L’Encyclopédie/1re édition/ZANI

ZANI, ou TZANI, (Géog. anc.) peuples des environs de la Colchide. Lorsqu’on va d’Arménie en Persarménie, dit Procope, Bel. persici, l. I. c. xiv. de la traduction de M. Cousin, on a au côté droit le mont Taurus, qui s’étend jusqu’en Ibérie, & en d’autres pays voisins ; il y a au côté gauche un long chemin, dont la pente est douce, & de hautes montagnes qui sont couvertes de neige en toutes saisons ; c’est de ces montagnes que le Phase tire sa source, & d’où il va arroser la Colchide. Ce pays a été de tout tems habité par les Tzaniens, appellés autrefois Saniens, peuple barbare & qui ne dépendoit de personne. Comme leur terre étoit stérile, & leur maniere de vivre sauvage, ils ne subsistoient que de ce qu’ils pilloient dans l’empire. L’empereur leur donnoit chaque année une certaine somme d’argent, afin d’arrêter leurs courses ; mais se souciant fort peu de leurs sermens, ils ne laissoient pas de venir jusqu’à la mer, & de voler des Arméniens & des Romains ; ils faisoient de promptes & de soudaines irruptions, & se retiroient aussitôt dans leur pays. Quand ils étoient rencontrés en campagne, ils couroient risque d’être battus ; mais l’assiette des lieux étoit telle qu’ils ne pouvoient être pris. Sylla les ayant défaits par les armes, acheva de les conquérir par ses caresses. Ils adoucirent depuis la rudesse de leurs mœurs, en s’enrolant parmi les Romains, & en les servant dans les guerres ; ils embrasserent la religion chrétienne. Ils sont appellés Zanni par Agathias, l. V. qui les place sur le Pont-Euxin, aux environs de Trapézunte. (D. J.)