L’Encyclopédie/1re édition/FÊTES mobiles

Fêtes mobiles, (Chronologie.) on appelle ainsi celles qui ne sont point fixement attachées à un certain jour du même mois, mais qui changent de place chaque année : il y en a quatre, Pâque, l’Ascension, la Pentecôte, la Fête-Dieu. Les trois dernieres dépendent de la premiere, & en sont toûjours à la même distance ; d’où il s’ensuit que Pâque changeant de place, elles doivent en changer aussi. Pâque ne peut être plûtôt que le 22 Mars, & plûtard que le 25 Avril. Voyez Pasque. L’Ascension, qui vient quarante jours après, ne peut être plûtôt que le 30 Avril, & plûtard que le 3 Juin. La Pentecôte, qui vient dix jours après l’Ascension, ne peut être plûtôt que le 10 Mai, & plûtard que le 13 Juin. Et enfin la Fête-Dieu, qui vient dix jours après la Pentecôte, ne peut être plûtôt que le 21 Mai, & plûtard que le 24 Juin.

La mobilité de la fête de Pâque entraîne celle de beaucoup d’autres jours, entr’autres du mercredi des Cendres, premier jour de carême, de la Septuagesime, &c.

Le mercredi des Cendres, qui est le premier jour de carême, ne peut être plûtôt que le 4 Février dans les années communes, & que le 5 dans les bissextiles ; & il ne peut être, dans quelqu’année que ce soit, plûtard que le 10 Mars. La Septuagesime ne peut être plûtôt que le 18 Janvier dans les années communes, & que le 19 dans les bissextiles ; & elle ne peut être plûtard que le 21 Février dans les années communes, & que le 22 dans les bissextiles.

Il y a dans l’année un autre jour mobile qui ne dépend point de la fête de Pâque, c’est le premier dimanche de l’Avent. Il doit y avoir quatre dimanches de l’Avent avant Noël ; ainsi quand la lettre dominicale est B, & que par conséquent Noël tombe un dimanche (car B est la lettre du 25 Décembre), le quatrieme dimanche de l’Avent doit être le dimanche d’auparavant : alors le premier dimanche de l’Avent tombe le 27 Novembre, c’est le plûtôt qu’il puisse arriver. Au contraire quand la lettre dominicale est A, & que par conséquent Noël tombe un lundi, le dimanche précédent est le quatrieme dimanche de l’Avent : alors le premier dimanche tombe le 3 Décembre : c’est le plûtard qu’il puisse tomber.

Il y a encore des fêtes qui n’étant pas mobiles par elles-mêmes, le deviennent par les circonstances. Par exemple, l’Annonciation, qui est le 25 Mars, quand elle tombe dans la quinzaine de Pâque, se remet après la quinzaine, le lendemain de Quasimodo ; ce qui arrive toutes les fois que Pâque tombe au dessus du 2 Avril.

Les anciens computistes, pour trouver les fêtes mobiles, se servoient de certains chiffres qu’ils appelloient claves terminorum (voyez Terme Pascal), & que les modernes ont appellés clés des fêtes mobiles. On peut voir l’usage de ces chiffres dans l’art de vérifier les dates, page xlij. de la préface. Ils sont aujourd’hui devenus inutiles, ou du moins on ne s’en sert plus. Pour les avoir, on ajoûte 19 au chiffre de l’année précédente ; & si la somme surpasse 39 jours, on ôte 30 : ainsi le cycle de ces clés est de dix-neuf ans. Elles sont marquées pour chaque année dans l’art de vérifier les dates, jusqu’en 1582, année de la réformation du calendrier.

On pourroit aussi mettre parmi les fêtes mobiles les Quatre-tems, qui tombent le premier mercredi après les Cendres, le premier après la Pentecôte, le premier après le 14 Septembre, & le premier après le 13 Décembre (voyez Quatre-tems) : mais cette dénomination de fêtes mobiles n’est point en usage pour les Quatre-tems. (O)