La Peinture en Belgique/Additions et corrections

G. van Oest (volume 2 : Fin de l'idéal gothique ; Les Maîtres du XVIe Siècle - Réalistes et Romanisantsp. 1-11).

Additions et Corrections.

En terminant cet ouvrage, j’éprouve avant tout le désir de m’excuser auprès de met lecteurs. J’avais fait dans ma préface maintes promesses que je n’ai point tenues. Les Primitifs flamands devaient être terminés en un an ! Il y a quatre ans que leur publication a été entreprise. J’avais promis aussi, les Primitifs achevés, d’aborder immédiatement le siècle de Rubens. Mais d’autres travaux me réclament et je ne saurais prévoir le jour où je compléterai, avec l’aide de M. Van Œst, cette histoire de la peinture flamande. À plus forte raison dois-je m’interdire de songer à l’architecture, à la sculpture, à l’art décoratif, toutes branches de notre merveilleuse production passée que j’avais eu un instant la téméraire pensée d’annexer à ce travail. Ai-je écrit pour le XVe et pour la première moitié du XVIe siècle flamand le Guide que j’avais conçu et annoncé ? Je ne sais. Mais il est permis de croire que le public attendait une telle publication. Les trois fascicules du premier tome étaient épuisés bien avant l’achèvement de l’ouvrage. Le second tirage de ce premier tome a été corrigé rapidement pour ne point retarder outre mesure la publication de l’ouvrage complet. Quelques fautes d’impression peuvent avoir subsisté et je m’en excuse. En revanche cette réimpression m’a permis de corriger pour l’édition complète quelques erreurs du premier tirage. J’indique ces erreurs dans la liste des corrections qu’on trouvera ci-dessous, en sorte que les possesseurs du premier tirage seront à même eux aussi de me rectifier. Les additions auraient pu être nombreuses. Les primitifs flamands exercent une sorte de fascination sur la critique ; j’ai consigné dans les lignes qui suivent l’essentiel des recherches récentes. Ainsi mis au point, j’espère que mon ouvrage, tout en continuant d’être bien accueilli par le public, méritera l’indulgence des spécialistes. On sait que cette double faveur est rare. Je n’aurais point la prétention de la briguer, si à mon désir de faire aimer de plus en plus nos vieux maîtres, je n’ajoutais celui d’être utile aux jeunes étudiants en art et archéologie. Mais ils ne doivent pas se contenter de connaître. Ils doivent aimer eux aussi. Heureux serais-je, si à travers beaucoup de faiblesses, mon travail avait conservé une ferveur suffisante à les convaincre.

F.-G. 
 Bruxelles, le 26 novembre 1911.

Page 3 (ligne 12). — Lisez grands au lieu de grand (corrigé dans le deuxième tirage.)

Page 5 (ligne 32). — Lisez les frères de Limbourg au lieu de les pères (corrigé dans le deuxième tirage.)

Page 6. — M. G. Hulin de Loo dans son étude récente sur les Heures de Milan (Van Œst, 1912) attribue à Hubert van Eyck sept feuillets des Très belles Heures de Notre Dame enluminées par les peintres de Jean de France, duc de Berry et par ceux du duc Guillaume de Bavière, comte de Hainaut et de Hollande. Quatre de ces feuillets faisaient partie du fragment des Très belles Heures de Notre Dame détruit dans l’incendie de la pinacothèque de Turin (Le Baiser de Judas ; saint Julien et sainte Marthe en barque sur la mer ; Marie reine des vierges dans le ciel ; le duc Guillaume de Bavière avec sa suite sur le rivage de la mer du Nord). Les trois autres feuillets font partie du fragment conservé dans la Biblioteca Trivulziana, à Milan (Naissance de saint Jean-Baptiste, la Messe des Morts, l’Invention de la Croix par l’impératrice Sainte-Hélène). « Ces sept feuillets, dit M. H. forment l’ensemble de peintures le plus merveilleux qui ait jamais décoré un livre et, pour leur époque, l’œuvre la plus stupéfiante que l’histoire de l’art connaisse… » M. H. croit avec le comte Durrieu, que les Heures de Turin et de Milan représentent une étape ancienne de l’œuvre des frères van Eyck. Il attribue à Jean quatre feuillets qui seraient des œuvres de jeunesse. (Fragment de Turin : Dieu le Père bénissant, assis sous un pavillon ; Pieta. Fragment de Milan : Jésus au Jardin des Oliviers ; le Calvaire.) M. H. constate (p. 34) une différence essentielle entre les draperies des œuvres qu’il attribue à Hubert van Eyck et celles des œuvres connues de Jean Hubrecht représente « encore les étoffes minces, fluides, presque impalpables, ce qui est un archaïsme Tout le monde a remarqué au contraire la pesanteur, l’épaisseur des étoffes peintes par Johannes ». Ce dernier a inauguré « un système tout spécial de plis cassés à arêtes rectilignes » en opposition avec le système curviligne encore suivi par son frère. S’il est permis de s’appuyer sur ce critérium on reconnaîtra qu’il faut considérer Jean van Eyck comme le peintre de la presque totalité de l'Agneau Mystique.

Page 8. — Nous émettons l’hypothèse (après d’autres) que Jacques Cavaet, mort à Ypres vers 1406, pourrait être le même peintre que Jacques Coene alias Cona, Cova ou Conard, peintre miniaturiste signalé successivement à Bruges, Paris et Milan et auteur présumé des miniatures du Livre d’heures du Maréchal Boucicaut (coll. André. Paris). Aujourd’hui les érudits renoncent, semble-t-il, à confondre les deux artistes.

Page 8. — Nous donnons à l’école franco-flamande le Christ mort soutenu par deux anges du musée de Gand (fig. V), mais nous reconnaissons avec les rédacteurs du catalogue de ce musée (éd. 1909) que cette œuvre porte quelques traces du style catalan, d’ailleurs fort impressionné comme on le sait par l’art des Flandres. Nous nous demandons également si le Saint Michel de N.-D. d’Anvers que nous signalons à la page 9 n’est pas d’origine catalane.

Page 11. — À titre de renseignement, voici la liste des œuvres attribuées à Hubert van Eyck par le dernier historien des deux peintres de l’Adoration de l’Agneau, M. Durand-Gréville (Hubert et Jean Van Eyck. Van Œst 1910), Christ en Croix (coll. Aynard), Christ en Croix (St-Sauveur. Bruges. Signalé par nous p. 69 ch. VIII), Christ en Croix (coll. R. Traumann. Madrid), Portrait de donateur (musée de Liepzig), Annonciation (Ermitage), Vierge (musée de Vienne), Vierge (coll. Northbrook), Annonciation (Louvre. Hubert ou école). Vierge dans une église (Dresde), Moine (musée de Montauban. Hubert ou école), Calvaire et jugement dernier (Ermitage), Calvaire (musée de Berlin), Vierge à la fontaine (copie. Musée de Berlin), Les Trois Marie (Sir Cook. Richmond), Fontaine de Vie (copie. Prado), Tête de Christ (copie. Musée de Munich), Tête de Christ (copie. Musée de Berlin), Christ ADDITIONS ET CORRECTIONS i

bénissant (musée de Berlin , saint François d'Assise (pin. de Turin), saint François d'Âttite fcoll. Johnson. Philadelphie), "Vierge dans une église (musée de Berlin) Portrait d'homme 'gymnase d'Her- mansladt) "Vierge au Chartreux (coll. G. de Rothschild. Paris), "Variante du précédent (copie par P. Christus. Musée de Berlin), Portrait de Bonne d'Artois (copie. Musée de Berlin^, la "Vierge "Rolin (architecture, paysage et dessin du donateur, Louvre), Portrait d'homme (coll. de Warneck. Paris), Original du Donateur protégé par saint Antoine (musée de Copenhague), le Polyptyque de l'Agneau, (sauf Adam, Eve et les Anges Chanteurs) ; les miniatures des "Heures de Turin (groupe de Bavière-Hainaut). Les principaux caractères relevés par cet auteur dans l'art hubertien sont une tendance idéaliste, certains emprunts à l'art giottesque (dans les architectures), esprit remarquable des paysages très détaillés, effet de lumière spéciaux, modelés fondus. M. D.-G. oppose cet art à celui de Jean van Eyck plus étudié, plus viril, plus réaliste. Il croit remarquer que Jean peint par tons unis et transparents et que Hubert a recours à de légers empâtements. C'est, pensons-nous, prêter à Hubert van Eyck une technique très tardive (milieu du xvi* siècle). Nous ne croyons donc pas que le catalogue de Hubert établi par M. D.-G s'appuie sur des bases inattaquables.

Pages t3 (note). — Dans un article Tice.nl (Burlington magazine july 1911, A family of flemiscb painlers) M. J. Weale fait connaître que le nom des peintres à la famille desquels appartient l'artiste du XVI siècle qui retoucha vraisemblablement la "Vierge du Ch. "Van der Paele s'orthographiait : Claeissins.

Page 14 (ligne 27). — Lisez stigmates au lieu de stygmates (corrigé dans le a"' tirage.)

Page i5 (note). ■ — Le Chrétien de "Hondt Zo' abbé des Dunes (diptyque du musée d'Anvers) est de la même main que la "Vierge (réplique d'une oeuvre de Hubert van Eyck (?) par un maître brugeois de l'extrême fin du xv' siècle). La grisaille au revers de la "Vierge est également de cette époque. Au revers du portrait de Chrétien de Hondt est le portrait de Robert Le Clercq, iz* abbé des Dunes, peint après tSiç.

Pages 17 et 19. — Il est prouvé que Jean van Eyck est mort à la fin de juin 1441. Cf. Durand- Gréville, ouv. cité p. 21.

Page 25. — Signalons au sujet de la prédelle qui aurait accompagné primitivement l'Adora- tion de l'Agneau l'opinion de M. L. Maeterlinck. Cette prédelle : VEnfer aurait été perdue parce que d'après van Vaermevyck et van Mander elle était peinte à la colle ou à l'œuf. La conservation des deux autres parties ne serait due qu'à l'application d'un vernis inventé par Jean van Eyck. M. L.-M. croit pouvoir déduire de ce fait la raison expliquant qu'aucune oeuvre de Hubert antérieure au retable de Gand ne nous soit parvenue. (Cf. Art moderne, \Z août et 3 septembre içii.)

Page 3t — Sur la part de chacun des deux frères dans l'exécution du polyptyque de l'Agneau, la controverse grandit. Pour M. A. J. Wauters {Hubert van Eyck. Le maître du retable de l'Agneau, etc. Bruxelles. Weissenbruch, 1909), le retable est l'œuvre de l'aîné des deux frères. Il noua est impossible de partager la conviction que M. Wauters s'est formée par l'examen notamment de docu- ments tardifs (journal du docteur Mûnzcr 1495 et relation de voyage du chanoine Antonio de Beatis i52i) et dont ses interprétations offrent large matière à discussion. Voir plus haut à la correction de la page 6, comment une observation de M. G. Hulin permet de réfuter la thèse qui attribue le polyptyque entier à Hubert van Eyck.

Page 3i. — Nous renvoyons pour les copies de Michel Coxcie i notre Kenais%ance septen- trionale. (Van Oest 1905, p. 181.)

Page 33. — Lisez Jean Lemaire de Belges et non des Belges (voir aussi pp. 73 et 74, note) « Lemaire signait parfois Belga ou Belgien c'est-à-dire natif de Belgis-Bavay (comme Mettis-MeU.) » Cf. Stecker. Biographie nationale. 4 ADDITIONS ET CORRECTIONS

Pages 33 et suivantes. — Sur Koger van der "Weyjden voir notre article de la "Revue des "Deux Mondes: la Peinture wallonne. i5 sept. 1911. Cf. aussi E. Verlant. Conférences de l'exposition de Charleroi. La contribution Wallonne à la peinture des XV et XVT siècles (Van Oest. içn)-

Page 37. — Ces tapisseries sont au musée de Berne ; elle ne furent point enlevées à Charles le Téméraire mais proviennent de la cathédrale de Lausanne à laquelle elles avaient été données par un seigneur vaudois, ancien capitaine des ducs de Bourgogne. Les Bernois les ont prises lorsqu'ils ont fait la conquête du pays de Vaud. (Cf. l'article publié à ce sujet par M. H. Krains dans la revue littéraire belge le Thyrse. Les Tapisseries bourguignonnes du Musée de Berne. Mars 1911.)

Page 40. — Lisez fig. XXXIX au lieu de XXIX (corrige dans le a"" tirage.)

Page 43. — Sur le voyage de Roger en Italie cf. notre article de la "Revue des Deux Mondes. Roger s'arrêta à Ferrare en se rendant à Rome M. Robert Fry croit reconnaître le portrait de Lionel d'Esté dans une œuvre attribuée à Roger van der Weyden et découverte récemment (Bur- lington Magazine, janvier 1911) ^"^ rédacteur de VArte {Bolletino bibliografico, octobre t9n) ne pense pas que l'on puisse reconnaître Lionel d'Esté dans ce personnage, mais incline à croire que l'œuvre est de Roger.

Page 44. — M- Luca Beltrami {Il trittico detto degli Sforza. Carrière délia Sera, 9 oct. 1910) démontre que les donateurs du triptyque attribué récemment à Zanetto Bugatto (musée de Bruxelles, notre fig. XXVII) ne sont pas les Sforza et que le blason n'a rien de sforzcsque. L'auteur du triptyque ne saurait être Zanetto Bugatto, dont on ne connaît aucune œuvre authentique et à qui deux documents on valu un moment de gloire.

Page 47. — La Madeleine lisant est définitivement attribuée au Maître de Flémalle par le catalogue de la National Gallery. Ed. 1901, n° 654.

Page 49. — Lisez S/by/Ze au lieu de sybille (corrigé dans le 2"" tirage). La petite ville de Middelbourg dont il est ici question n'est pas la capitale de la Zélande, mais une ville fondée par Pierre Bladelin. au nort-est de Damme. (Cf. Pirenne. Histoire de Belgique II, p. 438). Le catalogue du musée de Berlin classe le triptyque de Pierre Bladelin parmi les œuvres de jeunesse de Roger.

Page 49. — Lisez Birick au lieu de dirick (corrigé dans le i"" tirage.)

Page 5o. — La collection Mathys (et non Matthys) a été dispersée en vente publique à Bruxelles en décembre 1910. La Madone attribuée à Van der Weyden (attribution des plus fondées) a été adjugée à un marchand munichois.

Page 5o. — Lisez Mayer van den Bergh au lieu de Mayer van den Berghe ; droite au lieu de gauche (ligne 27) et catalogue au lieu de Catalogne (note.)

Page 52. — En Italie la manière de Roger van der Weyden laissa des traces dans l'art de Filippo Mazzola, Cosima Tura, Blanchi Ferrari et de deux peintres cités par Cyriaque d'Ancône comme disciples de Roger, mais dont les œuvres ont disparu, Angelo de Sienne et Galasso.

Pages 61 et suivantes. — Deux peintres tournaisiens nous ont été successivement présentés comme s'identifiant avec le Maître de Flémalle ou de Mérode : Robert Campin et Jaques Daret (voir à leur sujet notre étude de la Revue des "Deux Mondes, \5 sept. 1911). M. G. Hulin a cru retrouver une œuvre authentique de Jaques Daret qui décorait autrefois l'abbaye de St-Vaast à Arras. Commandée par l'abbé Jean du Clercq, l'œuvre se composait de plusieurs sujets et formait polyptyque. Quatre parties sont retrouvées : la "Présentation au "Femple (coll. Pierpont'-Morgan), VAdoration des Mages el la "Visitation (musée de Berlin), VAdoration des Bergers (MM. Colnaghi, Londres). Les affinités avec l'art du Maître de Flémalle sont grandes, mais l'œuvre est d'un ADDITIONS ET CORRECTIONS 5

élève, de lacques Daret, dit M. Hulin. Et défaisant tout l'échafaudage qu'il édifia naguère, il identifie le Maître de Flémalle avec Robert Campin. La critique va-t-elle le suivre une seconde fois? Une réplique de V^nnonciaiion (partie centrale conservée dans la famille de Mérode est entrée récemment au musée de Bruxelles. Remarquons, à son propos, combien il est difficile d'établir avec quelque rigueur le catalogue du Maître de Flémalle. M. James Weale a crn pouvoir caractériser les manières des trois peintres différents étiquetés suivant lui sous le seul nom de Maître de Flémalle : le plus ancien, pour M. Weale, affectionne les vêtements rayés et les inscriptions hébraïques ou arabes ; le second multiplie les meubles et les bois sculptés ; le troifîième manifeste son amour pour les plis et les entrelacs. Or ces trois caractères s'avèrent simultanément dans VJInnoncialion du musée de Bruxelles, laquelle, malgré ses repeints, peut être considérée comme sortie du plus important de ces différents ateliers anonymes. L'opinion récente de M. Hulin sur la question est consignée dans deux articles du Burlington Magazine (t. XV p. 102 et suivantes et juin 1911.)

Page 65. — La Madone dite de Somzée a été léguée par M. Salting à la National Gallery in" 1609).

Page 66 — L'Adoration des Bergers signalée par M. Hulin comme étant de Jacques Daret (v. plus haut) est une réplique de VAdoration des Bergers du musée de Dijon attribuée au Maître de Flémalle.

Page 69 (ligne 1). — Lisez polyptique au lieu de diptyque. — Il est impossible que Colin de Coter, artiste de la fin du XV' et du commencement du XVI* siècle à qui M. Camille Benoit a attribué les Trinités des musées de Bruxelles et de Louvain, ait été un élève du Maître de Flémalle. On n'a découvert jusqu'à présent qu'une seule oeuvre authentique de Colin de Coter : les Saintes Femmes qui sont au Louvre et qui portent la signature : Colin de Coter pinxit me in Brabancia Bruselle.

Page 69. — La Vierge intercédant pour le Donateur (sacristie de l'église Saint-Sauveur, Bruges) est attribuée par M Durand-Grévillc à Hubert van Eyck.

Page 70. — Marie Pacy mourut en 1452 — non en 1456 (corrigé dans le 2"" tirage.)

Page 79 ligne 2). — Lisez 1578 au lieu de «878 (corrigé dans le 2"" tirage) ; (ligne 6) lisez XV* siècle au lieu de VX' (corrigé dans le 2"" tirage.)

Page 94. — Signalons encore deux exemplaires de la Descente de Croix dérivée, croit-on, d'une oeuvre perdue de van der Goes : à l'église de Lives près de Namur et à l'église de Mont-Sainte-Geneviève, près de Buvrinnes (canton de Binche). La dernière m'est signalée par M. Schollaert, professeur à Bonne-Espérance. Il n'y aurait rien d'impossible à ce que le prototype de cette composition fût dû à Roger van der Wcyden. (Cf. Jules Désirée. Journal de Charleroi, 14 sept. 1911.)

Page 94 (note). — Lisez t. XXV.

Page 96 (ligne 17). — Virgule après feuillages. — Rapprochons de VAbigaïl un admirable dessin conservé à Oxford : les Adieux de Jacob à Hebecca. peut-être un petit modèle de tapisserie ou le projet d'une de ces toiles décoratives que van der Goes exécutait de temps i autre.

Page 99. — C'est immédiatement après le triptyque des Portinari. semble-t-il, que van der Goes exécuta la somptueuse Adoration des Bergers de Monforte [Galice) conservée au collège des Escuelas Pias dit Escolapios, chef-d'oeuvre dont la critique ne soupçonnait pas l'existence avant 1910. (Cf. Salomon Reinach. Gazette des Beaux-Arts, août 1910. Article avec reproduction). Pour M. E. Bertaux (voir Chronique des Arts. \j déc. 1910) VAdoraticn des Bergers de van der Goes que possède le musée de Berlin n'est autre que la prédelle du tableau de Monforte. Le carac- tère de cette dernière œuvre est très parent de celui du triptyque des Portinari. La manière dont 6 ADDITIONS ET CORRECTIONS

les prophètes relèvent la draperie sur le côté fait songer à une mise en scène empruntée aux mystères comme la lumière de la JSalivité de Florence. — Une Adoration des Mages de la galerie Liechtenstein est attribuée par certains à Hugo. A Munich et à Berlin sont des Adoration des Mages répétant des originaux perdus de van der Goes et disant à quel point Gérard David s'inspira des inventions du maître de Rouge-Cloître. Pour celle de Munich, voyez notre ch. XVII, p. 145 Page 107. — M. de Ceuleneer a publié un important travail sur Justus de Gand (Verslagen en mededeelingen der K- yiaamsche Académie^ Gand 1910) puis en français dans les Arts anciens de Flandre (t. V , fasc. II.)

Comme nous l'avons dit on a indentifié Giusto da Guanto \Justus de Gand) avec Joos (non Joost) van Wassenhove, né entre 1430 et 1435. Cet artiste fut reçu dans la Gilde d'Anvers en 1460, puis dans la Gilde de Gand le 6 octobre 1464. Il exécuta des travaux décoratifs avec H. van der Goes à l'occasion de la réception d'un cardinal-légat envoyé par le pape. Un document découvert à l'église St-Michel de Gand nous apprend que la famille van der Sikkel (une des plus riches de la ville) prêta ao florins de gros à Joos van Wassenhove pour qu'il piit se rendre à Rome, et l'argent fut avancé à Joos par Hugo van der Goes qui habitait une maison des van der Sikkel. C'est entre 1468 et 1470 (et non en 1474) que maître Joos entreprit son voyage. En 1470 il arrivait à Urbin, appelé par le célèbre Frédéric de Montefeltre qui voulait lui faire exécuter d'abord des portraits de grands hommes pour son studio ou studiolo. Il se mit sans doute tout de suite à l'oeuvre ; mais pour des raisons que nous ignorons il acheva d'abord un autre travail : la Cène, qu'il peignit pour la confrérie du Corpus Domini (v. notre description p. 106). Paolo Ucello en avait déjà exécuté la prédelle et le retable avait été commandé tout d'abord à Piero dei Franceschi qui séjourna même à Urbin pour cet objet en 146g aux frais de la confrérie. Alais on ne s'entendit pas. La confrérie fit alors appel à Joos qui peignit la Cène de 1472 h 1474 ; elle lui fut payée 3oo ducats.

La Cène terminée Justus se remit sans doute à l'exécution des portraits. (Cf. 'W. Bombe. Justus van Genl in Vrhino : das Studio und die Bibliothek des "Herzogs Federigo da Montefeltre. ■ — Mitheilungen des Kunsthistorischen Instituts in Florenz, Berlin tçog). Quatorze sont à Rome, notam- ment le portrait de Frédéric avec son fils Guidobaldo (Galerie Barberini!, quatorze autres sont au Louvre. Ces vingt-huit portraits, effigies de philosophes, pères de l'église, lettrés, etc., étaient posés sur deux rangs dans le studio, les chrétiens au-dessus des païens. Raphaël les aurait étudiés : il se peut que son père Giovanni Santi (qui se montre très infuencé par Joos dans sa Piéta de la galerie d'Urbin) ait aidé Justus dans l'exécution de ces portraits. Si AVelozzo a pris part à ce travail, c'est peut-être pour fournir le projet du portrait de Frédéric. — Nous avons dit aussi (p. 107) que Justus était pour nous l'auteur des quatre tableaux : Dialectique et Astronomie (Berlin), Musique et Rhéto- rique (N. Gallery) donnés jadis à Melozzo da Forli. Paolo d'Ancona {Arte 1902) les restituait déjà à Justus. Pour Bombe, Justus les exécuta d'après des cartons de Melozzo. — Dans VAmerican Journal of Archaeology (t. XIV, 1910, J^oles sur Justus de Gand\ M. Morton H. Bernath attribue également à Justus une Epiphanie à Trevi (près de Foligno); une tapisserie du Musée de Boston ; une Pie'ta à Altenburg ; une Mater "Dolorosa au Palais Corsini à Rome et une Crucifixion de la coll. Johnson à Philadelphie. — Nous pensons qu'on ne pourra pas maintenir la "Bénédiction du Musée d'Anvers au catalogue de Giusto da Guanto.

Page 110. — La Sainte Catherine de Pise doit être restituée au groupe hispano-flamand, — et peut-être faut-il la tenir plutôt pour une oeuvre flandro-napolitaine, tout comme le triptyque de Polizzi Generosa que nous signalons dans notre biographie de Memlinc (p. 128, ADDITIONS ET CORRECTIONS

noie i). La Sainte Lucie de Saint-Jacquet, le tableau de Saint-Sauveur (p. «ti). la Vie de tainl Georges (p. in) sont au contraire de» oeuvre» famande». De» Espagnols sont venus en Flandre; il» n'ont pas fait qu'emprunter; ils ont laissé aussi quelque» trace» dan» notre art.

Page 114. — Simon Marmion doit sa renommée actuelle au chanoine Deshaines. A la suite de cet excellent archéologue, la critique presque unanimement a vu en Simon Marmion l'auteur du Uelablc de Sainl-Beriin. Cette oeuvre importante fut exécutée de 1454 il 1459 pour Guillaume Fillastre, abbé de Saint-Bertin à Saint-Omer, en complément d'un reliquaire d'argent doré. rehaut»é de perles et de pierres précieu»e». A In fin du XVIII' siècle, l'archiviste de l'abbaye de Saint- Bertin, dom Charles de Witte, parlant de Guillaume Fillastre, dit : « Cet abbé fit faire i Valen- ciennes le retable du maître-autel ». Cette indication sommaire suffit au chanoine Deshaines pour restituer à Simon Marmion les peintures de Saint-Bertin, autour desquelles s'est peu à peu constitué le catalogue du « prince d'enluminures >. L'oeuvre supposé de Marmion s'étend aujour- d'hui des Grandes Chroniques de Saint-Denis (bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg) due» vraisemblablement au maitre qui peignit le retable de Guillaume Fillastre, jusqu'aux scènes de la vie de saint Vincent Ferrer à l'église de Saint-Pierre-Martyr à Naples, lesquelles sont certaine- ment d'un maître hispano-napolitain. (Cf. notre article de la Kcvue des Deux-Mondes sur la Pein- ture wallonne.)

Page 121 (avant-dernière ligne). — Lisez triptyque au lieu de triptype.

Page 12,^. — Le paysage du portrait présumé de Spinelli (Musée d'Anvers) n*a rien de commun avec les paysages d'Anlonello (voir la Crucifixion de ce dernier au même musée) et par contre porte tous les caractères des paysages de Memlinc.

Page i3i — Voir au sujet des personnages de la Cour de Bourgogne que Memlinc aurait reproduits dans ses oeuvres le nouveau travail du docteur Rubbrecht : L'Origine du type familial de la Maison de Habsbourg (Van Oest, Bruxelles, 1910.)

Page 149. — Un article anonyme du Journal de Bruges (17 juin 1909), à propos de notre étude sur Gérard David, fait remarquer que VAdoration des Mages du Musée de Bruxelles est antérieure aux deux tableaux de justice du Musée de Bruges, parce que les détails architecturaux de VÂdoration de Bruxelles sont gothiques. Il se peut que l'oeuvre ait été peinte peu de temps avant la Légende de Sisamnès, mais l'architecture du tableau de Bruxelles ne nous en fournirait pas la preuve certaine. Nos primitifs, pour des raisons que nous ne démêlons pas toujours très bien, faisaient de l'archaïsme dans leurs évocations architecturales, et en plein style gothique les constructions romanes abondent dans leurs oeuvres. L'italianisme latent de Gérard David s'accom- modait de maints retours à l'art gothique. Le fait d'une influence de Van der Goes dans la disposition des personnages serait plus de nature à nous convaincre de cette antériorité.

Page 149. — L'année 1507 que nous donnons pour date au retable de Jean de» Trompe» (Musée de Bruges) ne peut s'appliquer qu'aux peintures extérieures de cette oeuvre. L'intérieur fut peint vraisemblablement de iSoo à t3o3 avant le second mariage du donateur.

Page i53 (ligne 22). — Lisez s'identifiant au lieu de s'identifian.

Page 154. — Cornélic Cnoop ne fut pas inhumée à coté de son mari dans l'église de Notre-Dame de Bruges. Notre erreur s'explique par le fait que la pierre tombale de G. David portait les armes du maitre et celles de sa femme. C. Cnoop se remaria en 1S29 et on ignore le lieu de sa sépulture. (Cf. von Wurzbach.)

Page i38. — L'auteur de l'article anonyme précité croit, non sans raison, que la Madone des Sept Douleurs conservée à Bruges (Église Notre-Dame) pourrait bien être une otuvre de 8 ADDITIONS ET CORRECTIONS

G. David, terminée par Ysenbrant. C'est à maître Gheeracrt' qu'il faudrait restituer la figure si pathétique de la Vierge.

Page 163. — Ajoutons quelques renseignements à ceux que nous avons fournis sur Jean ou Jehan Prévost (en flamand Johan Provoost). Il était à la fois ouvrier d'art et peintre de retables. En 1589 il est chargé de laver, restaurer et vernir les armoiries des chevaliers de la Toison d'Or suspendues dans le chœur de la cathédrale de Saint-Donatien et d"y ajouter six nouveaux panneaux. La même année il ravive la polychromie d'une partie du jubé de la même église. Quatre ans plus tard il exécute pour les magistrats brugeois huit cartes topographiques dont l'une représente le Zwin ; en i5i6 il fournil le plan d'une voûte en chêne pour le choeur de Saint-Jacques. (Cf. notre article de la Kevue des Jieux-Mondes sur la Peinture wallonne et l'article de M. Léop. Devillers : le Peintre Jean Prévost de Mons dans 'Wallonia. \goZ, p. 289.)

Page 177 (ligne 17). — Au lieu de les tous tableaux, lisez : tous les tableaux.

Page 179 (linge 22). — Lisez allusion au, au lieu de allusionau.

Page 204. — L'^^doration des Mages de Gossart (qui se trouvait au château de Naworth et non Castle Howard) est entrée récemment à la National Gallery, cédée au gouvernement britannique par lord Carlisie pour la somme de t million.

Page 207. — La Prager Dombild (faint Luc peignant la Vierge) peinte pour la chapelle des peintres de Malines (cath. de Sainl-Rombaut) fut' enlevée aux Malinois par l'empereur Mathias, déposée à la cathédrale de Prague et transportée finalement au musée de cette ville

Page 208. — L'Ecce homo du musée d'Anvers ne peut être tenu pour un original de Gossart, malgré sa perfection technique. La signature dit d'ailleurs J. Malbodius invenil et non fecil. Notre fig. CLV ne reproduit pas la version d'Anvers.

Page 209. — Le Saint Donatien du musée de Tournai est le volet d'un diptyque dont l'autre partie représentait le chancelier de Flandre Jehan Carondelet-

Page 21 3. — On a vu figurer à l'exposition de Charleroi le beau portrait de Gossart par lui- même (coll. van Kauffman, Berlin). Honnête et sympathique visage, assez proche comme caractère de la tête de Prévost dessinée par Albert Durer (Weimar). Le tranquille visage du Maître proteste contre les calomnies répandues sur son compte par les chroniqueurs.

Page 2» 3. — La question des « Clouet » peintres de la Cour de France est à peu près aussi confuse que celle du Maître de Flémalle. Un Jean Clouet habitait Tours au commencement du XVI' siècle ; on croit pouvoir lui donner un François l" et un Montmonrenc^ du Louvre. Certains critiques le tiennent pour l'auteur des deux Gentilhommes de la collection Cardon et des Ambassadeurs de la National Gallery attribués à Holbein. D'autres veulent voir en ce Jean Clouet, le peintre des Figures de femmes à mi-corps dont l'art n'est pas sans analogie avec celui de Gossart. En fait nous savons peu de chose de Jean Clouet, si ce n'est qu'il fut peintre de François I"" et père du fameux François Clouet, peintre de quatre rois de France, de 1541 k iSjz. Il paraît certain aussi que ce Jean, dit Jehannet ou Janet, venait du pays flamand ou wallon. On le croyait fils d'un Jean Cloët, peintre de Bruxelles, qui figure dans les comptes de Bourgogne en 1473 ; on n'est pas éloigné à présent de le croire originaire du Hainaut où l'on signale d'assez nombreux Clouwet ou Clauvet à la fin du XV' siècle. Un neveu de Simon Marmion, Michel Clouwet, fut peintre à Valenciennes et reçut, croit-on, des leçons de son oncle. Il eut deux fils, Janet et Polet. On ne sait s'ils furent peintres. C'est très probable toutefois, et il est bien tentant de ne voir en Janet Clauwet et Jean Clouet qu'un seul et même personnage.

Page 21 5. — La question du triptyque de Ziericksee fut exposée pour la première fois dans ADDITIONS ET CORRECTIONS 9

une brochure de M. A. Reynen : Vn triptyque historique. (Imp. Dirix. Anver* i«8î.)

Page 2t6. — Nous avons dans le volume des conférences de l'Exposition de Charlerot exposé les origines du paysage tel que l'ont compris Palinir et Blés. (Van Oesl. «911.)

Page 423 (ligne 17). — Lisez celle au lieu de cellet.

Page 229. — Lisez t532 pour la date de la mort de Valentin d'Orley et non 143».

Page z3o (ligne 21). — Lisez antérieures au lieu de antérieurs.

Page 236 (ligne 4). — Lisez partie centrale au lieu de partie supérieure.

Page 238. — Nous avons omis d'indiquer les sujets figurés par le triptyque de van Orley conservé à l'église Saint-Nicolas de Furnes. Le panneau central représente le Calvaire; les volets montrent d'un côté Vlnvention de la Croix, de l'autre Sainte Hélène et son fils Constantin.

Page 3o5. — On nous signale une troisième version de ce portrait de Lambert Lombard chez le comte Victor van den Steen de Jehay, à Gand. L'oeuvre est sur toile et mesure o,6S de haut sur 0,48 de large.

Page 3i2. -' Ligne 20. Lisez Confrérie du Saint Sang au Ixeu dt Confrérie du Saint Sacrement.

Illustrations.

Planche LXXI. — Intervertissez les titres des deux planches. Sainte Barhe est indiquée i tort comme étant sainte Catherine et celte dernière est devenue indûment sainte Barbe.

Planche CLV. — Voir dans nos Corrections l'alinéa de la page 208 pour cet Ecce Homo qui n'est point celui du Musée d'Anvers.

Planche CLXXIII. — Mettez un point d'interrogation après le nom de Bernard van Orley.

Planche CLXXX. — Lisez : d'après Bernard van Orley.

Planche CLXXXXVII. — Mettez un point d'interrogation après le nom de Corneille van Coninxioo.

Planche CLXXXX. — C'est par erreur que se trouve à cette place un Hepcs sur la roule d'Eifypte qui n'est point celui que l'on attribue au Musée de Bruxelles à Joos van Clève. L'oeuvre reproduite appartient au cycle Patinir et est conservée dans les réserves du Musée de Bruxelles.