L’Encyclopédie/1re édition/GENETTE
GENETTE, s. f. genetta, (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede qui a beaucoup de rapport aux foüines, mais qui est plus gros. Il a une couleur mêlée de jaune & de noir, avec des taches noires. Gesner a fait la description d’une peau de genette qui avoit sur la queue huit anneaux noirs & huit de couleur blanchâtre. Cet animal ne monte pas sur les lieux élevés, il reste le long des rivieres. On dit qu’il se trouve en Espagne. Bellon a vû à Constantinople des genettes qui étoient apprivoisées dans les maisons comme des chats. La peau a une bonne odeur qui approche de celle du musc. Raii, synop. anim. quadrup. pag. 201. Voyez Quadrupede. (I)
Genette, s. f. (Man.) embouchure autrefois en usage. Il y avoit des genettes vraies ; il y en avoit de bâtardes : elles étoient employées dans l’intention d’assûrer la tête du cheval, de lui former l’appui, de l’empêcher de peser, de tirer, &c.
Pour concevoir une idée de cette sorte de mors, qui differe peu de celui que l’on nomme mors à la turque, il suffit de se représenter d’une part un canon non-brisé, ayant assez de montant pour s’élever à la hauteur de l’œil du banquet, & de l’autre un anneau de fer d’une seule piece, mobilement engagé dans le sommet de ce montant, & diversement contourné pour embrasser la barbe de l’animal & tenir lieu de gourmette.
La genette tient une place distinguée parmi cette foule d’embouchures & d’instrumens effrayans, que les anciens avoient imaginés, & que nous avons rejettés avec d’autant plus de raison, que nous ne les devions qu’à leur ignorance. (e)