L’Encyclopédie/1re édition/HEBDOMÉES

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 75-76).
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HEBDOMÉES, s. f. plur. (Antiq.) fête qui selon Suidas & Proclus, se célébroit à Delphes le septieme jour de chaque mois lunaire, en l’honneur d’Apollon, ou seulement selon Plutarque & d’autres auteurs, le septieme jour du mois βύσιον, qui étoit le premier mois du printems. Les habitans de Delphes disoient βύσιον pour πύσιον, , parce que dans leur dialecte, le β prenoit souvent la place du π ; πύσιος est formé du prétérit parfait de πυνθάνεσθαι, interroger, parce qu’on avoit dans ce mois une entiere liberté d’interroger l’oracle.

Les Delphiens prétendoient qu’Apollon étoit né le septieme jour de ce mois ; c’est pour cela que ce dieu est surnommé par quelques écrivains Hebdomagènes, c’est-à-dire, né le septieme jour ; & c’étoit proprement ce jour-là, qu’Apollon venoit à Delphes, comme pour payer sa fête, & qu’il se livroit dans la personne de sa prêtresse, à tous ceux qui le consultoient.

Ce jour célebre des hebdomées, étoit appellé πολύφθοος, non pas parce qu’on mangeoit beaucoup de ces gâteaux faits de fromage & de fleur de froment, dits φθοῖς ; mais parce qu’Apollon étoit fort importuné par la multitude de ceux qui venoient le consulter. Πολύφθοος signifie la même chose que πολυπευθὴς, ou πολυπάντευτος.

La cérémonie des hebdomées consistoit à porter des branches de laurier, & à chanter des hymnes en l’honneur du dieu ; en même tems les sacrifices faisoient le principal devoir de ceux qui venoient ce jour-là consulter l’oracle ; car on n’entroit point dans le sanctuaire, qu’on n’eût sacrifié ; sans cela Apollon étoit sourd, & la Pythie étoit muette. Voyez Delphes (oracle de). (D. J.)