L’Encyclopédie/1re édition/ORDINAL

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ORDINAL, adj. (Gram.) on nomme ainsi en Grammaire tout mot qui sert à déterminer l’ordre des individus. Il y en a de deux sortes, des adjectifs & des adverbes.

Les adjectifs ordinaux sont premier, second ou deuxieme, troisieme, quatrieme, cinquieme, &c. dernier.

Les adverbes ordinaux sont premierement, secondement ou deuxiemement, troisiemement, quatriemement ; cinquiemement, &c l’adverbe dernierement n’est point ordinal comme l’adjectif dernier, il signifie depuis peu de tems : l’adverbe ordinal correspondant à dernier, est remplacé par en dernier lieu, enfin, &c. Voyez Nombre. (B. E. R. M.)

Ordinal, terme d’Artchmétique, ce mot se dit des nombres qui marquent l’ordre des choses ou en quel rang elles sont placées. Le premier, le dixieme, le centieme, &c. sont des nombres ordinaux.

Ordinal, s. m. (Hist. ecclesiast.) chez les Anglois est le nom qu’ils donnent à un livre qui contient la maniere de conférer les ordres & de faire le service divin.

Ce livre fut composé après la réformation & le regne d’Henri VIII. sous celui d’Edouard VI. son successeur immédiat, pour le substituer au pontifical romain. Il fut revû par le clergé en 1552, & le parlement l’autorisa pour servir de regle dans tout le royaume.

Le pere le Quien, M. Fenel, & quelques autres qui dans ces derniers tems ont écrit contre la validité des ordinations angloises, ont pensé que l’ordinal d’Edouard étoit l’ouvrage de la puissance laïque ; mais le pere le Courayer dans la défense de sa dissertation sur la validité des mêmes ordinations, soutient que ce livre fut l’ouvrage du clergé, & que le roi & le parlement n’y eurent d’autre part qu’en l’autorisant pour avoir force de loi dans tout le royaume : on peut voir les preuves que cet auteur en apporte dans le livre que nous venons de citer, tom. II. part. II. liv. V. ch. j.