L’Encyclopédie/1re édition/THÉKA

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THÉKA, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) grand chêne dont on trouve des forêts entieres dans le Malabar ; son tronc est fort gros, revêtu d’une écorce rude, épaisse & cendrée. Il pousse un grand nombre de branches vertes, noueuses & quadrangulaires Son bois est blanchâtre, dur, lisse, strié ; sa racine est rougeâtre ; ses feuilles naissent par paires & dans un ordre parallele ; elles sont oblongues, rondes, pointues, épaisses, luisantes, longues de deux palmes, larges d’un empan, d’un goût acide. Ses fleurs sont petites & odoriférantes ; elles sortent des aisselles des feuilles en forme de pédicules longs, quadrangulaires & sillonés, qui se déployent peu-à-peu en forme de parasol ; elles sont composées de cinq ou six pétales arrondis, blancs, repliés en-dehors, & soutenus par de petits calices terminés en pointe. Il s’éleve d’entre les pétales un pareil nombre d’étamines blanches, à sommets jaunes, avec un pistil verdâtre & pointu. Il leur succede à la fin de grosses gousses fendues par le haut, divisées par une cloison ligneuse en trois ou quatre loges qui contiennent chacune un fruit presque sphérique, verd, colonneux & velu, dont la chair est verdâtre, sans odeur, d’un goût amer & astringent ; il renferme un noyau quarré, de couleur blanche, tirant sur le rouge, dans lequel est une petite amande blanchâtre.

Les habitans n’employent point d’autre bois que le théka pour bâtir & réparer leurs temples. Ils tirent des feuilles de cet arbre une liqueur dont ils se servent pour teindre leurs soies & leurs cotons en pourpre. Ils font encore de cette liqueur un sirop avec du sucre pour guérir les aphthes. Ils font bouillir les fleurs dans du miel, & en préparent un remede pour évacuer les eaux des hydropiques. (D. J.)