La Fleur d’Or/Les Dissonances

La Fleur d’OrAlphonse Lemerre, éditeurvol. 3 (p. 118).
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Les Dissonances


Un soleil si chaud brûla ma figure,
J’ai dû tant changer à tant voyager,
Que d’un franc Romain je me crois l’allure ;
Mais un vigneron à brune encolure
Me dit en passant : « Bonjour, étranger ! »

Pétrarque à la main (roi des élégances),
J’arrondis mon style et me crois Toscan :
Le ton primitif se fond en nuances ;
Mais soudain ma voix part en dissonances…
Oh ! je suis un fils du barde Guîclan[1] !



  1. Barde du ve siècle.