L’Encyclopédie/1re édition/THEMISCYRE

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THEMISCYRE, (Géog. anc.) Themiscyra, ville de l’Asie mineure dans le Pont. Arrien dans son périple du Pont-Euxin, ne marque entre les fleuves Iris & Thermodonte, aucune place qu’Héracleum, dont il dit que le port est à trois cens quarante stades de l’embouchure de l’Iris, & à quarante stades de celle du Thermodonte ; mais Ptolomée, l. V. c. vj. avant que d’arriver à Herculeum, nomme la campagne Phanaroca ; car c’est ainsi qu’il faut écrire avec Strabon, & non, comme portent les exemplaires de Ptolomée, Phanagoria, qui est le nom d’une ville sur le Bosphore cimmérien. Ptolomée nomme encore Themiscyra, dont il fait une ville. Le périple de Scylax en fait autant, & il dit que c’étoit une ville grecque.

Strabon ne connoît qu’une campagne qu’il nomme Themiscyra, & dont il loue beaucoup la fertilité. Etienne le géographe ne parle non plus que de la campagne, qu’il étend depuis Chadisia jusqu’au fleuve Thermodonte. Il a pu y avoir une campagne & une ville de même nom ; & on ne peut raisonablement en douter, parce qu’un trop grand nombre d’auteurs font mention de l’une & de l’autre. Diodore de Sicile, l. IV. c. xvj. en parlant d’Hercule, dit qu’il navigea jusqu’à l’embouchure du Thermodonte, & qu’il campa près de la ville de Themiscyre, où étoit le palais royal de la reine des Amazones. Hérodote, l. IV. c. lxxxvj. met aussi la ville de Themiscyre sur le fleuve Thermodonte. Pomponius Mela, l. I. c. xix. dit qu’il y a une campagne près du Thermodonte, & que c’est dans cette campagne qu’avoit été la ville de Themiscyre. Elle ne subsistoit plus apparemment de son tems.

Enfin Apollonius, l. II. v. 371, joint le promontoire Themiscyreum avec l’embouchure du Thermodonte. Il ne donne pas à la campagne voisine le nom de Themiscyra, il l’appelle Dæantis campus. Sur cela son scholiaste, vers. 373, remarque que Dæas & Alcmon étoient freres ; puis il ajoute que dans la campagne de Dæas il y a trois villes, savoir Lycastia, Themiscyra & Chalybia, & que les Amazones avoient habité ces trois places ; mais comme l’histoire des Amazones est mêlée de bien des fables, on ne peut presque rien dire de certain de leurs villes ni de leurs demeures. Cellar. Géogr. antiq. l. III. c. viij. (D. J.)