F. Fetscherin et Chuit (p. 135-152).

XIII

GUESDISTES ET POSSIBILISTES

Dans le partage du parti qui se fit entre M. Guesde et ses rivaux du Comité national, après la rupture de Saint-Étienne, M. Guesde fut le moins bien loti, en apparence.

Le nombre l’abandonna. Il perdit Paris. Il perdit la région de l’Est. Il garda le Nord, Lyon et quelques villes de la région lyonnaise. Ceux qui lui restèrent fidèles furent les révolutionnaires de la veille, les combattants de la première heure, les lutteurs de 1877 et de 1878. Les néophytes, qui n’avaient pas le tempérament révolutionnaire, qui avaient été coopératistes à l’époque du premier Congrès, et qui avaient été entraînés au collectivisme beaucoup plus qu’ils n’y étaient venus ; ces convertis, peu convaincus, à coup sûr point sectaires, virent dans l’éviction de M. Guesde une réaction non point seulement libertaire mais anti-révolutionnaire. Leur instinct individualiste éloignait de M. Guesde les prolétaires, surtout les prolétaires parisiens, dont nous avons vu l’esprit conservateur s’affirmer en tant de circonstances. Ils suivirent ses adversaires avec le secret espoir qu’un schisme doctrinal suivrait les dissentiments personnels. Si M. Paul Brousse, au lieu d’être un homme d’intrigue, un politicien de couloirs, avait été un homme d’audace, il aurait pu fonder, en face du parti ouvrier selon la doctrine allemande, un parti ouvrier selon le tempérament français, un parti ouvrier qui aurait poursuivi non pas l’abolition de la propriété individuelle, mais la réalisation des articles immédiatement réalisables du programme.

Le prolétariat aurait suivi M. Brousse ou tout autre dans cette voie, et celui qui aurait osé prendre l’initiative de la répudiation du collectivisme, celui-là aurait été bien vite un homme considérable[1]. Mais personne n’osa. Les guesdistes et les possibilistes passèrent deux ans à se disputer dans les journaux, à s’injurier, à s’excommunier. Les querelles de personnes seules les occupèrent. Les uns et les autres se prétendaient dépositaires de la vraie doctrine révolutionnaire. Et tous avaient raison, car entre les deux fractions il n’existait aucune différence fondamentale.

Des possibilistes se présentèrent aux élections avec le programme du Havre et furent soutenus par les guesdistes[2].

Le parti ouvrier, fondé par M. Jules Guesde, échappa donc à la direction personnelle de son fondateur, mais n’échappa point à sa tutelle spirituelle. C’est l’esprit marxiste, l’esprit allemand qui continua de l’inspirer. Aujourd’hui, guesdistestes et possibilistes sont tous également collectivistes. Les masses ouvrières, qui n’ont jamais très bien compris les causes des disputes de leurs meneurs et qui se sont indignées contre M. Guesde par haine de l’autoritarisme, sont unies aujourd’hui dans la même pensée, vers le même but. Si les chefs pouvaient se donner la main, l’union serait parfaite dans le parti ouvrier[3].

Après l’expulsion des guesdistes, le personnel dirigeant se divisa comme la masse entre M. Guesde et le Comité national.

Le gendre de Karl Marx, M. Paul Lafargue, un écrivain et un orateur savant, mais un peu diffus, et M. Gabriel Deville, dont nous avons déjà parlé, restèrent fidèles à M. Guesde. Ces trois hommes constituent certainement l’élite du parti. Ils sont (M. Benoît Malon mis à part) les plus instruits des socialistes.

Les possibilistes ont un lot de tribuns dont la presse est injuste de ne pas reconnaître la valeur. Par exemple, M. Eug. Fournière, M. Brousse, M. Chabert, M. J.-B. Clément[4], M. John Labusquière connaissent bien la tribune. Chacun y apporte un tempéramment spécial : M. Brousse, sa nature étudiée, sa dialectique subtile ; M. Fournière, une grande clarté d’expression ; M. J. Labusquière et M. Clément, de la grosse éloquence à l’usage des foules. Si l’on veut ajouter des noms à ces noms, on peut citer M. Joffrin, M. Allemane, Mme L. Rouzade, M. J.-B. Dumay. Et ce sera tout. On a vu à la tribune d’autres orateurs, mais ou ils s’y trouvaient par hasard, ou ils auraient bien mieux fait de ne pas y monter.

Nous avons fait connaître succinctement l’organisation du parti ouvrier. Cette organisation fonctionne toujours. Elle a beaucoup perdu de sa puissance depuis les retentissantes disputes de M. Guesde et des possibilistes. On peut dire que l’effet de ces disputes a été d’anarchiser le parti ouvrier. Les groupes y sont autonomes. Les Unions fédératives et le Comité national n’ont que très peu d’autorité. Il est vrai que leurs statuts ne leur accordent pas un grand pouvoir. On a vu plus haut la résolution organique du Comité national. Ce Comité centralise la correspondance, organise des conférences, dresse les statistiques du parti, prépare les Congrès nationaux et internationaux, rédige les manifestes au nom du parti, constitue un tribunal suprême d’arbitrage et forme un comité consultatif dont relèvent les députés ouvriers qui veulent bien recevoir ses consultations.

Le Comité national sert de lien aux six Fédérations. Chaque Fédération régionale a son Comité fédéral dont voici la constitution modèle :

1o  Le Comité fédéral est le comité exécutif de l’Union fédérative ; il est formé des délégués des groupes adhérents, à raison d’un délégué par groupe et d’un suppléant ;

2o  Il se divise en autant de commissions que ses travaux l’exigent ;

3o  Le Comité fédéral se réunit une fois par semaine ;

4o  Lorsqu’un délégué aura manqué à trois séances consécutives, avis en sera donné officiellement au groupe qu’il représente ;

5o  Le bureau du Comité fédéral se compose d’un secrétaire et de son adjoint, d’un trésorier et de son adjoint ;

6o  Ils sont élus pour six mois, toujours révocables et rééligibles ;

7o  Les appointements du secrétaire sont fixés à..... par mois ; ceux du trésorier à..... par mois[5]) ;

Le payement pourra être effectué par quinzaine.

8o Le secrétaire est chargé de la correspondance, de la rédaction des procès-verbaux et de tout ce qui concerne l’organisation et les travaux du Comité fédéral ;

9o Le trésorier est chargé de la comptabilité des recettes et des dépenses du Comité fédéral ;

10o À chaque séance, le trésorier devra présenter la situation financière ;

11o Les comptes du trésorier seront contrôlés par une commission de trois membres, nommés pour six mois, toujours révocables et rééligibles ;

12o La commission de contrôle doit :

1. Vérifier les comptes du trésorier au moins deux fois par mois ;

2. Contrôler l’état de la caisse ;

13o Elle délègue à cet effet un de ses membres, qui signera en marge du livre de caisse, ce qui attestera de l’exécution de son mandat ;

14o En cas de non exécution de son mandat, la commission de contrôle sera révoquée par le Comité fédéral ;

15o Le président est désigné à chaque séance par ordre d’inscription ;

16o Les travaux du Comité ont lieu dans l’ordre suivant :

1. Appel des groupes ;

2. Lecture du procès-verbal ;

3. Lecture de la correspondance ;

4. Situation financière ;

5. Discussion et vote sur les questions à l’ordre du jour ;

6. Communications diverses ;

17o Les votes se font à main levée, sauf le cas où le vote par appel des groupes aura été demandé et accepté ;

18o Les délégués ont seuls droit de vote. Tout membre d’un groupe, adhérent de l’Union fédérative, a droit de parole sur les questions en discussion, mais il ne peut déposer de proposition ;

19o Toutes les propositions devront être déposées au nom d’un groupe adhérent. Une première discussion aura lieu pour la prise en considération. Si la prise en considération est prononcée sur une proposition, celle-ci sera renvoyée à l’étude des groupes, et le vote aura lieu sans discussion à la séance suivante :

20o Toutefois, quand les propositions n’auront pas été étudiées suffisamment par les groupes, le vote pourra être ajourné à huitaine ;

21o Seules, les propositions ayant un caractère administratif pourront être discutées et soumises au vote dans la séance de leur présentation ;

22o Toute proposition doit être déposée par écrit, sauf urgence reconnue par le Comité ; toute proposition non prise en considération ou repoussée une première fois ne pourra être représentée à nouveau avant un délai de trois mois ;

23o Toutes les propositions ne seront adoptées qu’à la majorité des groupes représentés ;

24o Les décisions financières et administratives prises par les deux tiers des groupes représentés seront applicables et exigibles à toutes les sociétés adhérentes ;

25o Le présent règlement pourra toujours être modifié sur la proposition d’un groupe.

Les Groupes que relient entre eux les Unions fédératives ou Fédérations régionales sont ou des Chambres syndicales ou des Cercles d’études sociales.

M. Benoît Malon, dans le Nouveau Parti, a donné deux modèles de « constitution » de groupes. Nous lui empruntons ces deux documents.


statuts du groupe du xve arrondissement

Le Groupe, considérant :

Que l’étude des questions économiques et sociales, en donnant aux travailleurs conscience de leurs droits et devoirs, et en les faisant participer à la découverte et à l’éclaircissement des lois qui régissent l’humanité, est le principal moyen de détruire le paupérisme et de les conduire à leur émancipation ;

Que l’action politique qui a actuellement une si grande (quoique si funeste part) dans notre organisation sociale, doit être employée comme terrain le plus propice pour lutter contre les hommes et les choses de notre société encore plongée dans la barbarie ;

Que l’appropriation individuelle des sols, sous-sol, matières premières, instruments de travail et en général de tous les moyens de production, est la cause des douleurs de l’humanité, en constituant deux classes dans son sein : l’une d’exploiteurs, l’autre d’exploités ; que la classe des exploiteurs ne pourra jamais céder volontairement, en faveur des exploités, les privilèges dont elle jouit ;

Considérant d’autre part :

Que toutes les entités religieuses sont contraires aux données de la science ;

Les membres du Groupe d’études et d’action politique et sociale du XVe arrondissement de Paris déclarent :

Qu’ils poursuivront la théorie de l’Égalité sociale par l’étude de toutes les questions économiques et par le groupement des travailleurs sous toutes les formes que la science indique comme devant mener à ce but ;

Qu’ils prendront part aux Congrès ouvriers et aux élections politiques, ainsi qu’à toutes les manifestations ayant pour but l’affranchissement des producteurs ;

Qu’ils répudient toutes les religions prétendues révélées pour ne poursuivre que le principe de la solidarité humaine.

Ils déclarent en outre se rallier au parti ouvrier socialiste révolutionnaire français et à l’Union fédérative du Centre.

STATUTS

Art. 1er . — Il est formé par tous ceux qui adhéreront aux présents statuts un groupe d’études et d’action politique et sociale en vue de combattre sur le terrain électoral toute candidature bourgeoise ne représentant pas les aspirations des travailleurs ; et de participer d’une façon effective au mouvement socialiste du jour.

Art. 2. — Son siège social est fixé dans le XVe arrondissement.

Art. 3. — Le Groupe fonctionne au moyen d’une commission délégatoire de neuf membres élus en Assemblée générale des adhérents ; les votes auront lieu au scrutin de liste secret.

Art. 4. — Il sera nommé également par l’Assemblée générale des adhérents une commission de contrôle de trois membres, laquelle sera élue de la même façon que la commission délégatoire.

Art. 5. — La commission délégatoire et la commission de contrôle sont élues pour un mois.

Les membres sortants sont toujours rééligibles. Les deux commissions susnommées sont tenues de se réunir tous les jeudis au siège social pour délibérer sur les sujets à l’ordre du jour. Tous les adhérents y auront voix consultative.

Art. 6. — La commission délégatoire choisit dans son sein trois trésoriers se partageant autant que possible à part égale les espèces du groupe, trois secrétaires se subdivisant le travail.

La commission délégatoire n’a comme pouvoirs que l’administration du groupe et l’initiative de tous projets d’ordre politique et social, qu’elle devra toujours soumettre aux adhérents avant d’avoir une sanction.

Elle devra faire un rapport de ses travaux à chaque Assemblée générale.

Art. 7. — La commission de contrôle a pour mission de veiller à la gestion de finances du groupe et à la bonne tenue des comptes.

Tous les mois la commission et les trésoriers seront tenus de faire un rapport détaillé à l’Assemblée générale sur la situation financière du groupe.

En cas de malveillance dans la gestion des fonds, elle a le droit de convoquer d’office une Assemblée générale.

Art. 8. — La cotisation est fixée à 0 franc 30 centimes par semaine.

Tout adhérent en retard de plus de quatre semaines sera considéré comme démissionnaire, sauf les cas de chômage ou de maladie.

Art. 9. — L’Assemblée générale des adhérents a lieu de plein droit le deuxième mercredi de chaque mois. Elle est obligatoire ; toute absence sera constatée par un appel nominal à l’ouverture de la séance.

Tout adhérent qui aura manqué trois fois constitutives aux Assemblées générales sera considéré comme avoir manqué à son devoir.

En conséquence il sera convoqué spécialement par lettre pour l’Assemblée générale suivante ; en cas de non-comparution ou excuses, il sera exclu de plein droit.

Art. 10. — Les Assemblées générales des adhérents ont les pouvoirs les plus étendus pour traiter les sujets d’ordre politique ou d’économie sociale.

Elles fixent leur ordre du jour.

Art. 11. — Si dix adhérents trouvent qu’il y a urgence de convoquer une assemblée générale extraordinaire, ils doivent en aviser la commission délégatoire, laquelle doit le faire immédiatement.

Art. 12. — Les présents statuts sont toujours révisibles.

Les présents statuts ont été discutés et approuvés en Assemblée générale des adhérents du 8 février 1881, qui s’est tenue chez le citoyen Daublier, rue de Javel.


statuts du cercle socialiste d’ivry-sur-seine

Considérant que l’émancipation doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ;

Considérant qu’il n’y a de possibilité d’émancipation que par la formation des travailleurs en parti politique distinct ;

Considérant d’autre part qu’il n’y a d’émancipation réelle que dans l’abolition du salariat et la socialisation des forces productives ;

Il est formé à Ivry-sur-Seine un cercle adhérent à l’Union fédérative du Centre du parti ouvrier socialiste français pour étudier les questions sociales et participer à l’action politique du parti.

Règlement :

1o Les adhérents sont reçus aux deux tiers des voix au moins sur la proposition de deux membres ;

2o La cotisation est à 10 centimes par mois ;

3o Le bureau est composé d’un secrétaire correspondant, d’un secrétaire adjoint et d’un trésorier ;

4o Les réunions sont hebdomadaires ;

5o Le cercle a pour but l’étude des questions sociales et la lutte politique et économique pour l’émancipation de tous les opprimés et de tous les exploités.

Les réunions des groupes sont assez fréquentes, surtout en hiver. Les journaux socialistes publient les convocations. On s’assemble pour discuter les propositions disposées à l’Union fédérative et pour donner mandat au délégué qui doit apporter le vote du groupe à l’Union.

Cette constitution est très « libertaire », on le voit. Cependant l’autoritarisme y entre par deux fissures :

1o Une proposition n’est soumise aux groupes que si l’Union fédérative la prend en considération ;

2o L’Union fédérative, sans consulter les groupes, peut prendre toutes les mesures administratives.

C’est ainsi que les choses se passent dans la Fédération française des Travailleurs socialistes révolutionnaires qui est le nom officiel que les « possibilistes » ont donné à leur parti.

L’organisation du Parti ouvrier, qui est le nom officiel de la fraction guesdiste, est semblable, en certains points, sous des noms différents. Les Unions fédératives s’appellent chez les guesdistes conseils régionaux ; le Comité national, Conseil national. Mais l’organisation guesdiste est plus forte, plus complète. « Elle n’existe que sur le papier », mais si elle existait réellement, par exemple, si sa caisse des grèves fonctionnait, la classe ouvrière serait mieux armée pour la lutte contre les capitalistes.

Le parti ouvrier (guesdiste) a dans ses revendications une bizarrerie. Il exige « que les membres du parti qui deviendront députés versent leur indemnité à la caisse du parti, celui-ci devant être seul à salarier ses représentants ».

Ce principe du « parti salariant ses représentants » est appliqué en faveur de M. Joffrin, qui reçoit de son comité électoral de Montmartre ou du Comité national de la Fédération des Travailleurs une indemnité de dix francs par jour.

Si l’apaisement s’est fait entre les guesdistes et les possibilistes, si les amis de M. Brousse sont revenus au programme au sujet duquel s’éleva en 1881 la querelle, il y a cependant encore contraste entre les deux fractions du parti collectiviste.

La fraction possibiliste est plus prolétarienne ; la fraction guesdiste est plus bourgeoise, c’est-à-dire qu’elle est plus instruite, plus savante, plus habile. Les ouvriers possibilistes ont l’esprit plus étroit : ils sont plus attachés aux formes que les guesdistes. Les bureaux du journal le Prolétariat, qui continue le Prolétaire[6], sont le siège d’un petit concile qui tient pour hérétiques et ennemis tous ceux qui n’ont pas fait acte de soumission au Comité national du parti. On peut être le plus sincère des socialistes, on ne sera pas soutenu par les possibilistes si on n’est pas de leur petite camaraderie. Ainsi, aux élections d’octobre 1885, le Cri du Peuple composa avec la collaboration de tous les groupes une liste de candidats de la coalition révolutionnaire. Le Prolétariat fit sa liste concurremment avec la liste de la coalition. Quelque temps avant les grandes élections législatives, avait eu lieu à Charonne l’élection d’un conseiller municipal. L’entêtement des hommes du Prolétariat et du Comité national, qui ne voulurent pas que leur candidat se retirât devant M. Eudes, dont la fidélité à la révolution n’est cependant pas douteuse, fit passer un radical « bourgeois », M. Patenne.

Tout récemment, quand tous les révolutionnaires s’étaient concertés pour que M. Ernest Roche, condamné de Decazeville, fût élu député à la place de M. Rochefort, le Prolétariat fit encore scission et posa la candidature de l’ouvrier mineur Soubrié. L’isolement dans lequel s’enferment les possibilistes jette de la défaveur sur leur petite chapelle ; il favorise la concentration révolutionnaire.




  1. Il y eut une tentative, faite en 1881, pour grouper les ouvriers en un parti de réformes sociales, sous l’étiquette d’Alliance socialiste républicaine. Cette tentative fut faite par les hommes de la minorité de la Commune, M. Jourde en tête, avec le concours des quelques dissidents du parti ouvrier. Un certain nombre de petits patrons se rallièrent à l’Alliance, mais les chefs manquaient d’autorité et d’entregent. Ils ne surent pas opposer propagande à propagande, action à action, violence de parole à violence de parole, ce qui eût été nécessaire pour combattre avec succès le parti collectiviste. Ils parurent timides, et ils n’entamèrent pas la masse ouvrière. L’Alliance socialiste eut pendant quelque temps un journal, la Convention nationale (1881), dont les principaux collaborateurs étaient MM. Jourde et Sigismond Lacroix. La Convention ne vécut pas longtemps. L’Alliance lui survécut. Aujourd’hui son organisation est dissoute effectivement, sinon officiellement. Son programme est celui du parti « radical socialiste ».
  2. Élection John Labusquière dans le XIe arrondissement (1882), avant le congrès de Saint-Étienne, mais après l’expulsion des guesdistes de l’Union fédérative.
  3. Voir le chapitre : Concentration révolutionnaire.
  4. M. J.-B. Clément est le chansonnier populaire dont l’inspiration est souvent heureuse et très élevée.
  5. À Paris, le secrétaire de la Fédération touche 150 fr. et le trésorier 15 fr. par mois.
  6. Le Prolétaire a fait faillite.