médecin et s’il fait beaucoup de lesssive médico-politique, le patient s’en rend compte et cela atténue la confiance. Il devrait conseiller un énéma quotidien ─ un lavage stomacal si nécessaire ; quelque chose de chaud aux pieds, une tranquilité parfaite, pas de nourriture, liquide ou solide, et pas de médicament du tout, mais autant d’eau que désiré, un bain chaud le soir, un bain chaud si nécessaire en cas de douleur, et aussi souvent que nécessaire pour garantir le confort. Le repos, la chaleur, l’air frais et le calme aident à la guérison. Puis le médecin devrait éduquerson patient à de bonnes habitudes de vie, de manière à évider de futures cries de Toxémie.

Quand ce régime est mis en œuvre, et que docteur Nature est autorisé à œuvrer l’affirmation pessimiste d’ « Anonymus » selon lequel « peu de maladies peuvent être guéries et améliorées » peut être remplacée par « toutes les soit-disant maladies aigües peuvent être guéries ; et le patient restera guéri s’il s’auto-contrôle quant à ses mauvaises habitudes qui le conduisent à des crises de Toxémie. Lorsque cela est conduit fidèlement, les maladies aigües chroniques ne peuvent jamais apparaître.

Toutes les maladies innocentées

Le cancer, la tuberculose, la maladie de Bright et toutes les maladies chroniques étaient autrefois d’innocents rhumes « soulagés », qui se répétaient et qui étaient « soulagés » à nouveau, et à nouveau, accompagnés à chaque fois d’un affaiblissement constitutionnel plus grand, et d’une plus grande tolérance à l’intoxination et à l’empoisonnement, nécessitant le recours à de plus grandes surfaces de muqueuses pour éliminer les toxines.

Les recherches ont été menées vigoureusement pour tenter de trouver la cause de la maladie ; la conception de la maladie étant considérée comme un tout individualisé. C’est là que les chercheurs font face à la défaite. Toutes les soi-disant maladies sont un ensemble complexe de symptômes, qui résultent de crises de Toxémie répétées. Elles n’ont pas d’existence propre. Dès que la Toxémie est jugulée, elles disparaissent, à moins qu’un organe ne soit dégénéré suite aux innombrables crises. Chaque modification organique, si l’organe n’est pas détruit, sera surmontée en corrigeant sa vie et en se libérant des causes de la Toxémie.

Pour trouver la cause du cancer, commencez par les rhumes et la catarrhe, et considérez la pathologie qui conduit de l’irritation, à la catarrhe, à l’inflammation, à l’induration, à l’ulcératon jusqu’au cancer.

De même, essayez d’ignorer la cause de l’existence d’une être humain en ignorant sa conception, sa vie foetale, son enfance, sa vie d’adulte, etc... Tous les symptômes des soi-disant maladiess ont une origine. Toutes les maladies sont « une ». L’unité en toutes choses est la règle de la Nature. Le polythéisme s’en est allé, et tout ce qui lui appartient et en découle doit disparaître.

Croyance grégaire

Peu d’entre nous réalisent les possibilités de l’Homme si ses handicaps sont surmontés ─ handicaps que sont les vieilles croyances et instincts grégaires. La Philosophie de la Toxémie se fonde sur la vérité que la guérison n’existe pas. En cela elle diffère de tous les systèmes de guérison. Toute prétention ou promesse de guérison, quelles que soient les thérapeutiques, est fausse. Cela ne peut pas être conçu par tous les esprits jusqu’à ce que la pensée ait permis d’y pénétrer. La convention et la superstition ont leur assise et elles n’acceptent pas de s’assoir pour écouter le camp adverse. Nombreux sont ceux qui mettent du temps pour apprendre, d’autres n’apprendront jamais, et d’autres encore sont mentalement endormis par la vérité.

Il y a des esprits lents à chaque génération. Le récent épisode de Dayton, Tennessee, devrait guérir l’enthousiasme de ceux qui pensent que le monde est habité de superstition démesurée. J’ai surmonté les superstitions médicales de toutes sortes durant toute ma vie, et je sais que les esprits clairvoyants sont aussi rares que les dents des poules. Nombreux sont ceux qui me complimentent sur ma clairvoyance par rapport aux sujets d’ordre médical. Mais s’il m’arrive de franchir la ligne de leur propre éthique, morale et théologique, ils me le font savoir clairement. Même ma profession est prompte à me faire savoir rapidement que je suis infidèle ─ un mot qui remplit l’élu d’horreur. Qui est infidèle ? Celui qui rejette une convention insensée. Le Christ n’a-t-il pas rejeté le culte de Jéhovah ?

L’esprit moyen préfère la vieille interprétation aux définitions modernes. Jusqu’à ce que le monde s’accorde sur un seul dictionnaire, une seule Bible, et un seul Dieu, l’incompréhension continuera à faire rage, envoyant au Ciel les fondamentalistes pulvérisés et aux Enfers les modernes tels que. Naturellement, Dieu a créé l’Homme. Il a tout créé. Mais pourquoi ne pas simplement trouver comment il l’a créé ? Il y a sûrement autant de gloire divine dans la découverte de la manière, dont il l’a créé, que d’accepter une interprétation infantile, qui jusqu’à présent ne nous a menés nulle part. Quand nous saurons comment l’homme est fait, nous comprendrons les lois de son être ; et il ne sera plus condamné à mourir d’apoplexie, de calcul vésiculaire ou rénal, d’artéro-sclérose, ou de toute autre soi-disant maladie résultant de la transgression des lois de son corps et de son esprit.

En remplissant notre devoir par rapport à nos enfants, allons-nous leur enseigner les lois de leur être et comment les respecter, ou allons prendre le même chemin ancien, et quand ils tomberont malades d’avoir transgressé les lois de leur être et ruiné leur santé, appellerons-nous un chirurgien qui tranchera dans les « erreurs divines » ? Pensez-y, ou si vous êtes trop fanatique ou trop bigot pour penser, payez un chirugien pour trancher et ôter les effets d’un mode de vie erronné et continuez ainsi.

Raisonnons ensemble !

Faisons un raisonnement simple ! Nous sommes inclinés à respecter le mot « infini ». L’infini est sans limite pour notre compréhension limitée ─ c’est un terme relatif et ambigu ; mais à mesure que nous acquérons une certaine expérience, notre compréhension limitée prend de grandes dimensions. L’infini de chaque personne est personnelle et varie par rapport à la compréhension de toute autre personne. Nous ne pouvons penser en termes de finitude, et nous ne devrions pas essayer, parce que, si nous connaissons l’analyse d’un atome de sel, nous connaissons l’analyse de toute la quantité (de sel) contenue dans le monde. Si nous savons tout de l’Homme, nous savons que l’amour infini est de la même essence.

Il nous faut garder les pieds sur terre ─ rester sur terre ─ et être satisfaits de savoir que tous les mondes sont comme notre monde.

Comment prendre la mesure de l’infini

Nous savons tout par l’étude intensive d’une partie. Si nous savons tout d’une maladie, alors nous savons tout au sujet de toutes les maladies. Nous dirons tout au lecteur à propos de la Toxémie, et puis il devrait tout savoir de toutes les maladies ; parce que la Toxémie est la cause basique de toutes les maladies. Au lieu d’aborder un quelconque sujet par le haut, nous devrions commencer par le bas et l’échaffauder. Le moyen usuel pour nos esprits limités est d’accepter l’infinité de la foi ; puis ce qui nous est compréhensible ne colle pas avec nos idées préconçues, notre foi est choquée, nos croyances sont ébranlées, et nous tombons.


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  1. Note Wikisource : Ce texte est un essai de traduction ─ encore maladroite ─ du chapitre 2 du livre de John H. Tilden (USA 1851-1940) intitulé Toxemia ─ The basic cause of disease