L’Encyclopédie/1re édition/BEZANT ou BIZANT

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 220).
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BEZANT ou BIZANT, s. m. (Hist. & Comm.) une sorte de monnoie frappée à Bysance dans le tems des empereurs Chrétiens. Voyez Monnoyage & Monnoie.

Le besant est d’un or pur & fin à vingt-quatre karats ; mais on n’est point d’accord sur sa valeur : de-là vient que l’or offert à l’autel par le roi d’Angleterre les jours de fêtes, s’appelle encore bezant ou bizant.

Du Peyrat dit que les bezants n’ont été reçûs en France que sous la troisieme race de nos rois, depuis Louis le jeune qui apporta des bezants d’or pris sur les Arabes & autres infideles qu’il avoit vaincus ; de sorte que les rois commencerent à s’en servir au jour de leur sacre & couronnement, où l’on en présentoit treize à l’offrande. Henri II. en fit forger exprès pour cette cérémonie, valant environ un double ducat la piece. Un double ducat étoit alors ce que nous appellons un loüis. Il est encore fait mention dans notre histoire de huit cents mille bezants d’or payés aux Sarrasins pour la rançon de S. Louis & des seigneurs faits prisonniers avec lui. M. l’abbé Goujet, dans son supplément de Moréri, prouve par des chartes & d’autres monumens de notre histoire, que sous Philippe le hardi, en 1282, le bezant fut évalué à huit sous tournois, & sous Philippe le bel, en 1297, à neuf sous. (G)

Bezant, s. m. on appelle ainsi dans le Blason une piece d’or ou d’argent sans marque : elle est ronde & plate ; & les paladins François en mirent de semblables sur leur écu, pour faire connoître qu’ils avoient fait le voyage de la Terre-sainte. (V)