L’Encyclopédie/1re édition/FRAISER

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* FRAISER, v. act. ce verbe n’a pas toutes les acceptions du mot fraise, & il en a quelques-unes que le mot fraise n’a pas. On dit à la vérité fraiser les dehors d’une place, fraiser des manchettes, fraiser un trou dans un corps de fer ; mais on dit encore chez les Pâtissiers fraiser de la pâte, pour la manier beaucoup, en la pétrissant sur elle-même ; & fraiser une feve légumineuse, pour lui ôter sa peau, ou robbe.

Fraiser un Bataillon, (Art milit.) c’étoit autrefois l’entourer de piquiers qui empêchoient la cavalerie de le forcer. A-présent c’est faire mettre la bayonnette au bout du fusil aux soldats qui le composent, & principalement aux rangs qui en forment la circonference, ou qui le terminent.

La colonne de M. le chevalier de Folard doit être fraisée de fusiliers & de piquiers. Mais ses piquiers au lieu d’une pique de 15 piés de longueur, doivent avoir des especes de pertuisannes de 11 piés.

« On ne regarde pas fixement, dit cet auteur, un corps de troupes fraisé de ces sortes d’armes, jointes aux hallebardes, aux espontons, & aux bayonnettes au bout du fusil, particulierement contre une nation comme la françoise, dont l’ardeur & l’abord est des plus redoutables. Traité de la colonne ». (Q)