L’Encyclopédie/1re édition/ASSURÉ

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 774-775).
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ASSURÉ, sûr, certain (Gramm.) Certain a rapport à la spéculation ; les premiers principes sont certains : sûr, à la pratique ; les regles de notre morale sont sûres : assûré, aux évenemens ; dans un bon gouvernement les fortunes sont assûrées. On est certain d’un point de science, sûr d’une maxime de morale, assuré d’un fait. L’esprit juste ne pose que des principes certains. L’honnête homme ne se conduit que par des regles sures. L’homme prudent ne regarde pas la faveur des grands comme un bien assûré. Il faut douter de tout ce qui n’est pas certain ; se méfier de tout ce qui n’est pas sûr ; rejetter tout fait qui n’est pas bien assûré. Syn. Franc.

Assûré, adj. terme de Commerce de mer. Il signifie le propriétaire d’un vaisseau ou des marchandises qui sont chargées dessus, du risque desquelles les assûreurs se sont chargés envers lui, moyennant le prix de la prime d’assûrance convenue entre eux. On dit en ce sens, un tel vaisseau est assûré, pour faire entendre que celui qui en est le propriétaire l’a fait assûrer : ou un tel marchand est assûré, pour dire qu’il a fait assûrer ses marchandises.

L’assûré court toûjours risque du dixieme des marchandises qu’il a chargées, à moins que dans la police il n’y ait déclaration expresse qu’il entend faire assûrer le total. Mais malgré cette derniere précaution, il ne laisse pas que de courir le risque du dixieme, lorsqu’il est lui-même dans le vaisseau, ou qu’il en est le propriétaire. Ordonnance de la Marine du mois d’Août 1681. (G)

Assûré des piés, (Manége.) les mulets sont si assûrés des piés, que c’est la meilleure monture qu’on puisse avoir dans les chemins pierreux & raboteux. (V)