L’Idylle vénitienne/Précaution

Georges Crès et Cie, Éditeurs (p. 101-102).


XVII

PRÉCAUTION


Derrière l’écran de laque, un filet d’eau, tout menu, coule, du flanc d’une amphore, dans une vasque de lazulite que supportent quatre pieds de bronze et qui a la forme d’une viole d’amour.

Cette fois-là, — on ne s’en est pas aperçu assez tôt, — il était tari…


* *

Depuis lors, à tout hasard, quand elle croise la barque de Luigia, la pauvre marchande de raisins borgne et boiteuse, elle détourne les yeux, et, chaque jour, en cachette, elle va s’agenouiller, aux Frari, devant les deux anges du Bellin qui jouent, sur le seuil du triptyque, du luth et du chalumeau, et qui sont les plus jolis enfants du monde.

S’il pouvait leur ressembler !