La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts/Acace ou acacius, dit le borgne

ACACE, surnommé le Borgne, disciple du savant Eusèbe, dont il a écrit la vie ; il lui succéda en 340, comme évêque de Césarée et mourut entre 363 et 365. Une question de préséance le mit aux prises avec Cyrille, évêque de Jérusalem, qu’il réussit à faire déposer (358). Lui-même avait déjà été déposé, à cause de ses opinions, par le synode orthodoxe de Sardique (347), et le fut de nouveau par un synode semi-arien (Séleucie, 359). — Ondoyant en ses convictions, Acace professe ordinairement le pur arianisme, mais occasionnellement il signe (au synode d’Antioche, 363) le symbole de Nicée, moyennant interprétation. Cependant il resta toujours fidèle à la cause de son parti et à sa haine contre ses adversaires. Il agit avec habileté et avec succès auprès de l’empereur Constance et de sa cour, pour protéger les ariens et combattre les orthodoxes. Il semble qu’on doive lui attribuer une grande part non seulement dans les mesures prises contre Cyrille, mais encore dans les rigueurs de l’empereur contre le pape Libère, qui fut exilé. La dernière affaire où il soit fait mention de l’évêque de Césarée est le concile des évêques macédoniens tenu à Lampsaque. Ce concile confirma la déposition prononcée contre lui à Séleucie. — Malgré ses affinités avec l’arianisme extrême, Acace de Césarée admettait une certaine ressemblance, quant à la volonté, du Père avec le Fils. Cette concession distingue les acaciens des anoméens, qui repoussaient avec une égale énergie et la ressemblance et la consubstantialité du Père et du Fils (V. Arianisme).

Bibl. : Fabricius, Bibl. Græca, t. VII, p. 336 et t. IX, pp. 254-6 (éd. Harless). — Tillemont, Mém. éccl., t. VI.