L’Encyclopédie/1re édition/CANTRE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 624).

CANTRE, s. f. se dit dans les manufactures en soie, d’une partie de l’ourdissoir dans laquelle on passe les rochets pour ourdir. Voyez Ourdissoir.

* Cantre, pour les velours & autres ouvrages, est aussi dans les manufactures en soie, une espece de chassis soutenu sur des piés plus courts par-devant que par-derriere, ce qui incline le chassis du côté de l’ouvrier ; ce chassis est divisé selon sa longueur en deux parties égales par une traverse ; cette traverse & les côtés du chassis qui lui sont paralleles, sont percés de petits trous. Ces petits trous reçoivent autant de broches de fil-de-fer. Ces broches sont chacunes portées par les deux bouts sur les deux côtés en longueur de la cantre, & par le milieu sur la traverse parallele à ces côtés. C’est sur elles qu’on enfile les roquetins à qui elles servent d’axe. Les fils de soie dont les roquetins sont chargés ne se mêlent point au moyen de l’inclinaison de la cantre & de son plan incliné, qui tient toutes les broches, & par conséquent chaque rangée de roquetins plus haute l’une que l’autre. La cantre est placée au derriere du métier. Quant à son usage, voyez l’article Velours.