Traduction par Isabelle de Montolieu.
Arthus Bertrand (2p. 34-49).

CHAPITRE XV.


Sir Walter avait loué à Camben-Place, le plus beau quartier de Bath, une très-belle maison, telle enfin que devait être la demeure d’un homme de son importance ; lui et sa fille y étaient établis à leur grande satisfaction. Alice y entra avec le cœur bien serré, sentant déjà le froid glacial de l’accueil qu’elle allait recevoir, et ne pouvant s’empêcher de se dire à elle-même : « Quand arrivera le moment de quitter cette demeure et ceux qui l’habitent ? » Sentiment bien triste lorsqu’il a pour objet des personnes qu’on voudrait chérir et qui pourraient suffire à notre bonheur. Mais quels furent son étonnement et sa joie lorsque, pour la première fois de sa vie, elle fut reçue avec une cordialité qui la toucha d’autant plus qu’elle n’y était pas accoutumée ! Son père et sa sœur parurent charmés de la voir, et se hâtèrent de lui faire admirer leur bel établissement, et le luxe de leur maison, qui l’affligea. Alice pensa que le grand sacrifice de son cher Kellinch-Hall ne servirait pas à grand’chose pour les créanciers. On servit un excellent diner. Sir Walter fit observer qu’on faisait meilleure chère à Bath que partout ailleurs, et se félicita de ce qu’Alice pouvait en juger.

Madame Clay était très-animée, très-gracieuse, et cachait avec tout l’artifice qu’elle possédait l’humeur et le dépit que lui donnait l’arrivée d’Alice. Celle-ci s’était attendue à cette réception, et l’appréciait à sa juste valeur ; mais elle ne pouvait comprendre le motif de la bienveillance inattendue de son père et de sa sœur. Ils étaient évidemment bien disposés et contens de causer avec Alice, c’est-à-dire de lui parler ; car ils ne l’écoutaient pas, et ne lui firent nulle question. Fort heureusement ils ne s’informèrent point de leur ancien voisinage et ne demandèrent pas s’ils y étaient regrettés ; elle n’aurait su que répondre. Ils ne furent pas plus curieux sur Upercross : à peine demandèrent-ils des nouvelles de Maria et de ses enfans : Upercross et Kellinch n’excitaient que peu d’intérêt ; Lyme, pas le moindre ; Bath était l’univers pour eux. Ils eurent le plaisir d’assurer Alice que Bath avait surpassé leur attente, que c’était un séjour charmant, où des connaissances nouvelles se succédaient chaque jour : leur maison était, sans aucune exception, la meilleure de la ville ; leur salon avait des avantages décidés sur tous ceux qu’Elisabeth eut jamais vus ; sa supériorité était non-seulement dans la grandeur et la forme, mais aussi dans l’élégance des meubles : tous ceux qui le voyaient étaient dans le ravissement ; chacun à Bath sollicitait d’y être admis, et il y avait foule. Ils recevaient continuellement des cartes de visites et d’invitations de gens qu’ils connaissaient à peine, etc., etc. Elisabeth était, comme on le voit, en pleine jouissance, et sir Walter gonflé d’orgueil. Alice ne s’étonna plus de leur air de bonheur, et de la joie qu’ils trouvaient à lui raconter leurs succès et leurs plaisirs ; mais elle soupirait en pensait qu’il faudrait les partager, et ne comprenait point que son père ne sentît pas davantage le changement de sa situation, et ne regrettât ni les droits ni la dignité de possesseur d’un ancien château dont il faisait les honneurs avec cette noble hospitalité qui distingue les seigneurs anglais. Comment pouvait-il être vain au point de rassembler dans une maison de louage les habitans d’une petite ville ? Alice ne pouvait s’empêcher de sourire de l’air d’orgueil et de majesté avec lequel Elisabeth ouvrait les deux battans de son bel appartement, et se promenait en se pavanant d’un salon à l’autre. « Grand dieu ! disait-elle en elle-même, est-ce la maîtresse de Kellinch-Hall qui est si fière de se promener entre deux murs éloignés l’un de l’autre de trente pieds au plus, et qui ne lui appartiennent pas ? »

Mai elle apprit bientôt que ce n’était pas seulement ce qui rendait Elisabeth heureuse : elle avait souvent entre ces murs et sur ces beaux sophas son cousin Elliot. Alice eut beaucoup de choses à entendre sur le compte de ce parent : on ne pouvait assez répéter combien il était beau, élégant ; ses habits, ses chevaux, sa tenue, répondaient parfaitement au nom qu’il portait : il était non-seulement pardonné, mais dans la plus haute faveur. Il avait passé à Bath à la fin de novembre, en revenant d’une course, et comptait passer son hiver à Londres ; mais apprenant que sir Walter était établi à Bath, il s’était décidé à y revenir et à y rester quelque temps : il y était depuis quinze jours. Son premier soin avait été d’envoyer sa carte à Camben-Place, de la suivre bientôt lui-même, de chercher avec assiduité toutes les occasions de rencontrer ses parens, et de s’excuser, avec la plus noble franchise de sa conduite passée, en montrant le plus grand désir d’être reçu comme un parent et un ami, ce qu’on n’avait pu lui refuser. Elisabeth ne tarissait pas en éloges ; il n’avait aucun défaut, aucun tort ; sa négligence apparente avait été causée par trop de modestie, trop de délicatesse ; il n’avait pu croire que la société d’un jeune légiste pût être agréable à des parens accoutumés à la société la plus brillante ; jamais il n’avait eu l’idée de la rejeter, mais il avait redouté d’être rejeté lui-même. Sir Walter lui imposait, et depuis son mariage, sentant qu’il avait dû lui déplaire, sa délicatesse l’avait empêché de se présenter chez lui. Sur le reproche d’avoir parlé avec irrévérence des Elliot et de leur noblesse, il avait paru indigné, lui qui s’était toujours vanté d’être de cette famille ; lui, dont les opinions, contraires à celles du siècle et à la démocratie, étaient si prononcées ! Il devait, certes, se croire à l’abri d’une telle imputation : mais son caractère et sa conduite ont démenti cette fausseté. Pourrait-on le blâmer encore, d’après le vif empressement qu’il a mis à saisir la première occasion de se réconcilier avec le noble chef de sa famille ?

Les circonstances de son mariage étaient aussi très-atténuées : c’était un point sur lequel on n’avait pu lui parler à lui-même ; mais un colonel Wallis, son intime ami, résidant à Bath, un homme respectable, bon gentilhomme, vivant très-honorablement dans le quartier de Marlborough, avait demandé à M. Elliot d’être présenté à sir Walter et à sa fille, et l’on avait su par lui plusieurs choses relatives à ce mariage, inégal pour la naissance, qui excusaient en grande partie M. Elliot de l’avoir contracté. Le colonel Wallis, lié depuis long-temps avec lui, avait aussi connu sa femme ; elle n’était pas, il est vrai, d’une famille distinguée, mais très-bien élevée, très-riche, et aimant passionnément son ami ; elle l’avait recherché, et il n’avait pu résister à ses charmes : l’argent seul n’aurait eu aucun attrait pour lui s’il n’eut été amoureux. Sir Walter faisait trop de cas du cousin Elliot pour n’être pas indulgent : une femme belle, riche, qui aimait passionnément son parent ! cela le justifiait tout-à-fait à ses yeux.

Elisabeth disait, en baissant les yeux d’un air qu’elle croyait modeste, qu’en effet la beauté avait un attrait irrésistible, et qu’il fallait que madame Elliot fût prodigieusement belle pour l’avoir emporté sur… sur d’autres… dans le cœur de son cousin Elliot : « Vous pourrez bientôt, dit-elle à sa sœur, juger vous-même de ses mérites ; il vient ici à peu près tous les jours ; il a même dîné deux fois avec nous en famille, sir Walter ne donnant plus de repas d’apparat ; ce qui est vraiment un grand sacrifice ! Mais M. Elliot a paru enchanté d’être traité comme un ami et un parent ; il met son bonheur à être reçu dans notre maison. »

Alice écoutait et réfléchissait ; la figure et les manières de M. Elliot lui avaient plu ; mais elle ne pouvait régler son opinion sur lui, ni d’après leur rencontre à Lyme, ni sur ce que disaient sir Walter et Elisabeth ; elle savait trop bien qu’il suffisait de flatter leur vanité pour être parfait à leurs yeux : mais cette prompte réconciliation avec un homme contre lequel ils étaient si irrités lui paraissait au moins fort extraordinaire. Quel pouvait être le motif de ce parent éloigné, pour témoigner, après tant d’années de négligence et de froideur, un si vif désir de rapprochement ? Du côté de l’intérêt pécuniaire, il n’avait rien à gagner d’être bien avec sir Walter, et rien à risquer en restant comme ils étaient. Suivant les apparences, M. Elliot était le plus riche des deux, et la terre de Kellinch, ainsi que le titre qui y était attaché, ne pouvait lui échapper. Du côté de l’agrément, hélas ! Alice savait trop combien il y en avait peu dans la société de son père et de sa sœur, pour qu’un homme spirituel et aimable, comme l’annonçait la physionomie de M. Elliot, pût se plaire chez eux. Une seule solution se présentait à son esprit, et pouvait expliquer sa conduite : sans doute il avait été frappé de la beauté d’Elisabeth lorsqu’il l’avait vue à Londres dans tout l’éclat de sa jeunesse, et il avait pris de l’amour pour elle ; mais, trop jeune et trop timide pour se déclarer d’abord, il l’avait laissée repartir ; et, comme il arrive souvent à cet âge d’autres circonstances, d’autres liaisons, une femme aussi belle que sa cousine, plus riche, plus aimable peut-être (ce qui n’était pas difficile), l’avait entraîné ; il s’était marié, et n’avait plus cherché à la revoir : mais étant redevenu libre de lui offrir ses hommages, ses anciens sentimens s’étaient réveillés ; il était revenu à Bath ; et, la retrouvant presque aussi bien qu’il l’avait laissée, il s’y était attaché de nouveau. Elisabeth était très-belle encore ; elle avait peu d’esprit, mais s’énonçait avec facilité, parlait bien, et ne disait jamais que ce qu’il fallait dire. Cependant il était à craindre que M. Elliot, ayant acquis de la pénétration et l’usage du monde, ne démêlât bientôt le peu de fond de cette belle surface, le manque total d’idées, et le caractère égoïste et glacé de sa cousine. Alice désira qu’il fût assez amoureux pour n’être pas si clairvoyant : sa sœur paraissait très-disposée à le croire, et madame Clay fortifiait cette idée. Alice en jugea par quelques regards qu’elles se lancèrent quand il fut question de lui, et par l’affectation de madame Clay à répéter que M. Elliot n’était heureux qu’à Camben-Place. Alice dit qu’elle croyait l’avoir rencontré à Lyme ; on n’y fit pas grande attention : Oui, peut-être était-ce lui ; on n’écouta pas le portrait qu’Alice fit de ce cousin. Sir Walter, qui s’y connaissait, le fit à son tour, et il lui rendit justice, en disant qu’il avait tout l’air d’un gentilhomme, qu’il était mis avec élégance et suivant la mode, que sa figure était agréable, ses yeux expressifs ; son sourire fin : « C’est grand dommage, ajouta-t-il, qu’il ne se tienne pas assez droit ; c’est un défaut qui s’accroît avec les années, et nous donne un air plus âgé : bref, il avait un peu vieilli depuis dix ans. — Quand il m’a dit, continua M. Elliot, que j’étais absolument le même, j’étais embarrassé de ne pouvoir en conscience lui faire un semblable compliment. Cependant Elliot est mieux que beaucoup d’autres, et je ne craindrais point de me montrer à côté de lui en quelque endroit que ce fût. »

De M. Elliot on passa à ses amis Wallis ; le colonel n’avait eu ni trêve ni repos qu’il n’eût été présenté à sir Walter : il était marié, et madame Wallis était aussi à Bath ; elle passait pour l’une des plus jolies femmes de Londres. On ne l’avait point vue encore ; étant près d’accoucher, elle n’était pas sortie ; mais dès qu’elle serait relevée, on ferait connaissance avec elle, et l’on en était très-impatient, du moins sir Walter. Elisabeth souriait de pitié quand son père parlait de la charmante madame Wallis, et lançait un coup-d’œil sur la glace ; ce qui voulait dire : « Elle ne peut être plus belle que moi. » Sir Walter en était très-occupé ; une des plus belles personnes de l’Angleterre ! N’est-ce pas étonnant que le hasard rassemble à Bath des figures aussi remarquables que celle de madame Wallis, et, et…, il n’eut pas la fatuité de dire sir Walter Elliot ; mais madame Clay ajouta : Et sir et les miss Elliot, dit-elle ; la beauté semble attachée à ce nom.

« Vous badinez, madame Clay, dit sir Walter en jetant à son tour un coup-d’œil sur la glace : naguère peut-être… ; mais mon temps doit être passé ; je voulais parler du colonel Wallis, qui serait un très-beau militaire s’il n’avait pas les cheveux d’un blond trop ardent. — Je ne me suis jamais promené avec lui sans remarquer que les yeux de toutes les femmes se tournaient de notre côté, et ce ne pouvait être que pour lui, ajouta le modeste sir Walter. — Ou pour celui dont les beaux cheveux ne sont pas de cette couleur, dit madame Clay ; je ne comprends pas qu’un homme puisse plaire avec des cheveux roux. »

Sir Walter s’inclina ; puis, dans son accès de bonne humeur, il demanda à Alice si Maria était bien. « J’espère qu’elle n’engraisse plus ; l’embonpoint sied assez bien quand il n’est pas excessif ; il prévient les rides ; mais quand on en a trop, il donne l’air commun. La dernière fois que je la vis, elle avait le nez rouge, ce qui me fit beaucoup de peine ; j’espère que ce n’est pas ainsi tous les jours.

— Non, mon père, c’était accidentel ; elle est en très-bonne santé, et elle a très-bon visage.

— Il faut que l’air d’Upercross soit salutaire, car vous êtes aussi très-bien. J’irai peut-être faire une visite à Maria. »

Alice allait répondre, quand le marteau de la porte se fit entendre.

« Qui donc est là, s’écria sir Walter, et si tard ? Il est passé dix heures !

— C’est peut-être mon cousin Elliot, dit Elisabeth ; il dînait en ville, c’est ce qui l’a empêché de venir plus tôt ; il aura voulu, en passant, s’informer de l’état de notre santé ; n’est-ce pas une attention charmante ?

— C’est lui, dit madame Clay ; je connais très-bien sa manière de frapper. » Madame Clay avait raison ; on annonça M. Elliot, et il entra.

Oui, c’était le même qu’Alice avait rencontré à Lyme ; la seule différence était une toilette plus soignée qu’en voyage : elle le reconnut à l’instant, et se retira un peu en arrière pendant les premiers complimens. Il fit avec grâce ses excuses de venir aussi tard ; mais il n’avait pu passer aussi près de la maison sans s’informer si miss Elliot et son amie n’avaient pas souffert du froid dans leur promenade du matin.

Quand on eut répondu poliment, le tour d’Alice arriva ; sir Walter la fit avancer. « Il faut, mon cher Elliot, dit-il, que je vous présente encore une cousine, ma seconde fille, miss Alice Elliot, arrivée aujourd’hui avec notre amie lady Russel. » Alice, en rougissant et souriant, le salua. M. Elliot reconnut la jolie figure qu’il était loin d’avoir oubliée ; il parut éprouver une grande surprise et une joie plus grande encore : son regard s’anima ; et lui rappelant leur rencontre d’une manière très-aimable : « J’aurais dû deviner notre relation, lui dit-il ; il me semblait que vous n’étiez pas pour moi une étrangère. » Alice lui dit franchement qu’elle avait éprouvé à peu près la même chose, mais qu’elle apprit son nom d’abord après son départ. « Que n’ai-je su le vôtre ! lui dit-il ; j’aurais bien sûrement réclamé mes droits de parenté, et prolongé mon séjour à Lyme. »

Ils furent ainsi d’abord sur le pied d’ancienne connaissance ; elle lui trouva, comme la première fois, un extérieur agréable ; sa manière était si polie, si naturelle, si particulièrement aimable, qu’elle ne put s’empêcher de le comparer à Wentworth ; ce n’était pas le même genre, mais ils étaient tous deux également bien.

La conversation s’anima, et il sut la rendre intéressante ; son ton, ses expressions, le choix des sujets d’entretien, ses opinions, tout annonçait un esprit pénétrant et sensible. Il parla de Lyme et de sa situation pittoresque, en observateur des beautés de la nature ; il fit la description des sites qu’il avait remarqués ; il interrogeait Alice, et s’informait avec intérêt du but de sa course, de celui des personnes avec qui elle avait fait cette partie ; il témoigna vivement encore ses regrets d’avoir ignoré le nom de ses voisins. Il avait passé la soirée seul dans la chambre voisine de celle où ils étaient rassemblés, et d’où il entendit leurs voix, leurs joyeux éclats de rire ; il envia leur bonheur, il eût voulu oser les joindre ; mais il était loin de se douter qu’il eût le droit de se présenter à eux. « Cela me corrigera, dit-il, d’un absurde système, suite d’une extrême timidité que j’avais dans ma jeunesse, et qui m’a déjà joué de bien mauvais tours ; j’ai toujours été retenu par la crainte d’être indiscret ou importun. Les idées d’un jeune homme de vingt ans sont quelquefois bien ridicules, et peuvent lui coûter le bonheur de sa vie. »

Cette réflexion confirma Alice dans l’idée qu’elle s’était faite des motifs de sa conduite avec sa famille ; il faisait sans doute allusion à l’amour qu’Elisabeth lui avait inspiré, et qu’il n’osa lui déclarer.

« Vous ne devez pas regretter, lui dit-elle, de ne vous être pas joint à notre partie ; cette joie, cette gaîté, qui vous avaient fait envie, se changèrent bientôt en désespoir. » Elle raconta alors brièvement l’affreux accident de Louisa Musgrove, dont M. Elliot parut très-touché. Sir Walter et Elisabeth, qui l’avaient oublié, lui firent aussi des questions ; mais quelle différence d’y prendre part ! C’était chez eux la simple curiosité de connaître un événement malheureux ; chez lui, c’était un tendre et vif intérêt sur ce qu’ils avaient tous souffert : elle le comparait à lady Russel, dans le désir obligeant de savoir tous les détails de la chute et de la guérison de Louisa.

Il resta plus d’une heure ; l’élégante pendule d’albâtre de sir Walter avait frappé onze heures, avant qu’aucun des Elliot eût l’air de s’en douter. Depuis long-temps Alice n’avait trouvé une heure aussi courte. Il fallut se séparer : Elisabeth eut la condescendance de conduire elle-même sa sœur dans une jolie chambre qu’on lui avait préparée, et ne la quitta pas sans lui avoir dit encore combien leur cousin était aimable ; Alice fut entièrement de son avis, et s’endormit fort contente de sa journée, qu’elle n’avait pas cru passer aussi agréablement.



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