L’Encyclopédie/1re édition/HOSIES

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 314).

HOSIES, s. m. pl. (Antiq.) c’est ainsi qu’on appelloit les cinq sacrificateurs en titre d’office, préposés dans le temple de Delphes pour les sacrifices, qu’on venoit offrir avant que de consulter l’oracle d’Apollon. Ils immoloient eux-mêmes les victimes, & apportoient toute leur attention pour qu’elles fussent pures, saines, entieres, & bien conditionnées. Il falloit à Delphes que la victime tremblât & frémît dans toutes les parties du corps, lorsqu’elle recevoit les effusions d’eau & de vin ; car ce n’étoit pas assez qu’elle secouât la tête, comme dans les sacrifices ordinaires ; si quelqu’une de ses parties ne se fût pas ressentie de cette palpitation, les sacrificateurs hosies n’eussent point installé la Pythie sur le trépié.

Leur nom ὅσιοι, signifie des gens d’une sainteté éprouvée, & la victime qu’on immoloit à leur réception, s’appelloit ὁσιωτήρ. Ces ministres étoient perpétuels, & la sacrificature passoit à leurs enfans ; on les croyoit descendus de Deucalion. Ils avoient sous eux un grand nombre de sacrificateurs subalternes ; & c’est Eurypide qui nous en a instruit le plus particulierement ; la lecture des poëtes grecs est une source de connoissances. (D. J.)