L. Hachette et Cie (p. 314-315).

CXXIII

PÉCHÉ DE DAVID

(934 ans avant J.-C.)



Joab continua à ravager le pays des Ammonites et des peuples vaincus qui tentaient de se révolter. David était rentré à Jérusalem.

Un an après, le roi se promenait sur la terrasse de son palais, et il vit sur la terrasse d’une maison, qui était en face du palais, une femme d’une beauté admirable. Ayant appris qu’elle s’appelait Bethsabée, et qu’elle était femme d’un de ses généraux, nommé Urie, il voulut la voir de plus près pour la mieux connaître, et la fit venir dans son palais. Plus il la voyait, et plus elle lui plaisait ; il regretta qu’elle ne fût pas veuve, parce qu’il l’aurait épousée.

Petit-Louis. Mais il avait déjà trois femmes ; qu’avait-il besoin d’une quatrième ?

Grand’mère. Il en avait une douzaine au moins, mais tu sais qu’il était permis aux Juifs d’avoir plusieurs femmes, et il paraît que David, malgré ses qualités admirables, se laissait trop facilement gagner le cœur.

Cette fois, il se laissa tellement entraîner par sa passion pour Bethsabée, qu’il se laissa aller au désir coupable de l’épouser, et qu’il commença à chercher les moyens de se débarrasser du mari. Il écrivit un jour à Joab : « Tu as près de toi mon général Urie. Tâche de provoquer un combat ; mets Urie avec quelques hommes dans un poste dangereux, afin qu’il y périsse. Il faut qu’il meure. »

Joab obéit à son maître. Il plaça Urie en face des meilleures troupes ennemies, lui donna ordre d’attaquer, et le pauvre Urie fut tué avec ses gens.

Jeanne. Comment ! David a fait cela ? lui qui était bon, juste et généreux, il a pu faire une si méchante action !

Grand’mère. Hélas ! oui, chère enfant. Le grand roi David, admiré de tout son peuple, a commis ce grand crime. Il s’est laissé aller petit à petit à une affection criminelle ; il a oublié les lois de Dieu, et il s’est rendu coupable d’un crime abominable. Mais il est juste de dire que, pendant les vingt années qu’il a vécu depuis, il a pleuré son crime tous les jours de sa vie ; il en a fait pénitence en s’humiliant sans cesse devant Dieu et devant les hommes, et il a écrit un livre de psaumes magnifiques, dans lesquels il ne cesse de demander pardon au Seigneur du crime qu’il a commis.

Aussitôt après la mort d’Urie, Joab envoya un courrier au roi pour l’informer du petit combat qui avait eu lieu et de la mort d’Urie. Quand Bethsabée apprit la triste fin de son mari, elle en fut très-affligée, et pleura beaucoup. Après son deuil, David la prit chez lui, et l’épousa.