L’Encyclopédie/1re édition/MORINS

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MORINS, Morini, (Géog. anc.) anciens peuples de la Gaule belgique, qui habitoient l’ancien diocese de Térouenne. Ils étoient divisés en plusieurs cantons, pagos, comme cela paroît par César même, l. IV. c. xxj. qui se trouvant dans le port Iccius pour faire équipper sa flotte, reçut des députés de quelques cantons des Morins, qui lui promirent obéissance, & n’en reçut point des autres.

Il seroit difficile d’établir combien la cité entiere des Morins renfermoit de pays. Il est néanmoins probable qu’elle comprenoit toute l’étendue des dioceses qui ont été formés de celui de Térouenne, savoir Boulogne, S. Omer & Ypres.

Le nom de Morini, comme celui des Amorici, dérive du celtique mor, qui signifie mer ; & il avoit été donné à ces peuples, à cause de leur situation sur le rivage de la mer.

Virgile, Ænéide l. VIII. v. 727. par une figure hardie, met les Morini au bout du monde.

Extremique hominum Morini, Rhenusque bieornis. Pline, l. XIX. c. j. adoucit l’expression, en difant qu’on les regardoit comme placés à l’extrémité de la terre, ultimique hominum existimati Morini. Pomponius-Mela, l. III. c. ij. parle plus juste ; il les dit les plus reculés de tous les peuples gaulois, ultimi Gallicarum gentium Morini. Ptolomée, l. II. c. ix. donne aux Morins la ville de Farnana, Térouenne, & un port nommé Gessoriacum, c’est Boulogne sur mer. Il met aussi dans leur pays l’embouchure du fleuve Tadula, & celle de la Meuse. (D. J.)