L’Encyclopédie/1re édition/COMMETTRE

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* COMMETTRE, (Gramm.) a plusieurs significations ; il est synonyme à faire ; il marque seulement plus de mauvaise intention : je dis mauvaise, parce qu’alors il ne se prend qu’en mauvaise part, au lieu que faire se prend en bonne & en mauvaise ; on dit faire une bonne action, faire une mauvaise action, mais on ne dit point commettre une bonne action : exemple, quelle action avez-vous commise !

Commettre son fief, (Jurisprud.) dans certaines coûtumes c’est le confisquer, ou pour mieux dire encourir la confiscation. Voyez l’ancienne coûtume d’Amiens, art. 27. Bar, art. 20. Troyes, 39. Chaumont, art. 24 ; celle d’Artois, art. 21. dit commettre & forfaire. (A)

Commettre, en termes de Commerce, c’est confier quelque chose à la conduite, à la prudence, à la fidélité d’une personne. Un marchand commet à sa femme, à son garçon le soin de sa boutique.

Commettre signifie aussi employer quelqu’un à quelque négoce, à quelque entreprise, manufacture, &c. ainsi l’on dit, j’ai commis telle personne pour le recouvrement des sommes qui me sont dûes. Dict. de Comm. & de Trév.

Commettre, est une des opérations principales de la Corderie ; c’est celle par laquelle on réunit ensemble, au moyen du tortillement, des fils pour faire des ficelles, des torons pour faire des aussieres, des cordons pour faire des grelins. Voyez l’article Corderie.