La Marseillaise (1792)

Pour les autres éditions de ce texte, voir La Marseillaise.

La Marseillaise
Eugène Fasquelle (p. 26-27).

Allons, enfans de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé.
Contre nous de la tyrannie
L’étendard sanglant est levé
.(bis)

Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans nos bras,
Égorger vos fils, vos compagnes !…
Aux armes, citoyens ! formez vos bataillons.
Marchons
(bis), qu’un sang impur abreuve nos sillons !

Que veut cette horde d’esclaves
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ?
(bis)

Français ! pour nous, ah ! quel outrage !
Quels transports il doit exciter ?
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage…
Aux armes, citoyens ! etc.

Quoi des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers !
(bis)

Grand Dieu !.. Par des mains enchainées.
Nos fronts sous le joug ploiraient ;
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !…
Aux armes, citoyens ! etc.

Tremble, tyrans ! et vous, perfides.
L’opprobre de tous les partis.
Tremblez !… Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix.
(bis)

Tout est soldat pour vous combattre.
S’ils tombent nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tous prêts à se battre
Aux armes, citoyens ! etc.

Français ! en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups.
Épargnez ces tristes victimes
À regret s’armant contre nous.
(bis)

Mais le despote sanguinaire !
Mais les complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui sans pitié
Déchirent le sein de leur mère.
Aux armes, citoyens ! forme ; vos bataillons.
Marchons
(bis) ; que tout leur sang abreuve nos sillons !

Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs :
Liberté ! liberté chérie
Combats avec tes défenseurs.
(bis)

Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents :
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire.
Aux armes citoyens !…[1]


  1. Ici, même refrain que celui des quatre premières strophes.