L’Encyclopédie/1re édition/RUBIERA

◄  RUBIE
RUBIGALIA  ►

RUBIERA, (Géog. mod.) en latin Herbaria ; ville d’Italie, dans le Modénois, sur la Secchia, à 7 milles de Modène ; c’est une forte place, qui est regardée comme la clé du Modénois. Long. 28. 32. lat. 44. 35.

Urceus (Antoine), un des savans malheureux du xv. siecle, naquit à Rubiera, en 1446, & mourut à Bologne en 1516, âgé de 70 ans. Il fut surnommé Codrus, à cause que le prince de Forli le rencontrant un jour, lui dit, Jupiter Codro se commendat. De-là vint qu’il fit pour lui cette bonne & courte épitaphe, Codrus eram, j’étois Codrus.

Cet écrivain vécut pauvrement pendant toute sa vie, ayant une chambre si sombre, que sans le secours d’une lampe, il ne pouvoit étudier que quelques heures de la journée. Etant une fois sorti sans éteindre cette lampe, le feu prit à ses papiers, & les brûla avec tous ses meubles. Désesperé de la perte de ses manuscrits, il proféra des blasphèmes exécrables, & se retira comme un sauvage dans les forêts, où il passa quelque tems. Ensuite revenant à la ville, il se cacha dans la maison d’un menuisier, où il demeura six mois seuls & sans livres ; enfin il reprit insensiblement ses études. Mais Pierius Valérianus pretend qu’il fut tué par des assassins.

Ses ouvrages contiennent des harangues, des lettres & des poésies. Ils ont été imprimés quatre fois ; savoir, d’abord à Boulogne, en 1502, & finalement à Bâle, en 1540, in-4°. c’est la meilleure édition, & elle est précédée de la vie de l’auteur. Le P. Niceron a fait aussi son article dans ses mémoires des hommes illustres, tom. IV. (D. J.)