La Muse gaillarde/« Le matin, dès mon œil ouvert »

La Muse gaillardeAux éditions Rieder (p. 226-227).
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SONNET


Le matin, dès mon œil ouvert,
J’ouvre mon huis et je regarde
Si par hasard ou par mégarde
Je ne vois pas le Printemps vert ?

Mais non. Le même ciel qu’hier,
Terne comme un paquet de hardes ;
Il vente, il pleut des hallebardes :
Merde ! c’est encore l’hiver.


Eh bien ! que le diable m’emporte
Si pendant qu’il hurle à ma porte
Je ne fais au coin de mon feu,

En dépit de ces jours moroses,
Quelques rimes sur le ciel bleu,
Sur le Printemps et sur les roses.