L’Encyclopédie/1re édition/MELINUM
MELINUM, (Hist. nat. Peinture.) Les anciens donnoient ce nom à une terre très-blanche dont les Peintres se servoient dans leurs ouvrages pour peindre en blanc. On nous dit que cette terre étoit légere, douce au toucher, friable entre les doigts, & qu’elle coloroit : jettée dans l’eau, elle faisoit un petit bruit ou une espece de sifflement ; elle s’attachoit à la langue, & fondoit comme du beurre dans la bouche. C’est de cette terre que l’on se servoit anciennement pour le blanc dans la Peinture ; depuis on lui a substitué le blanc de céruse, qui a l’inconvénient de jaunir. M. Hill prétend que le melinum ou la terre dont on vient de parler, est exempte de ce défaut, & demeure toujours blanche, ce qui mérite d’être examiné.
Le nom de cette terre annonce qu’on la trouvoit dans l’ile de Melos ou Milo ; mais d’après la description qu’on en donne, il paroit que nous n’avons pas besoin de l’aller chercher si loin, puisque nous avons des terres blanches qui ont tous les caracteres qui viennent d’être rapportés ; il s’agit seulement de savoir si elles prendroient corps avec l’huile, qualité nécessaire pour servir dans la Peinture. (—)