L’Encyclopédie/1re édition/FOUILLE

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FOUILLE, s. f. (Architecture.) se dit de toute ouverture faire dans la terre, soit pour une fondation, ou pour le lit d’un canal, d’une piece d’eau, &c. On entend par fouille couverte le percement qu’on fait dans un massif de terre, pour le passage d’un aqueduc ou d’une pierrée. (P)

Fouille des terres, (Agriculture.) action de remuer les terres pour en connoître le fond, le mettre en état d’y recevoir diverses plantes, & l’améliorer en y faisant des tranchées pour des palissades, des couches sourdes, ou autres projets d’agriculture. Voici comme on se conduit communément dans la pratique du jardinage pour fouiller les terres.

On fait d’abord sur le terrein qu’on veut fouiller, une tranchée large de trois ou quatre piés pour un homme, profonde de deux piés & demi ou trois piés, selon que le terrein le demande, c’est-à-dire selon qu’il y a de bonnes terres. Dans les endroits où il n’y a qu’un pié & demi, on ôte cette terre de la tranchée, & on pioche dans le fond environ un demi-pié de la mauvaise terre, soit pierrotis, ou autre chose qu’on y laisse.

Cela fait, & lorsque cette tranchée, qui doit avoir environ quatre piés de longueur, est vuidée, on la remplit d’autant de terre, qu’on prend en suivant toûjours son chemin ; de sorte qu’on fait consécutivement une seconde tranchée, puis une troisieme, & ainsi du reste, jusqu’à ce qu’on soit au bout du morceau de terre qu’on veut fouiller. Si on est plusieurs, on se met tous de front, & chacun ouvre tout de suite une tranchée large, comme on l’a dit. On continue de même ; & comme la derniere tranchée reste toûjours à remplir, on se sert pour cela de la terre qu’on a tirée de la premiere tranchée, & qu’on transporte dedans, ou dans des broüettes ou dans des hottes. La fouille des terres contribue à l’accroissement des plantes ; les habiles jardiniers en sont assez convaincus par l’expérience. (D. J.)