L’Encyclopédie/1re édition/HEBÉ

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 76).
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* HEBÉ, s. f. (Myth.) fille de Jupiter & de Junon, selon Hésiode & Homere ; Junon la conçut à l’exemple de Jupiter, sans avoir approché de son époux qui avoit bien engendré Minerve sans le concours de sa femme. D’autres prétendent que la mere des dieux cessa d’être stérile, par la vertu des laitues sauvages, & qu’elle devint grosse d’Hebé, au sortir d’un repas qu’Apollon lui donna, & où elle mangea avec grand appétit de ce légume. Jupiter charmé de la beauté d’Hebé, lui conféra la fonction de verser à boire aux dieux ; mais elle perdit cette prérogative par un accident qui auroit amusé Jupiter un autre jour, & qui le fâcha ce jour-là. Le pere des dieux aussi capricieux qu’un souverain, substitua Ganymede à Hebé, parce que cette jeune fille s’étoit laissé tomber d’une maniere peu décente dans un repas solennel que l’Olympe célébroit chez les Ethiopiens. Quelques-uns pensent que ce ne fut qu’un prétexte. Ganymede devint donc l’échanson des dieux ; on dit de Jupiter seulement : selon eux, Hebé demeura en possession de présenter le nectar aux déesses ; elle fut la déesse de la jeunesse ; Hercule admis entre les dieux l’obtint pour sa femme. Hebé rajeunit Islaüs, fils d’Iphycle, à la priere de son mari, dont il étoit le cocher.