L’Encyclopédie/1re édition/MELICA

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MELICA, s. f. (Gram. Hist. nat. Bot.) blé battu ; c’est une espece de millet qui pousse plusieurs tiges à la hauteur de huit ou dix piés, & quelquefois de treize, semblables à celles des roseaux, grosses comme le doigt, noueuses, remplies d’une moëlle blanche. De chaque nœud il sort des feuilles longues de plus d’une coudée, longues de trois ou quatre doigts, semblables aussi à celles des roseaux ; ses fleurs sont petites, de couleur jaune, oblongues, pendantes ; elles naissent par bottes ou bouquets, longs presque d’un pié, larges de quatre à cinq pouces. Lorsqu’elles sont passées, il leur succede des semences presque rondes, plus grosses du double que celle du millet ordinaire, de couleur tantôt jaune ou roussâtre, tantôt noire. Ses racines sont fortes & fibreuses ; le melica aime les terres grasses & humides ; on la cultive en Espagne, en Italie, & en d’autres pays chauds. Les paysans nettoyent le grain, & l’ayant fait moudre, ils en pétrissent du pain friable, lourd, & peu nourrissant ; on en engraisse la volaille & les pigeons en Toscane ; on fait de la moëlle des tuyaux un remede pour les écrouelles. Gaspard Bauhin désigne cette plante par cette phrase, nullium arundinaceum, subrotondo semine, torgo nominatum.