L’Encyclopédie/1re édition/S. C. A.

◄  S. C
SCABARAN  ►

S. C. A. (Hist. rom.) ces trois lettres signifioient senatûs-consulti autoritate, titre ordinaire de tous les arrêts du sénat.

A la suite de ces trois lettres suivoit l’arrêt du sénat, qui étoit conçu en ces termes, que le consul prononçoit à haute voix :

Pridie kalend. Octobris, in æde Apollinis, scribendo adfuerunt L. Domitius, Cn. Filius, Ænobardus, Q. Coecilius, Q. F. Metellus, Pius Scipio, &c. Quod Marcellus consul V. F. (id est verba fecit), de provinciis consularibus, D. E. R. I. C. (c’est-à-dire de eâ re ita censuerunt), uti L. Paulus, C. Marcellus coss. cum magistratum inissent, &c. de consularibus provinciis ad senatum referrent, &c.

Après avoir exposé l’affaire dont il étoit question, & la résolution du sénat, il ajoutoit : Si quis huic senatus-consulto intercesserit, senatui placere auctoritatem perscribi, & de eâ re ad senatum populumque referri. Après cela si quelqu’un s’opposoit, on écrivoit son nom au bas : Huic senatus-consulto intercessit talis.

Auctoritatem ou auctoritates perscribere, c’étoit mettre au greffe le nom de ceux qui ont conclu à l’arrêt, & qui l’ont fait enregistrer.

Les consuls emportoient chez eux au commencement les minutes des arrêts ; mais à cause des changemens qu’on y faisoit quelquefois, il fut ordonné, sous le consulat de L. Valerius & de M. Horatius, que les arrêts du sénat seroient mis dans le temple de Cérès, à la garde des édiles ; & enfin les censeurs les portoient dans le temple de la Liberté, dans des armoires appellées tabularia. Mais César dérangea tout après avoir opprimé sa patrie ; il poussa l’insolence jusqu’à faire lui-même les arrêts, & les souscrire du nom des premiers sénateurs qui lui venoient dans l’esprit.

« J’apprens quelquefois, dit Cicéron, Lettres familieres, lib. IX. qu’un senatus-consulte, passé à nom avis, a été porté en Syrie & en Arménie, avant que j’aie sçu qu’il ait été fait ; & plusieurs princes m’ont écrit des lettres de remercimens sur ce que j’avois été d’avis qu’on leur donnât le titre de rois ; que non-seulement je ne savois pas être rois, mais même qu’ils fussent au monde ». (D. J.)