LA CHRONIQUE SCANDALEUSE OU PARIS RIDICULE[1].
le louvre.
les courtisans.
De plus il est sur son terrain, Malheur à qui le scandalise ! J’ay des pensers bien différens ; S’il est fils aisné de l’Église, Mazarin est de ses parens[14].
Personne ne me respond rien ; J’aymerois autant voir un homme Dire : « Le Roy n’est pas Chrestien[18]. »
Est-ce la mode en ces sejours[26], D’avoir la maison à la Ville, Et le jardin dans les fauxbourgs[27] ?
Quoy qu’on en dise, on vous voit là[32] ; Un habit de pierre de taille Vous siéroit mieux que celuy-là[33]. la grande escurie. le palais cardinal.
le palais mazarin.
Bordel public Royalisé, Hostel, dans cette estrange terre, Si de toy seul je dis du bien, C’est à la charge qu’au parterre J’entreray désormais pour rien[53]. la halle.
le pilory.
Mis la Cabale à si haut prix, Qu’en la France on endure un schisme ? Ô honte des hommes de bien ! Qui croiroit que le Judaïsme Fut dans un Paÿs si Chrestien ?
Que je voy d’un œil satisfait, Là, ces vanitez en peinture ![79], Qui sont vanitez en effet[80]. la croix du tiroir.
le pont-neuf.
Grands et petits, vieux et nouveaux, Vous passiez pour un Patriarche, Dites-moy, Pont-neuf mon mignon, Si vous aviez encore une arche, Seriez-vous pas un peu plus long ? la samaritaine.
Simulachre de Carnaval, Cheval, quoy que tu sois de bronze[101], Tu n’es tousjours rien qu’un Cheval[102] ! henri iv.
Voicy vostre tour à glisser : Maugrebieu, quand je vous regarde, Faut-il un pont pour vous passer ?
Est-ce d’abry, de colombier ? Est-ce de phare, ou de lanterne, De quay, de port, ou de soutien ? Ma foy, si bien je te discerne, Je croy que tu ne sers de rien. l’isle du palais.
Vois comme il reluit au Soleil, Et comme il rit dedans la nuë D’estre comme luy sans pareil[116]. la justice qu’on peint avec un bandeau.
L’on jetteroit sur ce pourtraict De très-dangereuses œillades ; Pour estre en lieu de seureté, Allons visiter les malades, C’est une œuvre de charité[129]. l’hostel-dieu. tour nostre-dame.
Près de luy moindres que des bourgs, Danseroient en champ de sinople, Dans le moindre de ses Fauxbourgs.
Ha ! la plaisante invention ! Et que le badaut vetatique[142], En relève bien l’action !
Que six siècles n’ont pas vaincu[148], Chastelet, faut-il que tu dure, Et que ma maison soit à cu ? le pont au change.
Dessus ses eschasses monté, Il feroit la nique aux Dons Sanches[154] ; Je croy, sans mesdire de luy, Qu’il a son habit de Dimanches, Ou qu’il est de nopce aujourd’huy.
De la pauvrette Sequana, Qui crève dessous ces gros piffres[165] ? Ha ! je la veux vanger, ma foy, Et les escrire en si gros chiffres, Qu’ils se ressouviendront de moy. les deux bras de seine.
Qui s’empescheroit de pester Contre ces ridicules guises[178] ? Pour moy, faut que j’en dise un mot[179] : Qui ne reprend pas les sottises Fait cognoistre qu’il n’est qu’un sot.
Prennent-ils plaisir à cela ? Pour faire un tonneau d’eau-beniste, Il faudrait bien de ces mots-là.
Mon colet, mes gands, mon chapeau, Sont passez en mesme teinture ; Et dans l’estat où je me voy, Je me prendrois pour une ordure, Si je ne me disois : c’est moy !
Pour aller au Ciel où vit Job[203], Qu’un bout de l’eschelle du Temple[204], Vaut toute celle de Jacob. place royalle. le jacquemard de saint-paul.
les murailles de paris.
Tu merites ce tiltre-là ; Le monde n’a point de murailles, Et tu luy ressemble en cela. l’arsenal. saint-louis.
N’évangelisera-t-il plus ? Le renvoyez-vous en Hollande ? Que l’adage est bien averé[238], Lorsque l’on va trop à l’offrande, Que l’on fait tomber le Curé !
Et les Sorciers de suif graissez, N’y traînent-ils plus les voiries, Des pendus et des trespassez[243] ? le mail.
Nous voicy de l’autre costé ; Prens ta flutte et chifflons les merles[251], Muse, en attendant nouveauté. port-royal et jansenistes.
Sur une mer qui bruit si fort, Puis que, quelque Saint qu’on reclame, On fait mesme naufrage au port[256]. le val de grace. la rivière des gobelins.
Et passons viste le ruisseau ; Est-ce de la bouë ou de l’eau, Est-ce de la suye ou de l’encre ? Quoy ! c’est là le Sieur Gobelin[263] ? Qu’il est sale et qu’il est vilain ! Je croy que le Diable à peau noire, Par regale et par volupté, Ayant trop chaud en purgatoire, Se vient icy baigner l’esté.
Rien ne serviroit de courir Pour trouver alors un refuge ; Nostre esquif seroit eschoué[268] : Mais pourquoy craindre le deluge, Estant dans l’arche de Noé ? l’université.
Son bon menage, ou son orgueil ? Ou n’est-ce point pour luy le Temple Aussi bien comme le cercueil ? cadran de la sorbonne. le jet du grand bassin.
les petites maisons.
Quand il s’agiroit de pecher, Prudence veut que l’on permette Ce qu’on ne sçauroit empescher. |
La Chronique scandaleuse ou Paris ridicule
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- ↑ Nous avons donné de préférence le texte de l’édition de 1668, mais il est corrigé quelquefois avec l’édition de 1672 (voir Bibliographie).
Dans la réimpression de 1713, le poème commence par la strophe suivante :Jadis Saint-Amant, par caprice.Ouvrons les yeux à gauche, à droit,Mit Rome en son plus vilain jour ;Que tout passe par l’étamine !J’en veux à Paris à mon tour :N’épargnons ni places ni lieux.Muse, ne fais point la Novice ;N’épargnons palais ni cuisine,Mettons-nous dans un bon endroit,N’épargnons ni Diables ni Dieux.
Cette strophe ne doit pas être de Claude Le Petit ; six vers sur dix se retrouvent en effet dans la strophe LXXXVIII. — Saint-Amant est l’auteur de la Rome ridicule, s. l., 1643.Les « Diables » du dernier vers désignent les partisans, les maltotiers et gens de loi, les « Dieux » : le roi, les ministres, et autres grands seigneurs (de Blainville).
- ↑ P. Lacroix a pensé que les trois derniers vers avaient été altérés par le copiste, il les a rétablis de la sorte : Fais que je puisse un peu baver | Sur celle dont l’effronterie | Ose mesme les Dieux braver.
- ↑ L’exemple de Claude Le Petit a été suivi par Pierre Le Jolie : Description de la Ville d’Amsterdam en vers burlesques, 1660 ; par le baron de Walef, Les rues de Madrid, 1731 ; Varsovie ridicule d’un auteur inconnu, etc., etc.
- ↑ Cette galerie fut brûlée en 1661. Paul Lacroix fait observer que le Louvre présentait alors un pêle-mêle confus de bâtiments de toutes les époques : on y voyait une grosse tour de Philippe-Auguste et plusieurs vieilles tours du manoir de Charles V, à côté du palais magnifique commencé sous François Ier et Henri II d’après les plans de Pierre Lescot, continué par Androuet Du Cerceau et par Dupérac, architecte de Charles IX et de Henri IV, et augmenté par Jacques Le Mercier pendant le règne de Louis XIII. Mais aucun travail d’ensemble n’avait été fait encore, quoique projeté plusieurs fois, pour mettre d’accord entre elles toutes les parties du Louvre qui devaient être conservées. C’est dans les dessins d’Israël Silvestre qu’il faut voir l’aspect du Louvre en 1660.
- ↑ Ces six premières strophes manquent dans la réimpression de 1713.
- ↑ Var. de 1672 : Ceste aisle est couverte d’ardoise | Cette autre est couverte de plomb | Vois-tu ce pauvre pavillon | Plus court… — 1713 : Louvre, couvert moitié d’ardoise | Et moitié couvert de vieux plomb | D’où vient qu’on voit ce pavillon.
- ↑ Ce pavillon est sans doute celui qui regardait le quai et avoisinait la galerie dite d’Apollon, moins haut que celui à dôme quadrangulaire qui s’élève au-dessus de l’aile de l’ouest (A. Bonnardot). — En 1660 ou 1661, la construction de la grande façade n’était pas encore commencée, d’après les plans de Claude Perrault (P. L.)
- ↑ Parce que la Cour n’y demeure plus, comme elle faisoit sous les autres rois de France (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713 : Muse, voi comme ils se démènent.
- ↑ Id. 1672 : Qui débitent de la nouvelle. — 1713 : Qui débitent là la nouvelle.
- ↑ Il est défendu, sous de très rigoureuses peines, de se quereller dans les Maisons royales : y tirer l’épée est un crime capital, et le Roi fait exécuter ses Édits avec trop de rigueur, pour que quelqu’un ose y contrevenir. Il n’a jamais pardonné à aucun qui se soit battu en duel, de quelque qualité ou condition qu’il pût être ; et c’est à cela que le poète fait allusion (de Bl.).
- ↑ Variante Tableau Richelieu-Mazarin : Qu’ils ont des Croix… — Paul Lacroix suppose que cette strophe fait allusion à la grande création de soixante-deux chevaliers du Saint-Esprit en 1661.
- ↑ Var. de 1672 : Gagner la porte de derrière.
- ↑ Var. de 1672 : Il est Fils aisné de l’Église | Et le Pape est de ses parens. — 1713 : Avec luy point de différent | … | Le Cardinal est son parent.
- ↑ Var. de 1672 : Nos raisons seroient inutiles.
- ↑ Claude Le Petit, dans cette strophe et dans la précédente, suivant Paul Lacroix, semble vouloir dire que le jeune roi avait des habitudes honteuses, conformes aux goûts italiens du Cardinal. Il ajoute : « c’est probablement une calomnie, mais on voit qu’elle avait cours dans le monde, et il faut la rapporter plus ou moins directement à la fameuse anecdote du bain, racontée
dans les Mémoires de La Porte, valet de chambre de Louis XIV. » Si Paul Lacroix a raison, la variante (note 5. p. 116) de 1672 serait justifiée. Nous croyons cependant que Claude Le Petit n’a pas eu une telle audace, et si les juges de 1662 avaient eu l’esprit aussi délié que le commentateur de 1859, il leur était véritablement difficile d’absoudre le poète ! - ↑ Le pavillon de l’Horloge, bâti par Jacques Le Mercier, architecte de Louis XIII, et décoré de sculptures par Sarrasin, renfermait la chapelle (P. L.).
Le Panthéon, bâti par Agrippa, gendre d’Auguste, est appelé a Rome la Rotonde, à cause de sa figure ronde ; c’est le monument antique le plus entier que l’on y voie (de Bl.). - ↑ Var. de 1672 et 1713 : Dire que Dieu n’est pas chrestien.
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Ne narguons la caze du Roy. — 1713 : Mais poursuivons nostre saillie | Sans narguer la caze du Roy.
- ↑ Il y a là une botte aux Italiens sur le mot de Rotonde (de Bl.). — P. Lacroix ajoute la botte aux Italiens concerne la morale et non l’architecture ; ensuite il se livre à une violente attaque contre les mœurs publiques sous Louis XIV. Il cite à l’appui le roman de Francion, 1622, et la France devenue italienne (à la suite de l’Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin), puis une lettre du comte de Pontchartrain au lieutenant de police du 2 novembre 1701 ; P. Lacroix n’a pas dépassé cette date ! Quoi qu’il en soit, il est douteux que sa vertueuse indignation — si elle est fondée — ait été partagée par Claude Le Petit, qui, en fait de libertinage, était l’homme de France le moins susceptible de se scandaliser.
- ↑ Après la Fronde, les loyers des maisons avaient été augmentés par les propriétaires à ce point que le Parlement dut intervenir pour arrêter cette hausse progressive qui menaçait de compromettre la paix et la prospérité publique (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Et tel est peut estre en prison.
- ↑ Id. : En partant d’un trait si soudain. — 1713 : Par un trait trop brusque et soudain.
- ↑ Var. de 1672 : Qu’il est beau, qu’il est bien ouvré. — 1713 : Qu’il est beau, qu’il est bien œuvré.
- ↑ Du vieux Louvre et du Palais-Royal où logeoit autrefois la Cour (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 et 1713 : Est-ce la mode en cette cour (rimant avec le Fauxbourg). — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Est-ce la mode dans ces jours.
- ↑ Le jardin des Tuileries, bien différent de ce qu’il est aujourd’hui, n’avait pas une étendue aussi considérable et se trouvait séparé du château de Catherine de Médicis par une rue qui régnait le long du palais et venait aboutir près du Pont-Royal. Il avait été, dans l’origine, orné de fontaines, de statues et de rocailles, par Bernard de Palissy ; mais il était alors fort négligé, quoi qu’on y vît encore un étang, une volière, une orangerie, des parterres, un écho et un labyrinthe. Le roi n’y venait jamais, et l’on ne se souciait pas de faire des dépenses pour ce jardin abandonné (P. L.). — Voyez l’œuvre de Silveslre, p. 94, 98, 177 et 179 de son catalogue.
- ↑ Var. de 1672 : Soit ou non…
- ↑ Id. Et si ces prés avaient des fleurs | Leurs fontaines un peu d’eau claire.
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Hippodrome de Pantagruel. — Le manège du roi, qui a subsisté jusqu’à la révolution, occupait l’extrémité nord de la cour actuelle des Tuileries. Louis XIV est souvent désigné sous le nom de Pantagruel dans les écrits satiriques du temps (P. L.).
- ↑ Elle fut nommée ainsi à cause du Carrousel qui s’y fit pour la naissance du Dauphin (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Quoy qu’on en dise, le voilà. — 1713 : Quoy qu’on en dise, vous voilà.
- ↑ Var. de 1668 : Vous feroit mieux que celuy-là. — 1672 : Te siéroit mieux que celuy-là.
- ↑ La Grande Écurie était située entre la rue Saint-Honoré et l’emplacement actuel de la rue des Pyramides (P. L.).
- ↑ Type proverbial de la petite bourgeoise bavarde et curieuse, mise en scène dans une comédie de Discret (1637) (P. L.).
- ↑ Les manières des François paroissent un peu trop libres aux autres nations, surtout aux Italiens, qui les appellent, à cause de cela : Matti da Cavallo et Mezzo-Matti (de Bl.).
- ↑ Louis IX, entre deux croisades, fonda les Quinze-Vingts pour trois cents pauvres aveugles.
- ↑ C’est par saubriquet le cardinal de Richelieu (ote de l’édition de 1668).
- ↑ Dessus la porte du Palais-Royal sont les armes du cardinal de Richelieu qui le fit bâtir, c’est-à-dire trois chevrons avec un chapeau de cardinal, et plus bas on voit encore une fois ce chapeau avec ce chiffre A. R. (de Bl.).
- ↑ Allusion au siège de La Rochelle où Richelieu commandoit. Le Cardinal fit la charge d’Amiral, et, lorsqu’il fallut faire lever le siège de Cazal, il se fit déclarer Lieutenant général de là les Monts. On voit, dans les murailles de ce Palais, des figures d’ancres et de proues de navires… (de Bl.)
- ↑ Le Palais Cardinal qui a depuis changé d’aspect avait été construit par Jacques Le Mercier sans aucun plan d’ensemble et présentait du côté de la rue Saint-Honoré une façade irrégulière et mesquine (P. L).
Var. de 1672 : Et la maison ? c’est bien dommage. - ↑ Var. de 1672 : Dieu vous gard de mal encontre.
- ↑ Présentement renversée et à la place il y a de grands hôtels (Tabl. Rich.-Maz., 1693). — Cinq ans après le supplice de Claude Le Petit, la butte Saint-Roch fut abaissée par arrêt du 15 septembre 1667 (A. B.).
- ↑ Elle avait été formée de gravois et d’immondices (P. L).
- ↑ Ce vers a été pris dans l’édition de 1672 ; celui de 1668 : Dans les sables et dans les champs, ne concorde pas avec le sens de la strophe précédente, il y a là une erreur du copiste.
- ↑ Pendant les guerres de Paris, les frondeurs et autres ennemis du Cardinal l’accusoient d’avoir envoyé en Italie plusieurs mulets chargés d’or et d’argent (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713 : Porta celuy de Mareschal.
- ↑ Id. 1672 : Ou l’art fait en cette manière | Je ne m’estonne plus de rien.
- ↑ Var. de 1672, Tabl. Rich.-Maz., 1693 : N’est-il pas un Italien.
- ↑ Il était situé dans la rue Françoise (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : D’intrigue avec douze cocus. — La plupart des comédiens et des comédiennes se mariaient entre eux.
- ↑ La plupart des théâtres, à cette époque, avaient été des jeux de paume et pouvaient être rendus à cet usage (P. L.).
- ↑ Le prix d’entrée au parterre était de quinze sols (P. L.).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Que l’on ayt jamais vû rimeur.
- ↑ Id. de 1672 : Pour loüer cette Foire immonde.
- ↑ Id. : Le Diable ne m’entendroit pas. — 1713 : Dieu même ne m’entendrait pas.
- ↑ Vieux chapeaux à vendre ! Les vendeuses de ce quartier sont assez connues sous le nom de Haraugères des Halles (de Bl.).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : L’on n’entend rien, l’on se confond.
- ↑ Id. de 1672 : A-t-on jamais rien veu de tel | Puisqu’on trouve icy, c’est tout dire.
- ↑ Var. de 1668 : Tous ces petits throsnes d’estoile.
- ↑ Id. : Que de laques et de baquets ? | Et que de barques à dos d’arche. — 1672 : Que de boëttes, que de bouquets, | Que de huttes, que de baquets, | Que de barriques… — 1693 : Que de cercles et de paquets, | Que de caques et de baquets, | Que de barrates à dos d’Arche.
- ↑ Ce quartier étoit autrefois fort fréquenté par les filous, qui y coupèrent bien des bourses (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Mais on y vient pour achepter. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : On n’y vient que pour acheter.
- ↑ Var. de 1672 : Sur ce beau bâtiment pourry.
- ↑ Id. : Et par un grand malheur pour luy | L’ayant privé de son office | On ne la fait plus aujourd’huy. — Les exécutions au pilori des Halles n’étaient plus aussi fréquentes qu’autrefois, mais on y voyait encore, de temps à autre, exposer et pilorier des banqueroutiers, des vendeurs à faux poids, des blasphémateurs, des courtiers de débauche et surtout des maquerelles, qu’on y conduisait assises à rebours sur un âne et qu’on fustigeait publiquement (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Tandis que j’ay la veine rogue.
- ↑ Id. : Voicy d’Enfer le raccourcy.
- ↑ Var. Tabl.-Maz., 1693 : Seigneurs Juifs christianisez.
- ↑ Var. de 1672 : Ne leur donnons point tant d’amorce | Muses, politiquons par tout | Quand on pousse les gens à bout | Leur desespoir se tourne en force, | Allons-nous-en sans parler d’eux | Laissons les modernes Hébreux… — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : (Il fait mauvais se prendre à eux). — 1713 : Sans aller déclamer contre eux.
- ↑ Par l’ordonnance du pape Paul IV, les Juifs n’y ont aucun négoce que celui des vieilles hardes, comme les frippiers à Paris. Les uns et les autres sont renfermés dans un certain quartier, qu’on appelle à Rome : Il Ghetto et à Paris : la Fripperie (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713 : N’insultons personne en ce lieu.
- ↑ Id. 1672 : Voilà grande mortalité | Quatre mots de moralité : | Puisque pour une bagatelle | On se donne tant de soucy.
- ↑ Var. de 1713 : Ne sont pas dans cet endroit-cy.
- ↑ Les Charniers, qu’on appelait aussi galetas, formaient une galerie voûtée, basse et humide ; ces arcades gothiques, ouvertes du côté du cimetière, avaient été ouvertes successivement vers la fin du xive siècle, aux frais de quelques personnes pieuses, entre autres le maréchal de Boucicaut et Nicolas Flamel. Cette galerie, percée de tombeaux, tapissée d’épitaphes, était encombrée d’échoppes de lingères, de modistes, de marchands d’estampes et d’écrivains publics (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Nous trouverons des loix contraires.
- ↑ L’auteur parle dos tailles-douces, et autres sortes de papier qu’on y vend, surtout des Portraits de la famille royale et autres personnes de la première qualité (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Que les cy-gist ont l’air transy.
- ↑ Id. : Que de tombes, que de dessins.
- ↑ Var. de 1672 : Tant de vanitez en peinture.
- ↑ Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Qui sont vérités en effet.
- ↑ Id. : Si de chaque homme on voit l’image.
- ↑ Var. de 1672 : Chaque couvent a son tableau.
- ↑ Id. : Et l’Enfer tout étincelant | On y trouve enfin la mort mesme.
- ↑ La Monnaie, en 1672 (voir le plan de Bullet et Blondel), était encore située dans la rue de ce nom. Son entrée principale faisait place à la rue Baillet. Sa façade se composait d’un rang de quatre pignons, d’apparence gothique (A. B.).
- ↑ Var. de 1672 : Est-il possible, ô bon Dieu ! | Qu’on fasse des choses si belles | Dedans un si infâme lieu. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Sans cesse dans ce vilain lieu ? — 1713 : Dans un si détestable lieu. Il entend des Louis d’Or, des Écus et autres belles pièces de monnaie qu’on y frappe (de Bl.).
- ↑ Qui est au commencement des livres alphabétiques des enfans (de Bl.).
- ↑ Cette croix avait donné son nom au carrefour de la rue de l’Arbre-Sec. Elle est appelée dans les anciens titres : Traihouer, Traihoir, Trihouer, Tyroer, Tiroye, etc. La meilleure étymologie parait être celle de trahere, qui peut se rapporter également à un marché et à un lieu de supplice, mais la plupart des historiens, contemporains de la reine Brunehaut, font mourir cette malheureuse reine en Bourgogne et non à Paris, attachée à la queue d’un cheval fougueux… (P. L). — Dans le blason, on distingue les Croix, selon la figure dont elles sont. Celle du Tiroir, qui est de pierre de taille, engagée dans la muraille d’un des coins de ce carrefour, est de la figure dont on représente ordinairement celle de N.-S. J.-C. (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Sçavez-vous bien pourquoy, badauts ? — C’est le saubriquet des Parisiens (de Bl.).
- ↑ Brunehaut ou Brunehilde, femme de Sigebert Ier et mère de Childebert II, rois d’Austrasie. Elle fut régente pendant la minorité de son fils, et ensuite pendant celle de ses fils, et causa bien des maux dans le royaume d’Austrasie, lequel ayant été réuni à la Couronne de France sous le règne de Clotaire II, celui-ci l’accusa d’avoir fait mourir dix princes du sang. Elle fut condamnée d’être tuée à quatre chevaux dans cette place, appelée pour cela, du Tiroir, ce qui fut exécuté vers l’an 614 (de Bl.).
- ↑ Commencé en 1578, sur les plans d’Androuet du Cerceau et terminé seulement en 1604 sous la direction de Guillaume Marchand (P. L.).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : D’un bon régal de nerf de bœuf.
- ↑ Le Pont-Neuf était le rendez-vous des filous pendant le jour et des tireurs de laine pendant la nuit. On appelait proverbialement les coupeurs de bourse, avant-coureurs du Pont-Neuf et officiers du Pont-Neuf (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Menu comme un vieux soufflet d’orgue. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Pont en cent endroits rajusté | Tout ainsi qu’un vieux soufflet d’orgue. — Ce passage, dit Paul Lacroix, nous apprend que le Pont-Neuf avait déjà subi de nombreuses réparations et que ses voûtes mal jointes ne semblaient pas annoncer qu’il dût résister si longtemps aux inondations.
- ↑ Var. de 1672 : Cent ruisseaux dans vostre rivière | Et plus de trous que de pavez ?
- ↑ Var. de 1672 : Pont tout boueux, pont tout tortu | Rengaignez un peu la bravoure… — Le Pont-Neuf quand on le regarde venant des Tuileries, partagé par la pointe de l’île du Palais, paraît tout de travers (de Bl.).
- ↑ La Samaritaine qui a subsisté jusqu’en 1815, était une machine hydraulique construite sous le règne de Henri III et attachée à la seconde arche du Pont-Neuf, du côté du Louvre : la façade de ce petit édifice, surmonté d’un carillon, avait pour décoration un groupe de deux figures représentant Jésus-Christ et la Samaritaine auprès du puits Jacob, d’où jaillissait une fontaine (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Mais celle qui tend son vaisseau | Fairoit icy un beau miracle | S’il changeoit… — Tabl. Rich.-Maz. 1693 : Mais Dieu qui remplit ce vaisseau | Feroit bien un plus beau miracle | S’il changeoit… — 1713 : Devroit demander pour miracle | Que Dieu changeât son vin en eau. — La Seine fait tourner des roues, qui, par le moyen d’une pompe, fait monter l’eau de la rivière dans le bassin (de Bl).
- ↑ L’ancienne statue équestre de Henri IV, qui fut renversée et fondue pendant la Révolution, était connue dans le peuple sous le nom du Cheval de Bronze… (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Cube environné de magots | Refrognez en…
- ↑ Id. Bayard de tous les environs.
- ↑ Cette statue équestre de Henri IV fut faite à Florence par ordre de Ferdinand et Cosme II, grands-ducs de Toscane, et érigée à Paris en 1635 par ordre de Louis XIII, avec cette orgueilleuse inscription pour le cardinal de Richelieu : Richelieu C. Vir supra titulos et consilia omnium retro Principum opus absolvendum censuit (de Bl.). — Le cheval, travail de Jean de Bologne, passait alors, malgré sa lourdeur et ses proportions exagérées, pour un ouvrage d’art, bien supérieur à la figure de Henri IV, exécutée par un sculpteur français nommé Dupré. Aux quatre coins du piédestal, on voyait quatre statues de bronze représentant des esclaves enchaînés (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Tu n’es pourtant rien qu’un cheval.
- ↑ Id. : Vieux soldat califourchonné. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Il faut pourtant que je te raille | Vieux sire…
- ↑ Ce monument fut bien érigé par ordre de Louis XIII, mais ce fut au nom du public, comme le dit un passage des inscriptions qu’on y voyoit… (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : De t’avoir mis dans un privé. — Nonobstant la balustrade de fer qui est tout autour de cette statue pour en défendre l’approche, tout cet espace est toujours rempli d’ordures (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Ma chère Seine, Nayade tendre.
- ↑ Var. de 1672 : Planches au lieu de poutres.
- ↑ Id. : Morbleu, sur trois aix de sapin.
- ↑ Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Vous que l’on dit la mal nommée.
- ↑ Id. Et dans qui s’en vont dégorger.
- ↑ Var. de 1672 : Du flux de quatre chaudes-pisses.
- ↑ Id. : Les Marionettes dit le Château Gaillard. — Le plan de Gomboust (1652) désigne le Chasteau gaillard. Sur le plan de Bullet (1672), on voit à la place qu’il occupait, l’abreuvoir Guénégaud, modifié depuis quelques années. La grande perspective du Pont-Neuf de La Belle (1646) offre une représentation de ce petit bâtiment de pierre, flanqué au nord d’une tourelle en encorbellement. Je n’en connais aucune autre vue (A. B.).
Maison toute seule au bout du Pont-Neuf, du côté du boulevard Saint-Germain. Elle fut abattue, et on y a fait à la place une arcade au-dessus de l’abreuvoir. Brioché y jouait autrefois les Marionnettes (Tabl. Rich.-Maz., 1693). - ↑ Var. de 1672 : Pourquoy ce triangle dedans | Paris, c’est qu’entre les fabriques…
- ↑ Il y a, sur le quai des Morfondus, qui fait un des côtés de ce triangle, quantité de vendeurs d’instruments de Mathématiques, de Lunettes d’approche, de cartes géographiques, de plans de forteresses, etc., etc. Comme il n’y a pas fort grande presse dans leurs boutiques, on a appelé ce quai, le quai des Morfondus (de Bl.).
- ↑ L’ancien clocher de la Sainte-Chapelle, qu’on regardait comme une merveille de l’art, avait été détruit par un incendie en 1630. Celui qu’on reconstruisit alors, et dont Claude le Petit parle ici, avec assez peu d’estime, fut démoli à l’époque de la Révolution, parce qu’il menaçait ruine (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : D’estre comme il est sans pareil.
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 donnait : Et l’autre regarde au visage ; var. ms. : En se regardant au visage.
- ↑ Var. de 1672 : Comptons ces degrez en trois sauts. — Les degrez, c’est le grand escalier par lequel on monte au Palais et auprès duquel il se trouve toujours beaucoup de monde qui s’attroupe pour la moindre bagatelle (de Bl.).
- ↑ Note de 1668 : Les badauts qui s’assemblent à l’enlour d’un homme aussitost qu’il s’arreste en quelque lieu.
- ↑ Var. de 1672 : Que d’étiquettes sur ces tables.
- ↑ Ce n’est pas seulement en France qu’on se plaint de l’éternité des procès. Il en est de même presque par toute l’Europe, surtout en Angleterre dans la Chancellerie. Il n’y a qu’en Danemarck où les procès ne durent qu’un an, quoi qu’en ait voulu dire le malin auteur de l’Estat du Danemarc (de Bl).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Themis, Messieurs les Chicanneurs | Prends icy plaisir, beaux plaideurs.
- ↑ L’auteur entend par épice, les droits qu’on paie au juge et qu’on appelle Épices. Ce n’étoit autrefois que des dragées, mais on les a converties en argent (de Bl.).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Vous l’amusez comme un enfant.
- ↑ La robe rouge était portée par les conseillers au Parlement, ceux des autres chambres portaient la robe noire.
- ↑ Var. de 1713 : Vous croiez que vous nous bravez.
- ↑ Id. 1668 : Hélas, la plus…
- ↑ Var. de 1672 : C’est pour trop faire le Caton | Bannissons la mélancolie.
- ↑ Israël Silvestre a dessiné et gravé, vers 1655. une vue de l’Hôtel-Dieu et de Notre-Dame de Paris. On lit ces quatre vers, au bas de cette estampe : D’un costé vous voyez l’édifice admirable | Où la Mère de Dieu reçoit nostre oraison | Plus loin, vous descouvrez l’Hospital charitable | Où les membres de Dieu cherchent leur guérison (P. L.).
- ↑ Var. ms. : L’Arche de Noé, tout revenu.
- ↑ C’est le texte, pour ce vers, de 1672 ; l’éd. de 1668 donne : Ce n’est qu’une peine cecy.
- ↑ Var. de 1672 : Ce monstre à jambe d’éléphant | Qui porte ce petit enfant | Mériteroit cent broquenolles. — Allusion à la statue de Saint-Christophle dressée contre le premier pillier de Nostre-Dame (note du Tabl. Rich.-Maz., 1693).
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 donne : J’aurois toûjours dessus mon âme. — 1713 : J’auray tousjours au fond de l’âme.
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Montons sur les tours Nôtre-Dame. — 1713 : Montons les tours de Notre-Dame. Il y a près de quatre cens degrés à monter, avant qu’on soit parvenu au haut de ces tours. On y a une très belle vue de Paris et de ses environs. Paris est la plus grande ville de l’Europe après Londres… : mais Paris est plus peuplé… (de Bl.).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1672 : Nous voilà déjà presqu’en haut.
- ↑ C’est le vers de 1672 ; 1668 donnait : Faisons dénicher ces choüettes.
- ↑ Var. de 1672 : Je crois qu’on peut voir sans lunettes. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Je crois que l’on voit sans lunettes.
- ↑ Var. de 1672 : Je vay tomber en pamoison | Si, plus tard, d’ici je retourne.
- ↑ Var. de 1672 : Faisant icy cette épigramme.
- ↑ Id. : Qui fait dans ce cadran de fer.
- ↑ Joignant la Boucherie est un petit horloge artificiel, qui, par le moyen de certaines petites sonnettes, joue quelques hymnes et autres airs. Sept ou huit personnages de relief passent, à mesure que les clochettes sonnent, et le dernier ferme la porte. Deux autres figures, qui sont aux deux côtés du petit timbre, frappent les heures avec un marteau. Les badauds s’arrêtent souvent pour entendre la sonnerie (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Et que le badaut extatique. — Qui va et vient. On disait vet pour va, à la troisième personne du présent de l’indicatif du verbe aller.
- ↑ Var. de 1672 : Là l’un pour imiter le More.
- ↑ C’est le texte de 1672 ; 1668 donne : Roüillant les yeux en chatte en rut.
- ↑ Var. de 1672 : S’allonge et raccource en Satyre. — 1713 : S’allonge comme un vrai Satire.
- ↑ Israël Silvestre a dessiné et gravé, avant 1655, une vue du Grand Chatelet de Paris qui a subsisté jusqu’à la Révolution (P. L.).
- ↑ La place aux Veaux, où se tenait le marché aux Veaux avant que ce marché eût été transféré sur le quai des Ormes, en 1646, était autrefois dans la partie la plus large de la rue, dite de la Vieille place aux Veaux, qui commençait à la rue Planche-Milrai et aboutissait en retour à la rue Saint-Jacques la Boucherie, derrière le Chatelet (P. L.).
- ↑ On rapporte communément l’origine du Chatelet et de sa juridiction au temps des premiers Rois de la troisième race, c’est-à-dire vers l’an mil après la naissance de N.-S. J.-C, mais il y en a qui font le Chatelet plus ancien, et qui croient que l’empereur Julien, surnommé l’Apostat, y résida au temps qu’il étoit dans les Gaules (de Bl.).
- ↑ Le Pont au Change, incendié en 1639, avait été rebâti et couvert de maisons comme auparavant (P. L.). — Du côté du Pont-Neuf, le Pont au Change paroît tout blanc (de Bl.).
- ↑ C’est le vers de 1672 ; 1668 donne : Et ne peut servir sur ses jambes. — Les débordemens de la Seine l’ont fait tomber plus d’une fois. Il n’est que sur des pilotis, quoique revêtus de pierre ; mais, de peur d’accident, ceux qui habitent les maisons qui sont sur ce pont, déménagent toutes les fois que la Seine s’enfle (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : On te raccommode tousjours | … | Puisque tu changes tous les jours.
- ↑ On le nommoit autrefois le Grand Pont, mais depuis que les Rois eurent établi la Maison de Change qui donne sur ce pont, il a changé de nom (Bl.).
— Cl. Le Petit semble faire ici allusion au pont, incendié en 1621, qui était
de bois. Celui achevé de son temps, en 1647, et encore subsistant, fut si solidement construit, que ce qu’il en dit est une plaisanterie… (A. B.). - ↑ Il y avoit à Paris neuf ponts, dont six donnoient entrée dans l’île du Palais (de Bl).
- ↑ Var. de 1672 : Il feroit la nique à Dom Sanche… | Qu’il a son habit de dimanche. — Allusion à la comédie héroïque de P. Corneille : Dom Sanche d’Aragon jouée en 1651 (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Mais non, je ne voy rien qui vaille. — Cette strophe nous apprend que la façade des maisons du Pont Notre-Dame était peinte et qu’on y voyait représentés plus de soixante-dix Rois (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Et le Louvre n’en loge qu’un.
- ↑ Id. : Voi de bon cœur ma pasquinade.
- ↑ Id. : Si j’ay Pégazé rétrograde.
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 donne : C’est à la Grève à qui j’en veux. — Pour se rendre compte de l’aspect de la place de Grève à cette époque, il faut avoir sous les yeux la vue qu’Israël Sylvestre en a faite avant 1655, prise à l’entrée de la rue du Mouton, en face Notre-Dame (P. L.).
- ↑ En tête de cette strophe, on lit dans l’édition de 1748 : Petit ne croioit pas de finir ses jours dans ce lieu d’infamie ; c’est pourtant ce qui est arrivé, pour avoir fait des vers Impies contre la Sainte Vierge.
- ↑ Var. de 1672 : Ridicule et franche copie.
- ↑ Id. : Pile de moeslons arrangez | Sans art comme sans symétrie | Qui t’a donc ainsi mal rangé.
- ↑ Var. de 1672 : Et tu sers plus d’hostellerie. — La Ville avait accoutumé d’y traiter le roi et sa cour à certains jours de solennité ; mais depuis que le Roi ne vient plus à Paris, cela arrive fort rarement. Il y alla néanmoins après sa dernière maladie en 1687, sur quoi on lui a érigé une statue dans la Cour de cet Hôtel et frappé une médaille (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : J’ay, pont grossier, je vous réponds | De vous berner très grande envie.
- ↑ Var. de 1672 : Qui crève dessous… — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Qui crève sous ces vilains pifres.
- ↑ Var. de 1672 : Pont moitié de terre et de bois. — Il y avoit autrefois des maisons, de l’un et de l’autre côté de ce pont ; mais en 1657, la moitié du pont et des maisons tombèrent dans la rivière. On a donc laissé celle qui étoit restée, et on a refait l’autre moitié du pont, mais de bois ; c’est ce que l’auteur critique ici. On l’appelle Pont-Marie, du nom de l’entrepreneur Christopfle Marie, qui le bâtit en 1614 (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Si tu te laisse sans t’ayder.
- ↑ La vue de l’île Notre-Dame est très-belle, surtout le soir quand les lanternes sont allumées et qu’on vient du côté de la Grève ; cette illumination et l’eau qui l’environne sont un très-beau spectacle… (de Bl.).
- ↑ L’île de Notre-Dame étoit inhabitée, jusqu’à ce qu’on la cédât à l’entrepreneur du Pont-Marie pour les frais du pont, il en vendit les places à bâtir, aux particuliers (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713 : Sans même trop taxer de crime…
- ↑ Id. 1672 : Dans la nayade et ses boyards. — 1713 : Et la Nayade et ses Boyards.
- ↑ Var. de 1672 : Qu’ils ont fait entre cent bastards.
- ↑ Var. de 1672 : L’on dit sans…
- ↑ Le Marais était, à cette époque, le quartier de l’aristocratie et de la belle compagnie (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Et gardons pour lui tous nos traits.
- ↑ Ce vers est celui du Tabl. Rich.-Maz., 1693 ; 1668 donne : Car enfin si nous voulions croire.
- ↑ Var. de 1672 : Que l’on voit courir au pourchas.
- ↑ Façons, manières de faire.
- ↑ Var. de 1672 : Pour moy, je veux en dire un mot.
- ↑ On fait monter le nombre des habitants de Paris à huit cent mille. Autrefois on parloit d’un million ; mais on compte que pendant la dernière guerre et la grande famine, il en sorti ou péri la quatrième partie (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713. : On n’aperçut en même temps.
- ↑ Les Porteurs de Chaises et les Cochers crient ainsi, pour avertir les passans de se retirer, afin de n’être point renversés, ou foulés aux pieds des chevaux ; ce qui ne laisse pas néanmoins d’arriver assez souvent dans cette grande ville (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713 : Ô ! que de fanfarons à pied !
- ↑ Ces deux vers semblent une réminiscence du début de la satyre de Claude Desternod : L’ambition de certains courtisans nouveaux venus : De tant de cavaliers qui vont avec des bottes.
- ↑ Il est passé en proverbe de dire : Il jure comme un charetier embourbé (de Bl.).
- ↑ Ce vers est de 1672 ; 1668 donne : Et ce cocher masqué au bé que Paul Lacroix a commenté par la note suivante : « Ce vers rappelle celui de Ververt, par Gresset : Les F et les B voltigeaient sur son bec. » — Var. Rich.-Maz., 1693 : Et ce jeune cocher garbé.
- ↑ Var. de 1672 : On n’y connoit Diable ny Dieu | Et non pas la pauvreté même.
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 donne : D’estre dedans l’extrémité. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : D’être dedans l’Eternité.
- ↑ Var. de 1672 : J’en ay dessus mon pélisson.
- ↑ Id. : Ce cocher, ce peste incurable.
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Mon Dieu, que n’ay-je mon miroir ? — 1713 : Pourquoi n’ay-je point mon miroir ?
- ↑ Var. de 1672 : Je prendrois plaisir à me voir.
- ↑ Id. : Quoy ! sont-ce des Métamorphoses ?
- ↑ Ce texte pour ces 3 vers est celui de 1672 ; 1668 donne : Brain de damnez abominables | Noire fécalle de l’Enfer | Noire gringuenaude du diable. — Gringuenaudes : Reste de merde, qui s’attache au poil du fondement (Tabl. Rich.-Maz., 1693).
- ↑ Var. de 1713 : Je veux commencer par la boue.
- ↑ L’origine de Paris est presque aussi bourrue que celle de Rome. Du temps que les Romains entrèrent dans les Gaules, Paris étoit une ville considérable connue sous le nom de Lutetiæ Parisiorum… L’île du Palais, qu’on nomme la Cité, est la véritable ancienne Lutetia. C’est le quartier le plus bas et le plus bourbeux de tout Paris (de Bl.).
- ↑ Surnom injurié tiré de quelques deffauts personnels (Tabl. Rich.-Maz., 1693).
- ↑ Var. de 1672 : N’en tirons point de conjectures.
- ↑ L’auteur entend l’Homme, que Dieu fit d’une motte de terre et qui fut le premier Animal de la création. Au reste, les Parisiens croyent que leur ville est la première, non seulement de l’Europe, mais de toute la terre. Ils ont toujours dans la bouche, qu’il n’y a qu’un Paris au monde et qu’il n’est hors de Paris point de salut pour les honnêtes gens. On ne peut pas nier que Paris ne soit un séjour très agréable, mais il faut être véritablement Badaud, pour s’imaginer qu’on ne puisse pas vivre ailleurs avec agrément (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Ouvrons les yeux à gauche, a droit.
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 donne : N’espargnons personne en ce lieu. - P. Lacroix a corrigé : N’espargnons personne ni Dieu.
- ↑ Elle est à un coin de la rue du Temple, pour marque de la juridiction des Templiers… (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713 : Que pour aller où règne Job.
- ↑ Elle est au coin de la rue du Temple pour marque de la juridiction des Templiers… (de Bl.)
- ↑ Var. de 1672 : Une très profonde caresse | Ovalle élargie en quarré.
- ↑ Id. 1713 : N’as-tu point honte à nos yeux.
- ↑ Id. 1672 : Porter ton maçon Jusqu’aux Cieux. — L’architecte de la Place Royale (place des Vosges) n’est pas connu (P. L.).
- ↑ Le cheval de cette statue de Louis XIII de la Place Royalle avait été fait sous le règne de Henri II, par Daniel Ricciarelli, de Volterre, élève de Michel-Ange ; la statue, exécutée un siècle plus tard, était de Biard fils (P. L.)
Ces vers sont une imitation du fameux quatrain attribué à Théophile de Viau, mais qui doit être bien antérieur à ce poète. - ↑ Var. de 1672 : Pied d’ostail…
- ↑ Synonyme de Godemiché, magot, figure grotesque, marmouset (P. L.)
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 donne : Baille encor…
- ↑ Voici un vers qui fixe la date de l’achèvement du Paris ridicule : cet achèvement est postérieur à la mort de Mazarin, soit au 6 mars 1661.
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Je m’en vais chanter tant de poüilles | Qu’echo m’en payera l’interest.
- ↑ Vieux château, près de la porte S. Antoine. Il sert de prison aux criminels d’État et de qualité. Pour les autres, c’est le Chatelet ou la Conciergerie. Le Roi entretient et paie dans la Bastille un Gouverneur, avec soixante hommes commandés par un capitaine ou un lieutenant (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Et qui seroit le cul foireux.
- ↑ Var. de 1672 : S’il ne sert que de forteresse.
- ↑ Ce vers est de 1672 ; 1668 donne : Pour faire les murs et le fossé. — En 1661, l’enceinte de Charles V était encore presque entière (A. B.).
- ↑ Var. de 1672 : Et j’ay quatre ou cinq belles phrases.
- ↑ Id. : Pour te bien immortaliser.
- ↑ Les murailles de Paris sont fort peu de chose. Ses portes sont faites en Arcs de Triomphe : elles ne se ferment point, et l’on y peut presque entrer partout jour et nuit ; aussi n’y a-t-il point garnison pour les garder. Le Guet, de deux cents hommes, que la Ville entretient, n’est que pour faire la patrouille, et pour empêcher qu’il n’arrive point de désordre (de Bl.).
- ↑ L’auteur fait sans doute allusion aux bastions non achevés de la quatrième enceinte commencée sous Charles IX (A. B.).
- ↑ Var. de 1672 : Déjà de tes murs les creneaux.
- ↑ Id. : Sont rouillez de vieillesse pure.
- ↑ Peut-être Cl. Le Petit veut-il désigner la tour dite de Bois, adossée à la galerie du Louvre et dominant la porte Neuve (A. B.).
- ↑ Var. de 1672 : Chacun tremble en parlant de toy.
- ↑ Henri III dont il est parlé dans ces vers, bien loin de défaire les factieux qui troubloient la France, périt lui-même par la main du jacobin Jacques Clément (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Qui fait la nique à tous les marbres.
- ↑ Id. : Et l’on n’y voit aucun canon.
- ↑ Var. de 1672 : Ont éleu pour leur Tribunal.
- ↑ Montfaucon est un village près du Paris de 1661, hors de la porte Saint-Martin où l’on pendoit les malfaiteurs et les criminels. — Le gibet de Montfaucon, vers 1660, ne conservoit plus que sept ou huit de ces seize piliers de pierre, comme le témoignent les anciens plans antérieurs à 1700 (de Bl.).
- ↑ Ce passage indique d’une manière certaine que les exécutions ne se faisaient plus là, et que le gibet était alors abandonné (P. L.). Voyez la savante dissertation de M. de La Villegille sur les fourches patibulaires de Montfaucon.
- ↑ Var. de 1672 : Et l’Hostel des pestiferez.
- ↑ Id. : Je ne puis pourtant en secret, | Me deût-on nommer indiscret, | M’empêcher de dire le reste : | Pourquoy faut-il bègue tetu. — Tabl. Rich-.Maz., 1693 : Pourquoy faut-il, bègue foutu.
- ↑ Var. de 1672 : Ou bien au lac des Genevois ? | Vont-ils à la pêche aux macreuses ?
- ↑ Var. de 1672 : Ou ne sont-ce point, que sait-on ? — 1713 : Ou n’est-ce point (car que sait-on !).
- ↑ Charenton sur la Marne, qui entre dans la Seine au-dessous de ce bourg. Les Réformés de Paris y avoient un temple, qui leur fut donné par Henri IV, et rasé jusqu’aux fondemens par ordre de Louis XIV, son petit-fils. C’est à present le jardin d’une Communauté de Nouvelles Converties (de Bl.).
- ↑ Ministre protestant : ses prêches étaient si connus, qu’on l’appelait le ministre à cinq broches, parce que les rôtisseurs de Charenton en mettaient autant le jour qu’il devait prêcher, au lieu qu’ils n’en mettoient que deux ou trois quand quelqu’autre Ministre prêchoit. Il avoit été Ministre à Midelbourg en Zelande. Ceux qui voudront savoir les principaux événements de la vie de Mr Morus n’ont qu’à consulter le Dictionnaire critique de Bayle qui en parle assez au long (P.-L.).
- ↑ Var. de 1672 : Que le dire est bien avéré.
- ↑ Ce vers est celui qui se lit dans l’édition de 1672 ; 1668 : Mais quoy qu’on touche ces débits. — Tabl. Rich.-Maz, 1693 : Mais quoy qu’on tence ces délits. — Il est fait allusion aux mauvaises rumeurs que firent courir les ennemis de Morus. Un distique latin l’accuse d’avoir engrossé la femme de chambre de madame de Saumaise (de Bl.).
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 : Révérons ce lieu champestre.
- ↑ 1632, on bâtit une maison magnifique avec une très belle façade, une très belle chapelle, pour recevoir les soldats estropiés de l’emplacement de l’ancien château dit de Bicêtre bâti par Jean, duc de Berry (de Bl.).
- ↑ Var. de 1713 : Reviennent-ils encor chez vous.
- ↑ Il faut voir dans la Topographie françoise de Chatillon, l’aspect sinistre et imposant que présentaient les ruines de l’ancien château de Bicêtre en 1633 : ces ruines servaient d’asile à une multitude de malfaiteurs, de gens sans aveu, qui avaient intérêt à faire croire que c’était un repaire de spectres et de démons (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : D’y venir remettre leurs nez.
- ↑ Id. : Les garnemens et misérables. — Caimands, c’est-à-dire mendiants.
- ↑ Var. de 1672 : Qui l’ait esté choisir pour giste. — 1713 : Qui vous ait choisi pour son giste.
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 : Comme des moines de thèses. — 1713 : Comme des matrones d’Ephèse. — P. Lacroix a improvisé un vers : Comme des moines de Foutaises. — Les Ephésiens, en général, étoient fort voluptueux et efféminés, jusqu’à établir une loi qui disoit Nemo nostrum frugi esto, alias cum altis ejiciatur. Le premier qui passa par la rigueur de cette loi, fut le célèbre philosophe Hermodorus qu’ils exilèrent parce qu’il vivoit plus sobrement qu’aux (de Bl).
- ↑ Var. de 1672 : Les nobles sont dans les chaumières | Icy les gueux dans les châteaux. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Les peuples sont dans des chaumières | Icy… — 1713 : Dans tous les États trop royaux | Les nobles sont dans des chaumières | Icy… — L’auteur attaque ici le Gouvernement trop despotique, dont une des premières maximes est de ruiner la noblesse. La France en sait plus de nouvelles qu’aucun autre royaume. Dans les provinces, les maisons des gentilshommes de campagne sont fort délabrées ; aux environs de Paris, tout est beau et riant (de Bl.).
- ↑ Le Mail, dont il est ici question, était établi a l’extrémité orientale des bâtiments de l’Arsenal, sur un bastion de pierre de forme irrégulière (tortue, comme s’exprime l’auteur) qui fortifiait l’embouchure du fossé de la Bastille (A. B.).
- ↑ Var. de 1672 : Et que de vieux aix revestu, — P. Lacroix a corrigé le vers de 1668 : Et que, d’arbres tout revestu.
- ↑ Var. de 1672 : Prends la flute, sifflons les merles.
- ↑ Port-Royal, abbaye de religieuses de l’ordre de Citeaux, transférée à Paris l’an 1625, sous les auspices d’Anne d’Autriche, par l’abbesse de ce temps-là qui étoit de la famille d’Arnaud, et dont la mère avoit acheté la maison et le jardin au Faubourg Saint-Jacques, là où est à présent Port-Royal. Cette mère y fut religieuse avec ses six filles, et comme les filles avoient abandonné le Port-Royal des Champs, deux petits-fils de cette dame Arnaud, nommés Le Maître, s’y retirèrent : M. Arnaud d’Andilly les suivit en 1644 ; ensuite le fameux Arnaud, docteur de Sorbonne, et plusieurs autres grands hommes. Ils défendoient la doctrine de Jansénius, évèque d’Ypres, aussi bien que le célèbre Jean du Vergier, abbé de S. Cyran, qu’on peut nommer le patriarche des Jansénistes. Ces messieurs donnèrent plusieurs beaux ouvrages au public, qui sont tous fort estimés. Ils eurent une guerre continuelle avec les Jésuites qu’ils menoient tambour battant, de sorte que les bons enfants de Loyola furent obligés d’employer leur toute-puissance pour faire dissiper par l’autorité du roi les assemblées des Jansénistes, etc., et les chasser de Port-Royal… (de Bl.).
- ↑ Ce vers est de 1672 ; 1668 : Qui semble envier nos regards.
- ↑ Var. de 1672 : Qu’on ne peut rien leur refuser. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 ; Qu’on ne peut leur rien refuser.
- ↑ Var. de 1672 : Jansénistes et gens sinistres.
- ↑ Var. de 1672 : Puisque le Saint que l’on réclame | A fait mesme naufrage au port.
- ↑ Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Ce Dôme avec cette coupolle (rime avec girandolle).
- ↑ Var. de 1672 : La mama de maistre Louis. — Anne d’Autriche fit bâtir l’église et le Couvent du Val-de-Grâce, lorsque son vœu fut accompli, et qu’après six ans de stérilité, elle eut un enfant qui est le roi d’à présent, appellé pour cela Dieu-donné. Cette église est tout à fait à l’italienne, la plus belle et la plus superbe de tout Paris, peut-être même de toute la France (de Bl.).
- ↑ Le mot sottises est remplacé par des points dans l’édition de 1668, mais on le lit dans l’édition de 1672.
- ↑ Var. de 1672 : Jusques à ces moulins à vent.
- ↑ Id. : Dans de si précieuses amours.
- ↑ Cet endroit est fort malin par rapport aux prétendues amours de la reine Anne d’Autriche et du cardinal Mazarin (de Bl.). — Dans le Tabl. Rich.-Maz., 1693, après le mot veut, il y a un renvoi qui donne le cardinal Mazarin.
- ↑ Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Quoy ? C’est là le Seigneur Gobelin. — Un nommé Gobelin y établit le premier la teinture en écarlate, sous le règne de François Ier. Son nom est demeuré aux Manufactures du Roi et à la rivière même qui passe derrière cette maison ; son véritable nom étoit la Bièvre : ce n’est qu’une espèce de ruisseau (de Bl.).
- ↑ On prétend que l’escarlate des Gobelins est la plus belle du monde, les Anglais vantent aussi la leur ; cependant on estime à Paris l’écarlate de Venise, celle de Hollande, cela change selon les goûts, et la teinture même change selon l’eau et l’air des endroits où on la fait (de Bl.).
- ↑ Ceci est contre la première et la troisième stance de la Rome ridicule de Saint-Amant (de Bl.).
- ↑ Quoiqu’en général la bière ne vaille guère à Paris, celle des Gobelins est la moins mauvaise : c’est un régal en été, et on en présente dans les bonnes maisons pour se rafraîchir (de Bl.).
- ↑ Les inondations de la Bièvre.
- ↑ Var. de 1672 : Notre Esquif seroit secoué.
- ↑ Id. : Que d’In sacris à teste verte.
- ↑ Id. : Pour avoir la jambe mieux faite. — Ignace de Loyola, fondateur de cette Compagnie, étoit un gentilhomme de Biscaye. Il fut blessé au siège de Pampelune que les françois firent en 1521, d’un coup de canon qui lui fracassa la jambe (de Bl.).
- ↑ Le collège des Jésuites s’appeloit autrefois le collège de Clermont, à cause d’un évêque de Clermont qui le fonda. Les Jésuites, pour lui donner plus de lustre, l’appellent présentement le Collège de Louis le Grand (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : Et fouteurs de petits enfants. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Amoureux de petits enfans.
- ↑ Texte de 1668 : Que c’est par pure solemnie. — 1672 : Qu’il l’est pour le certain M… — Tabl. Maz., 1693 : Que c’est pour certain Me en Mie.
- ↑ En tête de cette stance dans l’édition de 1718, on lit : Ces deux Stances (qui suivent) ont contribué, autant et plus que ces Vers Impies, à conduire l’auteur à la Grève.
- ↑ Var. de 1672 : Marchands de bleds, marchands de bois.
- ↑ Id. : À quelques os de sa carcasse. — Tabl. Rich.-Maz., 1693 : À quelques-uns de sa carcasse.
- ↑ Le cardinal de Richelieu fit rebâtir magnifiquement le Collège et l’Église de la Sorbonne. Dans celle-ci, il se lit un superbe tombeau, où il est enseveli, et qui occupe presque la moitié de l’Église. Il est de marbre blanc et noir artistement travaillé et enrichi de statues, d’inscriptions et autres ornemens de sculpture. (de Bl.)
- ↑ Var de 1672 : Je m’en rapporte à ma migraine | Et à de plus curieux que moy.
- ↑ Cette horloge astronomique n’existe plus depuis longtemps. Nous ne l’avons pas vue décrite ailleurs (P. L.).
- ↑ Var. de 1672 : Ne pourroit-on pas bien loger.
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 : Donnons des éloges publiques.
- ↑ C’étoit anciennement l’Hôtel de Luxembourg jusqu’à ce que la reine Marie de Médicis, veuve du roi Henri IV, le choisit pour sa demeure. Elle y fit bâtir ce Palais, qu’on nomma ensuite le Palais d’Orléans, parce que Gaston, fils puîné de cette reine, y demeura (de Bl.).
- ↑ Ce vers est celui de 1672 ; 1668 : Et le diable chez tous les niques.
- ↑ Marie de Médicis, après sa sortie de France, passa en Flandres, ensuite en Angleterre et de là se retira à Cologne.
- ↑ Le grand jet d’eau dont il est parlé ici, est dans un des jardins du Luxembourg. C’est un Triton qui tient entre ses bras un Dauphin, qu’il regarde, le visage tourné vers le Ciel, de sorte que, selon que le vent souffle, l’eau qui tombe de la gueule du dauphin tombe souvent sur le nez du Triton (de Bl.). — Le grand jet d’eau du Luxembourg figure sur plusieurs estampes gravées par Israël Sylvestre, J. Marot, Perelle, etc., etc. Le bassin est de forme octogone, au milieu, on distingue un Triton qui tient un Dauphin (A. B.).
- ↑ Var. Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Cet illustre fouteur issu et, en note, le duc de Verneuil. — Henri de Bourbon, duc de Verneuil, abbé de S. Germain, que Claude Le Petit appelle l’abbé Pansu, à cause de son gros ventre, était fils naturel de Henri IV ; il fut plus tard évêque de Metz et mourut en 1682 (P. L.).
- ↑ Var. de 1713 : Ce brave prélat est issu | De royalle galanterie.
- ↑ Ces trois Pyramides sont les trois clochers qui sont sur l’Église (de Bl.). Deux de ces clochers, qui s’élevaient de chaque côté de la nef, ont été démolis en 1820 parce qu’ils menaçaient ruine ; on n’a conservé que le gros clocher du grand portail (P. L.).
- ↑ L’hôpital des fous au bout du faubourg S. Germain ; on l’appelle ainsi à cause des petites loges où l’on renferme ceux qui ont perdu le sens (de Bl.). — Ce vaste enclos est aujourd’hui l’hospice des Ménages, rue de Sèvres (P. L.).
- ↑ L’auteur veut dire que, pour être bon poète, il faut être un peu fou. Nos vieux Gaulois appelloient autrefois les poètes Fatistes, d’où est venu le mot de Fat. J’ai vu autrefois à Paris un fou aux Petites-Maisons, qui faisoit de très jolis vers, dont il régaloit ceux qui venoient voir cet hôpital (de Bl.).
- ↑ C’est le mal dont parle Théophile de Viau : Philis, tout est foutu, je meurs de la vérole.
- ↑ On appelle les parisiens : Badauts, et la campagne de Paris : le Badaudois, aussi bien que le langage qu’on y parle. Ce saubriquet leur a été donné parce que le peuple de Paris s’attroupe facilement et s’amuse a regarder tout ce qui lui semble un peu extraordinaire… (de Bl.).
- ↑ Var. de 1672 : J’ay fait ce que j’ay projeté.