L’Encyclopédie/1re édition/COURTAUT
* COURTAUT, s. m. (Luth. & Musique.) Voyez nos Planches de Luth. parmi les instrumens à vent & à anche. Celui-ci n’est autre chose qu’un fagot ou basson raccourci, qui peut servir de basse aux musettes. Il est fait d’un seul morceau de bois cylindrique, & ressemble à un gros bâton : il a onze trous, sept en-dessus ; les 8, 9, 10 & 11 sont en-dessous. L’instrument est percé sur toute sa longueur de deux trous : le septieme trou indique le lieu où ces deux trous aboutissent. Pour faire de ces deux trous un canal continu, on y ajuste une boîte ; par ce moyen le vent est porté depuis l’anche jusqu’à l’onzieme trou, desorte que l’air descend & remonte. Outre les trous dont nous venons de faire mention, il y en a six autres ; trois à droite, pour ceux qui joüent de cet instrument à droite ; & trois à gauche, pour les autres. On bouche avec de la cire ceux dont on ne se sert pas. On applique aux autres des especes de petits entonnoirs de bois qu’on appelle tetines, qui pénetrent jusque dans le second canal, où s’ouvrent les trous du dessous de l’instrument. De tous ces trous, les deux de dessous, 9 & 10, donnent le son le plus aigu : les six trous 1, 2, 3, 4, 5, 6, suivent après ; ainsi celui qui est marqué 6, fait le septieme ton. Le dixieme s’appelle le trou du pouce, parce qu’il est fermé par ce doigt : il s’ouvre dans le premier canal, ainsi que les six qui le suivent. Le septieme trou ne donne point de son, selon qu’il est ouvert ou fermé ; il continue le canal, ou il l’interrompt : les tetines font les huit, neuf & dixieme trous ; le onzieme ne sert qu’à donner issue au vent.