L’Encyclopédie/1re édition/PROPYLÉES, les

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PROPYLÉES, les, (Antiq. grecq.) προπύλαια, superbes vestibules ou portiques qui conduisoient à la citadelle d’Athènes, & qui faisoient une des plus grandes beautés de cette ville. Pausanias dit qu’ils étoient couverts d’un marbre blanc, qui pour la grandeur des pierres & des ornemens, passoit tout ce qu’il avoit vu ailleurs de plus magnifique. Périclès avoit fait bâtir les propylées sous la direction de Mnasiclès, un des plus célebres architectes de son siecle. Ils furent achevés dans cinq ans sous l’archonte Pythodore, & avoient été commencés la quatrieme année de la 85. olympiade. Leur structure couta deux mille douze talens attiques, qui reviennent à plus de sept millions de notre monnoie, & selon le docteur Bernard à plus de 376 mille livres sterling. C’est bien de l’argent dans un tems où le salaire d’un juge de cour souveraine n’étoit par jour, que de 15 sols de France. On avoit placé sur ces vestibules de la citadelle des statues équestres, peut-être seulement pour la décoration ; à droite étoit une chapelle de la Victoire, & à gauche une salle de peintures, dont la plûpart étoient de la main de Polygnote. Les propylées n’offroient plus dans le dernier siecle que de tristes masures, qui néanmoins marquoient encore quelque chose de leur ancienne grandeur. La citadelle dont ils étoient les portiques, est habitée par une milice turque. On sait que les clés de cette forteresse étoient autrefois entre les mains d’un épistate, & qu’il ne pouvoit les garder qu’un jour. On sait encore qu’il y avoit trois sortes d’animaux qui n’entroient jamais dans cette forteresse ; le chien, à cause de sa lubricité ; la chevre, de peur qu’elle ne broutât les branches de l’olivier sacré ; & la corneille, parce que Minerve le lui avoit interdit par un miracle. Voyez ici Pausanias, Plutarque & Meursius. (D. J.)