L’Encyclopédie/1re édition/SAPAN

◄  SAPAJOU
SAPHAR  ►

SAPAN, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom que les habitans du Pégu donnent à leurs principales fétes ou solemnités, qui se célebrent avec beaucoup de pompe. La premiere est la fête des fusées ; les gens riches lancent des fusées en l’air, & ils jugent du degré de faveur qu’ils obtiennent auprès de la divinité, par la hauteur à laquelle leur fusée s’éleve : ceux dont la fusée ne s’éleve point, s’ils en ont les moyens, font bâtir un temple à leurs dépens, pour expier les fautes qui leur ont attiré le déplaisir du ciel. La seconde fête s’appelle kollok, on choisit des femmes du peuple, & sur-tout des hermaphrodites qui sont communs au Pégu, qui forment une danse en l’honneur des dieux de la terre. Lorsque la danse est finie, les acteurs ou actrices entrent en convulsion, & prétentendent ensuite avoir conversé avec les dieux, & se mêlent de prédire si l’année sera bonne ou mauvaise, s’il y aura des épidémies, &c. La fête appellée sapankatena, consiste à faire de grandes illuminations, & à promener dans les rues de grandes pyramides ou colonnes. Celle que l’on nomme sapan-dayka, ou là fête des eaux, se célebre en se baignant & en se jettant les uns aux autres une grande quantité d’eau. La fête appellée sapan-donon, se célebre par des joutes ou courses sur l’eau. Le maître ou conducteur de la barque qui arrive la premiere au palais du roi, obtient un prix ; celui qui arrive le dernier reçoit par dérision un habit de veuve : cette fête dure pendant un mois entier.