L’Encyclopédie/1re édition/TRUCHEMENT

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TRUCHEMENT, s. m. (Gramm.) interprete commun entre deux personnes qui parlent des langues différentes.

Truchement, (Hist. rom.) en latin interpres. Quoique presque tous les Romains entendissent & parlassent le grec, cependant les gouverneurs de province avoient toujours avec eux un truchement, même dans les provinces où on parloit grec, comme dans la Sicile, dans l’Asie mineure, dans la Macédoine, parce qu’il leur étoit défendu de parler une autre langue que la latine, lorsqu’ils étoient en fonction. On peut citer pour preuve Cicéron, à qui l’on reprocha d’avoir parlé grec dans le sénat de Syracuse, pendant qu’il étoit questeur en Sicile. La république entretenoit aussi des truchemens dans les villes de commerce, & sur-tout dans les ports de mer, pour la commodité des étrangers de différentes nations qui y abordoient. (D. J.)

Truchement, (Hist. mod.) dans les contrées du Levant signifie un interprete ; ce sont ordinairement des Grecs ou des Arméniens qui remplissent cette fonction à la cour du grand-seigneur. Voyez Drogman.