L’Encyclopédie/1re édition/ULVA

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ULVA, s. m. (Hist. nat. Botan. anc.) le mot ulva est fort commun dans les auteurs latins, mais sa signification n’est pas moins disputée. Quelques-uns veulent que ce mot désigne une espece de chien-dent aquatique, d’autres la queue de chat, & d’autres une espece de jonc qui a des masses au sommet. Bauhin imagine que ulva est une mousse marine du genre des algues.

Cette plante, quelle qu’elle soit, est fort célebre dans Virgile, qui en parle, au ij. & au vj. de son Ænéide, comme d’une plante aquatique. Je croirois volontiers que les anciens ont employé le mot ulva, pour un terme générique de toutes les plantes qui croissent sur le bord des eaux courantes ou marécageuses ; c’est pourquoi Pline dit que la sagitta ou fleche d’eau est une des ulva.

Il est vrai que ce terme, dans Caton de re rust. cap. xxxviij. désigne nettement le houblon ; car il dit que la plante ulva s’entortille aux saules, & donne une bonne espece de litiere au bétail ; mais comme ce terme ne se trouve en ce sens que dans ce seul auteur, on peut raisonnablement supposer que c’est une faute de copistes qui ont écrit ulva pour upulus, ancien nom de houblon, car la lettre h initiale qu’on a ajouté, est assez moderne : Pline, par une semblable faute de copiste, appelle le houblon lupus pour upulus. (D. J.)