Dans les brandes, poèmes et rondels/La Locomotive

LXXV

LA LOCOMOTIVE


Dans la vespérale torpeur,
Je fouette ma jument rétive
Qui trotte ombrageuse et craintive
En ruant sur mon chien jappeur.

— Et l’arbre fuit avec stupeur
Comme une ombre lente et furtive.
Dans la vespérale torpeur,
Je fouette ma jument rétive.


Soudain passe à toute vapeur
Une grande locomotive,
Si lumineuse et si plaintive
Que ma bête hennit de peur
Dans la vespérale torpeur.