L’Encyclopédie/1re édition/FLEURET

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FLEURET, s. m. en terme de Danse, est un pas qui est presque semblable à celui de bourrée, parce qu’il n’a qu’un mouvement. Il est de facile exécution, & est composé d’un demi-coupé & de deux pas marchés sur la pointe des piés. On le fait étant posé à la quatrieme position (si c’est le pié gauche que vous avez en-devant) ; on pose le corps entierement sur ce pié, en approchant le droit à la premiere position sans qu’il touche à terre : alors on plie les deux genoux également, & cela s’appelle plier sous soi. Mais il ne faut passer le pié droit en-devant à la quatrieme position, que lorsque l’on a plié ; & du même tems qu’il est passé, on s’éleve sur la pointe : alors on marche deux autres pas tout de suite sur la pointe ; savoir l’un du gauche, & l’autre du droit ; & à ce dernier on pose le talon en le finissant, afin que le corps soit plus ferme, soit pour en reprendre un autre, ou tel autre pas que la danse que l’on exécute demande.

Le fleuret se fait encore en-arriere & de tous côtés ; ce n’est que les positions qui sont différentes : on les observe, soit en tournant, soit en allant de côté.

Fleuret, (Escrime.) est une épée à laquelle au lieu de pointe, on met un bouton : c’est avec ces fleurets que les escrimeurs font assaut. Les meilleures lames de fleurets se font en Allemagne à Solingen en Westphalie au duché de Berg. Ces lames sont plates, équarries par les côtés, & garnies d’un bouton par le bout, sur lequel on met de la peau en plusieurs doubles, afin de ne point blesser son adversaire quand on se sert du fleuret, pour s’exercer dans l’art de l’Escrime.

* Fleuret, (Manuf. en soie.) espece de fil qui se fait avec la bourre des cocons, & le reste des cocons après qu’on a ôté toute la bonne soie ; ou la soie des cocons de rebut. On donne le même nom aux étoffes faites de cette soie, & à la sorte de toile de Bretagne qu’on appelle plancard, & dont on fait un commerce aux Indes.