La Chanson française du XVe au XXe siècle/Veillons au salut de l’Empire

Ad.-S. Boy
La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 183).


VEILLONS AU SALUT DE L’EMPIRE

1791


     Veillons au salut de l’Empire[1],
     Veillons au maintien de nos lois ;
     Si le despotisme conspire,
     Conspirons la perte des rois.
Liberté, que tout mortel te rende hommage ;
Tremblez, tyrans, vous allez expier vos forfaits !
     Plutôt la mort que l’esclavage :
     C’est la devise des Français.

     Du salut de notre patrie
     Dépend celui de l’univers ;
     Si jamais elle est asservie,
     Tous les peuples sont dans les fers :
Liberté, que tout mortel te rende hommage ;
Tremblez tyrans, vous allez expier vos forfaits !
     Plutôt la mort que l’esclavage :
     C’est la devise des Français.

     Ennemis de la tyrannie,
     Paraissez tous, armez vos bras ;
     Du fond de l’Europe avilie,
     Marchez avec nous aux combats :
Liberté, que ce nom sacré nous rallie.
Tremblez tyrans, vous allez expier vos forfaits !
     Nous servons la même patrie :
     Les hommes libres sont Français !

     Jurons union éternelle
     Avec tous les peuples divers ;
     Jurons une guerre mortelle
     A tous les rois de l’univers.
Liberté, que ce nom sacré nous rallie :
Poursuivons les tyrans, punissons leurs forfaits !
     On ne voit plus qu’une patrie
     Quand on a l’âme d’un Français.

Ad.-S. Boy.
  1. De la nation.